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À La Une - Crise

Ukraine : le président propose un dialogue aux séparatistes

Poursuite des hostilités.

Des enfants ukrainiens des régions de Donetsk et Lugansk installés dans des tentes pour les réfugiés dans la région russe de Rostov. ANDREY KRONBERG/AFP

Le président ukrainien Petro Porochenko a exposé dimanche à la Nation son plan de paix pour l'Est séparatiste incluant un dialogue avec les rebelles prorusses n'ayant commis "ni meurtre ni torture", afin de restaurer l'intégrité du pays.

Ce discours télévisé intervient après l'entrée en vigueur d'un cessez-le-feu d'une semaine décrété par Kiev à ses troupes engagées depuis avril dans des combats contre les insurgés, qui ont fait au moins 375 morts et déplacé des dizaines de milliers de personnes.

Vladimir Poutine, qui a approuvé le principe du cessez-le-feu, a appelé dimanche à un "dialogue substantiel" entre les deux camps. L'homme fort du Kremlin avait jugé samedi que les conditions mises en avant par le président pro-occidental pour faire cesser les violences menaçant l'unité de cette ancienne république soviétique étaient "irréalistes" sans dialogue avec les séparatistes.

Les hostilités se sont néanmoins poursuivies samedi avec le même acharnement, les troupes ukrainiennes faisant usage de tir d'artillerie pour repousser des attaques de rebelles, qui ont rejeté le cessez-le-feu provisoire visant à leur désarmement.


'Le plan de paix, notre plan A'
Dans son discours de 12 minutes, le président investi le 7 juin avec le soutien des dirigeants occidentaux affirme que "le scénario pacifique est notre scénario principal. C'est notre plan A".

"Mais ceux qui ont l'intention d'utiliser ces négociations de paix à seule fin de jouer la montre et de regrouper leurs forces doivent savoir que nous avons un plan B détaillé. Je ne vais pas en parler maintenant parce que je crois que notre plan pacifique va réussir", poursuit-il.

Un chef des rebelles avait auparavant jugé que les efforts de Petro Porochenko étaient "insignifiants" tant qu'ils n'incluaient pas le retrait total des troupes ukrainiennes dans l'Est et une reconnaissance de leur indépendance.

"Des vues diamétralement opposées ne seront pas une barrière à la participation aux négociations. Je suis prêt à discuter avec ceux qui se sont fourvoyés, qui ont par erreur adopté des positions séparatistes. A l'exception, bien sûr, de ceux qui ont été impliqués dans des actes de terrorisme, de meurtre ou de torture", a déclaré le président.


'Le langage de la discussion'
"Je garantis de plus la sécurité pour tous les participants aux négociations, pour tous ceux qui veulent adopter le langage de la discussion au lieu du langage des armes".

Ce plan de paix avait été dévoilé voici quelques jours sur le site internet d'une télévision locale. Il ne faisait toutefois pas mention d'un dialogue avec les séparatistes, évoquant simplement l'amnistie pour "ceux qui ont déposé les armes et n'ont pas commis de crime grave".

A Siversk, une localité de 3.000 habitants à l'ouest de Slaviansk, l'un des bastions des séparatistes prorusses, l'évocation du cessez-le-feu provoque des jurons imagés de la part des rebelles. Ils poursuivent leurs combats contre les autorités pro-européennes de Kiev, qu'ils considèrent comme des "fascistes".

"Nous tiendrons. Mes deux grands-pères ont été tués pendant la Deuxième Guerre mondiale. Ils luttaient contre le nazisme. Je continue leur combat", affirme Andreï, 31 ans, en train de préparer les munitions pour la mitrailleuse lourde.

Le plan de paix inclut la création d'une zone tampon de 10 km à la frontière entre l'Ukraine et la Russie et un couloir pour les mercenaires russes leur permettant de rentrer en Russie une fois leurs armes déposées.

Le plan stipule également la fin de "l'occupation illégale" des bâtiments de l'administration régionale de Donetsk et Lougansk contrôlés par les rebelles, l'organisation rapide d'élections locales et un programme pour la création d'emplois dans la région. Il évoque aussi la décentralisation du pouvoir et la protection de la langue russe par le biais d'amendements à la Constitution.

Parallèlement aux efforts pour une désescalade, Kiev et ses alliés occidentaux s'inquiètent de la présence de nouvelles forces russes le long de la frontière. Les États-Unis ont accusé Moscou d'armer la rébellion et l'ont mis en garde contre tout envoi de troupes en Ukraine.

Samedi, le Canada a décidé de nouvelles sanctions économiques contre des responsables ukrainiens prorusses et une société pétrolière de Crimée.

De son côté, l'Ukraine s'apprête à signer le 27 juin, jour de la fin du cessez-le-feu unilatéral, le dernier volet d'un accord historique d'association avec l'UE qui l'éloigne du giron russe.

 

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