Une délégation de l’ABL chez le ministre des Finances Ali Hassan Khalil.
Le ministre des Finances, Ali Hassan Khalil, a reçu hier le président de l'Association des banques du Liban (ABL), François Bassil, à la tête d'une délégation. Ils ont débattu du dossier « chaud » du moment, à savoir la grille des salaires, a indiqué un communiqué du ministère.
« Comme nous l'avons souvent répété, il nous importe qu'une majoration des salaires de la fonction publique soit effectuée. Mais elle doit l'être à condition que les bases soient claires (...) et qu'un équilibre soit trouvé pour financer cette majoration qui proviendrait de rentrées supplémentaires au Trésor », a déclaré M. Bassil au terme de la réunion.
« Le ministre n'a pas un aperçu clair du travail poursuivi par les commissions parlementaires », a poursuivi M. Bassil sans plus de détail. Il a enfin émis l'espoir qu'une solution viable sera trouvée « dans l'intérêt du pays, des fonctionnaires et des secteurs productifs ».
(Lire aussi : Au Liban, le corps enseignant au bout du rouleau)
François Bassil a réitéré depuis Meerab la nécessité de procéder à des réformes parallèlement à l'octroi de leurs droits aux fonctionnaires « qui le méritent ». C'est dans le cadre d'une tournée des chefs des partis politiques que les propos du président de l'ABL ont été tenus.
Pour sa part, le ministre Khalil a indiqué avoir « réitéré son point de vue » concernant le financement de la grille des salaires auprès de la délégation de l'ABL, ainsi que son engagement en faveur d'un rééchelonnement des salaires « pour rectifier une situation aberrante », pourvu que celui-ci « assure l'équilibre et préserve la stabilité de la situation financière du pays ».
Rappelons que l'ABL et les organismes économiques se sont plusieurs fois élevés contre le projet actuel de la grille des salaires, qu'ils qualifient d'« hérésie économique ». M. Bassil a estimé le mois dernier qu'une majoration des salaires de la fonction publique est une « évidence », mais que l'adopter serait « un suicide » si celle-ci n'était pas accompagnée de réformes administratives « réelles ».
(Lire aussi: Bifex : trouver de nouvelles pistes pour mieux résister aux crises
En parallèle, M. Khalil a également reçu le directeur de la Banque mondiale (BM) pour la région du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord (MENA), Farid Belhage, avec lequel il s'est penché sur plusieurs dossiers relatifs à la coopération et au développement. « Nous avons discuté de plusieurs projets financés par la BM (...) ainsi que du Fonds spécial destiné à soutenir le Liban » dans le cadre de la crise syrienne, a précisé M. Belhage.
Par ailleurs, le député Ahmad Fatfat campe toujours sur ses positions. Il a indiqué hier que le retard pris dans l'approbation de la grille des salaires du fait des études plus poussées des commissions parlementaires mixtes ne pouvait qu'être « bénéfique aux fonctionnaires et enseignants ». C'est dans le cadre d'une conférence donnée à Minyé autour de la grille des salaires que le député du courant du Futur a rappelé que « l'ancien gouvernement avait transféré la grille au Parlement sans véritable étude des dépenses et recettes de l'État ».
Lire aussi
Quand l'économie s'invite dans la course présidentielle, l'éclairage de Philippe Abi-Akl
Pour mémoire
Grille des salaires : entre bras de fer et dialogue de sourds
François Bassil : Majorer les salaires est une évidence, mais aussi « un suicide »
Et si ces "ministrés" et ces banquiers commençaient en premier, par diminuer leurs émoluments, leurs dividendes et leurs salaires ! Ce sera déjà là quelque chose de bien fait.
13 h 15, le 03 mai 2014