Rechercher
Rechercher

À La Une - Liban

Geagea appelle les députés à se rendre au Parlement : "Nous devons élire un président avant minuit"

Pour le Hezbollah, "le candidat qui ne soutient pas la résistance ne sera jamais président".

Le chef des Forces libanaises Samir Geagea lors de son discours, samedi 24 mai 2014. Photo Aldo Ayoub

A quelques heures de la fin du mandat du président libanais Michel Sleiman, le leader des Forces libanaises et candidat à la présidence Samir Geagea a appelé les députés libanais à engager une véritable course contre la montre pour élire un nouveau chef de l'Etat, ce soir avant minuit. "Les députés du 14 Mars vont se rendre ce soir au Parlement, a-t-il affirmé. Nous devons saisir cette opportunité et élire un nouveau président avant minuit. J'appelle les autres députés à en faire de même et à se rendre au Parlement". M. Geagea a par ailleurs salué le chef de l'Etat sortant, tout en se disant "attristé" par les "attaques lancées par certaines parties" contre sa personne. Il a également critiqué le Hezbollah - sans le citer - affirmant que la situation "difficile" que traverse le Liban est due à "l'existence d'un Etat armé à l'intérieur de l'Etat libanais".

(Repère : Les principaux points du mandat de Michel Sleiman)


Le Parlement n'ayant pas réussi à élire un successeur à M. Sleiman, le Liban va entrer dans une situation de vacance de la présidence dès ce soir minuit. Cinq séances parlementaires ont été convoquées pour tenter d'élire un nouveau président. Elles ont toutes fait chou blanc, faute de majorité ou de quorum, dans un contexte de profondes divisions politiques.

En cas de vacance de la présidence, les prérogatives du chef de l'État continuent d'être exercées par le gouvernement. Le Conseil des ministres réuni assure les fonctions du président à titre "intérimaire". Le Liban a déjà connu un scénario de vacance de la présidence en 1988, en pleine guerre civile, et en 2007.


Samedi, vers midi, Michel Sleiman a prononcé son dernier discours à la nation en tant que président de la République libanaise, boycotté par le Hezbollah. C'est sur un appel au dialogue, seule solution selon lui pour surmonter tous les différends, que le président sortant a entamé son discours au palais de Baabda. "J'ai toujours appelé au dialogue continu car c'est la seule solution à tous les différends. Ce qui nous rassemble est beaucoup plus important que ce qui nous sépare", a déclaré, devant un parterre de personnalités, le chef de l'État.

(Lire aussi : Au soir du mandat, une présidence régénérée à la tête d'un État exsangue)


Revenant sur la vacance de la présidence, Michel Sleiman, qui a quitté le palais de Baabda vers 15h, a appelé le Parlement à élire sans délai un nouveau chef de l'État. "J'appelle le Parlement à élire un président sans délai pour ne pas avoir à supporter la responsabilité et les dangers de la vacance de la présidence, ce qui contrevient à la démocratie et au pacte national, a-t-il insisté. La vacance risque de porter atteinte à la vie politique d'autant qu'elle a été sciemment voulue à cause des clivages ou de desseins qui ne veulent pas la stabilité du Liban".


Réagissant au discours du président sortant, le député Kataëb Samy Gemayel a félicité et remercié le chef de l'Etat, critiquant néanmoins le défaut de quorum à la Chambre lors des sessions électorales en vue de l'élection d'un successeur à Michel Sleiman. "Nous voulons un président ! Que ce soit pour élire Michel Aoun ou Amine Gemayel, les députés doivent venir à la séance électorale", a-t-il martelé.

"Après ce rendez-vous émouvant, je pense que Michel Sleiman va nous manquer", a déclaré, de son côté, le leader druze Walid Joumblatt, qui a été décoré aujourd'hui, par le président, de la médaille de l'ordre national du mérite.

(Lire aussi : Le vide politique, une culture nationale aux effets pervers, l'éclairage de Jeanine Jalkh)


Pour sa part, le député Ali Fayyad, membre du bloc du Hezbollah, a affirmé, samedi, que " le candidat qui ne soutient pas la résistance ne sera jamais élu président de la République". M. Fayyad a assuré que nul ne pourra "réduire l'ampleur des exploits de la résistance, qui reste la meilleure option pour libérer le territoire et préserver la souveraineté du Liban".
Les relations entre le président et le parti chiite se sont tendues avec les appels répétés du président sortant à l'établissement d'une stratégie de défense qui impliquerait l'intégration des armes du Hezbollah dans le cadre de la légalité.

 

Prié de commenter le discours d'adieu du président Sleiman, le député du bloc du Changement et de la réforme Alain Aoun a déclaré à L'Orient-Le Jour qu'il s'agit d'un "bon discours en général". "J'ai certainement apprécié la partie consacrée aux propositions d'amendements constitutionnels relatifs à la présidence de la République, ainsi que le point relatif au partenariat public-privé, même s'il aurait du l'insérer bien avant dans son programme", souligne le député, s'abstenant d'évoquer les points politiques forts du discours du président.

Soutenant, en réponse à une question, l'appel à l'élaboration d'une nouvelle stratégie de défense, réitéré par M. Sleiman, le député affirme qu'on "ne pourra pas sortir de la polémique sur les armes du Hezbollah avant de mettre au point une stratégie de défense avalisée par tous".

L'initiative des députés du 14 Mars de se rendre au Parlement et d'y rester jusqu'à minuit, heure à laquelle prend fin le mandat de Michel Sleiman, dans une ultime tentative de contrer la vacance influera-t-elle sur la position aouniste ? "Cela ne nous travaille pas la conscience, car nous savons qu'aucun candidat ne pourra décrocher la majorité absolue des voix", conclut Alain Aoun.

 

 

Lire aussi

Géométrie élémentaire, l'éditorial de Issa Goraieb

Un jour, deux destins, l'article de Ziyad Makhoul

Aoun et/ou le chaos..., l'éclairage d'Elie Fayad

Sleiman à « L'OLJ » : Je refuse la répartition par tiers ; je l'ai enterrée à titre préventif 

A quelques heures de la fin du mandat du président libanais Michel Sleiman, le leader des Forces libanaises et candidat à la présidence Samir Geagea a appelé les députés libanais à engager une véritable course contre la montre pour élire un nouveau chef de l'Etat, ce soir avant minuit. "Les députés du 14 Mars vont se rendre ce soir au Parlement, a-t-il affirmé. Nous devons...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut