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À La Une - Liban

Grille des salaires : c'est encore une fois partie remise

Le Parlement approuve un report de 15 jours des débats ainsi que la formation d'une commission chargée de réexaminer le projet de loi.

Le Parlement réuni mardi en séance plénière pour étudier la grille des salaires. Photo Samy Ayad.

Le Parlement a encore une fois opté pour le report du débat sur la grille des salaires du secteur public. Les députés ont ainsi approuvé à la majorité, mardi lors de la séance parlementaire nocturne, un report de 15 jours ainsi que la formation d'une commission chargée de réexaminer le projet de loi.

La commission est composée des députés Alain Aoun, Georges Adwan, Ibrahim Kanaan, Ghazi Youssef, Jamal Jarrah, Henri Hélou et Samer Saadé, des ministres des Finances, de l'Economie, de l'Education et d'Etat pour la Réforme administrative ainsi que du gouvernement de la Banque du Liban.

65 députés ont voté pour la formation de cette commission et 27 ont voté contre. Parmi ceux qui s'y sont clairement opposés, le chef du Législatif Nabih Berry qui a exprimé l'espoir que ce jour ne soit pas "un jour noir dans l'histoire du Parlement". Le report du débat, proposé par le député Georges Adwan (Forces libanaises), a d'ailleurs été rejeté par Nabih Berry lui-même avant sa soumission au vote.

Les députés du Hezbollah et de Amal ont de leur côté refusé de faire partie de la commission qui vise, selon eux, à "faire avorter le projet de loi sur la grille".
Le député Ali Ammar (Hezbollah) a d'ailleurs déclaré lors de la séance que l'Assemblée générale n'est pas tributaire de l'opinion du gouverneur de la Banque du Liban. "Riad Salamé ne connaît pas la différence entre échelonnement et prêts", a-t-il martelé appelant à "cesser de leurrer l'opinion publique".

Plus tôt dans la journée, lors d'une conférence de presse, le député Hassan Fadlallah (Hezbollah), a affirmé que le bloc parlementaire auquel il appartient déploie des efforts pour faire adopter la nouvelle grille des salaires tout en évitant une nouvelle crise sociale au Liban. "Nous sommes pour la grille des salaires mais nous ne voulons pas en même temps imposer un nouveau fardeau aux couches défavorisées", a déclaré M. Fadlallah. "Tous les employés du secteur public doivent obtenir  leurs droits, tout en préservant la stabilité économique, monétaire et financière du pays", a-t-il ajouté.

Le chef du bloc parlementaire du Courant du Futur, Fouad Siniora, avait également  proposé, lors de la séance matinale, de former une commission ad hoc qui serait chargée de réétudier la grille des salaires.

"Nous proposons de constituer un comité de députés, d'experts et du gouverneur de la Banque du Liban (BDL) pour réétudier la grille des salaires et éliminer l'effet rétroactif. Ses recommandations seraient soumises dans un délai donné au Parlement", a déclaré M. Siniora, soulevant une tempête de critiques de ses pairs. Pour mettre un terme au débat, Nabih Berry a indiqué que la proposition de M. Siniora "n'apporte rien de nouveau". "La grille a été étudiée par les commissions mixtes", a-t-il souligné.

Les commissions parlementaires mixtes avaient en effet fini par entériner le projet de loi vendredi dernier et l'ont transmis au Parlement à l'issue de longs débats parfois houleux. Aucun article de la loi n'a cependant été débattu aujourd'hui.

A l'issue de la séance nocturne, le député Ahmad Fatfat (Futur) a indiqué que tous les blocs parlementaires ont soutenu les droits des employés, "mais il s'est avéré que les chiffres nécessitent une étude précise afin de préserver l'équilibre entre les dépenses et les recettes".

De son côté, le député du bloc parlementaire du Changement et de la réforme, Alain Aoun, a déclaré que "notre but par l'approbation de la grille est de ne pas imposer à la classe qui en bénéficie des taxes supplémentaires pour la financer". M. Aoun avait auparavant estimé que "la meilleure voie pour résoudre ce dossier consiste à ce que le projet de loi soit repris par le gouvernement pour une courte durée afin que certaines questions soient réglées puis transféré de nouveau au Parlement."

Le député Georges Adwan a pour sa part assuré que "nous veillons sur les revendications des employés autant que sur l'économie du Liban et sa stabilité financière."

Le député membre du bloc des Kataëb Samir Saadé a, quant à lui, appelé le gouvernement "à partir s'il est incapable de trouver les moyens de financer la grille des salaires".

 

Grève générale et manifestations
Parallèlement, dans la rue, la grogne monte crescendo. Le Comité de coordination syndicale (CCS) a ainsi annoncé une grève générale pour demain mercredi dans toutes les administrations publiques et dans les écoles privées pour dénoncer la non-approbation par le Parlement de la nouvelle grille des salaires. La grève sera accompagnée de manifestations.

Le président du syndicat des enseignants des écoles privées, Nehmé Mahfoud, a parallèlement appelé les enseignants des écoles privées à "manifester demain pour revendiquer leurs droits et pour prouver qu'ils font véritablement partie du CCS".

En journée, des centaines de manifestants se sont rassemblés place Riad el-Solh, non loin du Parlement, à l'appel du CCS, pour demander l'adoption de la grille.

 

 

Le sit-in du CCS, mardi, place Riad el-Solh. Photo Ibrahim Tawil

 

Prenant la parole devant les manifestants, Nehmé Mahfoud avait d'ailleurs donné le ton et menacé d'enclencher un mouvement de manifestations, illimité dans le temps, dès demain mercredi si la grille des salaires du secteur public n'était pas adoptée durant la journée de mardi. "Les réformes doivent se faire au port et à l'aéroport", a déclaré M. Mahfoud. "Si nos demandes ne sont pas satisfaites, une intifada populaire commencera dès demain", a-t-il averti.

Le président du CCS, Hanna Gharib, a quant à lui réitéré son rejet de toute hausse de la TVA et de l'échelonnement de la grille des salaires. "C'est le moment de vérité, le temps est venu de prendre des décisions", a déclaré M. Gharib. "Nous ne reculerons pas, nous n'accepterons ni les compromis, ni les négociations. Cessez de mentir aux citoyens, cessez de leur raconter n'importe quoi", a-t-il ajouté. "Ne croyez pas les politiques quand ils vous disent que les employés vont perdre leurs emplois s'ils augmentent les impôts. Il est du devoir de toutes les forces politiques de bien définir leurs positions", a encore souligné le responsable syndical.

 

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Le Parlement a encore une fois opté pour le report du débat sur la grille des salaires du secteur public. Les députés ont ainsi approuvé à la majorité, mardi lors de la séance parlementaire nocturne, un report de 15 jours ainsi que la formation d'une commission chargée de réexaminer le projet de loi.
La commission est composée des députés Alain Aoun, Georges Adwan,...

commentaires (6)

Le grill des salaires ...va encore bruler les espoirs.... sauce barbe Q ! ...

M.V.

15 h 14, le 16 avril 2014

Tous les commentaires

Commentaires (6)

  • Le grill des salaires ...va encore bruler les espoirs.... sauce barbe Q ! ...

    M.V.

    15 h 14, le 16 avril 2014

  • GRAVE L'ERREUR, JE LA CORRIGE : QUI LE SALIT ! MERCI.

    LA LIBRE EXPRESSION

    22 h 10, le 15 avril 2014

  • POURQUOI PAS QUELQUE ABRUTI, DE CES ILLETRÉS QUI CRIENT, COMME GOUVERNEUR DE LA BANQUE DU LIBAN ?

    LA LIBRE EXPRESSION

    22 h 00, le 15 avril 2014

  • PARTIE REMISE... BYI3TI ALFE MEGAWATTS IL BRISE... OU BYI7RO2 IL MISE... OU... KAMÉN IL (TIS...ANE)... (TABA3 IL CHAYY)... OU GHAYRA...

    LA LIBRE EXPRESSION

    21 h 55, le 15 avril 2014

  • L'ASSAINISSEMENT DU SECTEUR PUBLIC DOIT COMMENCER PAR LE NETTOYAGE DES ÉCURIES D'AUGIAS ET DE LA RÉDUCTION DU CHEPTEL QUI LE SALIE...

    LA LIBRE EXPRESSION

    21 h 26, le 15 avril 2014

  • Les députés ont tout à fait raison . Avec le cours du dollar à plus de 1515 L.L la grille des salaires n 'est pas une blague . Enfin les chefs des syndicats qui menacent d'enclencher un mouvement de manifestations illimitées ne sont pas très catholiques .

    Sabbagha Antoine

    16 h 38, le 15 avril 2014

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