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Liban - Grille des salaires

La délégation des écoles catholiques reçue avec difficulté au Parlement

Une délégation emmenée par le secrétaire général des écoles catholiques a été temporairement interdite d’atteindre l’hémicycle pour faire entendre ses remarques sur la grille salariale proposée. Photo Nasser Traboulsi

Une délégation emmenée par le secrétaire général des écoles catholiques, père Boutros Azar, a tenté hier une marche à partir de l'église Saint-Georges jusqu'à la place de l'Étoile, pour contester la formule actuelle du projet de loi sur l'échelle des salaires. La délégation, formée des supérieurs des congrégations catholiques, a été retenue par des responsables du Parlement à l'entrée des souks, faute d'avoir une autorisation officielle. Au bord de la colère, les manifestants ont finalement été autorisés à se rendre à la place de l'Étoile, puis à l'hémicycle, où ils ont remis une lettre comportant leurs remarques sur le projet de loi, devant être débattu aujourd'hui en séance plénière. Ils ont exprimé toutefois leur vif mécontentement, se sentant bafoués.
Ils réclament entre autres le rajout d'une clause au budget de l'État, de manière à prévoir « des rentrées aux enseignants et enseignantes du secteur privé, à l'instar de leurs collègues du secteur public ». Ils appellent également à « annuler l'effet rétroactif de la loi, que le conseil d'État a d'ailleurs qualifié d'illégal ».
Les congrégations catholiques ont réitéré les arguments formulés la veille à l'issue de leur réunion. Ils ont mis en garde contre le vote « dans sa version initiale » du projet de loi sur la nouvelle échelle des salaires pour les fonctionnaires publics. Le vote de l'échelle des salaires telle quelle aboutirait à « l'émergence de difficultés au niveau de certains établissements scolaires et la fermeture d'autres, ainsi que le licenciement de nombreux enseignants et enseignantes ». Elle affecterait en outre les écoles gratuites, financées en partie par les congrégations.
Maintenant l'escalade annoncée la veille, les congrégations ont assuré que la nouvelle échelle produirait inévitablement « un recul du nombre d'élèves inscrits aux écoles privées, dont les parents se trouveront dans l'incapacité de payer les frais de scolarité, à moins que l'État contribue à soutenir l'enseignement privé ».
Rappelons que ce mouvement est soutenu par des parents d'élèves qui avaient manifesté contre le texte relatif à la nouvelle échelle salariale.

Bou Saab catégorique
De son côté, le syndicat des enseignants des écoles privées a publié un communiqué stigmatisant « la campagne menée contre le président du syndicat Nehmé Mahfoud de la part de certains de ceux qui prétendent représenter les parents d'élèves, après l'annonce par le syndicat de la grève dans les écoles privées ». « Le président du syndicat est le représentant officiel du conseil du syndicat et de tous les enseignants », a précisé le texte publié par le syndicat, appelant la séance plénière à adopter la nouvelle échelle des salaires « telle que convenue par le comité de coordination syndicale, en vertu de l'uniformité de la législation entre les secteurs privé et public ». Le syndicat a appelé à un sit-in symbolique à la place Riad el-Solh aujourd'hui « en soutien au président de la Chambre et à tous les blocs et députés qui appuient le Comité de coordination syndicale ».
Toutefois, le ministre de l'Éducation, Élias Bou Saab, s'est montré catégorique. « Le secteur de l'éducation ne devrait pas être soumis à des pressions qui entraîneraient la fermeture de certaines écoles. Les écoles privées ne peuvent payer l'effet rétroactif de la nouvelle grille des salaires », a-t-il déclaré, à l'issue de la réunion du bloc parlementaire du Changement et de la Réforme.
« Nous sommes contre toute distinction entre une catégorie d'enseignants et une autre, et les enseignants ne sont pas les ennemis de la nation comme présentés dans les médias », a-t-il en même temps tenu à préciser.

Une délégation emmenée par le secrétaire général des écoles catholiques, père Boutros Azar, a tenté hier une marche à partir de l'église Saint-Georges jusqu'à la place de l'Étoile, pour contester la formule actuelle du projet de loi sur l'échelle des salaires. La délégation, formée des supérieurs des congrégations catholiques, a été retenue par des responsables du Parlement...

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