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Liban - Liban

Prise dans le tourbillon des combats au Qalamoun, Ersal reste dans le giron de l’État

Hassan Abdallah/Reuters

Depuis la chute entre les mains du régime syrien de Flita, l'une des rares localités proches de Yabroud qui était restée entre les mains de l'opposition syrienne, les interrogations se multiplient du côté libanais : que sont devenus les combattants rebelles qui se sont farouchement battus contre les forces mixtes du régime syrien ?

Située tout près de la frontière libanaise, Flita était l'un des derniers bastions des combattants de l'ASL et du Front al-Nosra, un village pris en tenailles entre le Liban et la région du Qalamoun, que les forces de Bachar el-Assad ont reconquis par bribes ces derniers mois, repoussant une partie des rebelles jusqu'aux portes de Ersal.

Avec l'annonce de la reprise depuis quelques jours de ce village par les forces régulières syriennes, les yeux sont de nouveau rivés vers Ersal et son jurd, pointés du doigt, à tort ou à raison, comme étant la seule soupape de sécurité pour les combattants de l'opposition, le seul lieu de repli également pour les éléments armés après leur défaite dans ces localités.

(Lire aussi : De la difficulté d'élaborer un plan sécuritaire tripolitain dans la Békaa)


Les informations couplées de craintes faisant état de l'entrée au Liban de près de mille combattants en provenance de Yabroud, tombé il y a quelques semaines entre les mains du régime, se sont renouvelées il y a quelques jours dès la confirmation de la défaite des rebelles à Flita.
Que sont devenus les milliers (les centaines ?) de combattants boutés hors de ce village par l'armée de Bachar et ses acolytes ?
Telle est la grande question qui taraude les esprits, le Liban craignant une fois de plus l'accès sur son territoire d'éléments pour le moins indésirables, surtout ceux d'entre eux qui pourraient importer au pays du Cèdre une capacité de nuisance directement engendrée par la participation, tant conspuée par l'opposition syrienne, du Hezbollah aux combats en Syrie.

Face à la difficulté de l'État libanais de contrôler une région frontalière en quasi-osmose avec ses voisines syriennes, à savoir la localité de Ersal et l'immense no man's land du jurd qui s'étire sur plusieurs kilomètres impossibles à contrôler par la troupe libanaise, des regards anxieux sont de nouveau rivés vers Ersal.

Devenue tristement célèbre suite à de nombreuses informations l'accusant de s'être transformée en lieu de repli pour les fugitifs parmi les combattants, Ersal inquiète au plus haut point et peine, une fois de plus, à montrer patte blanche à l'État libanais auquel elle jure allégeance depuis plusieurs mois, assurant que ce village ne désire abriter que les réfugiés et les blessés acheminés en urgence via la frontière.

Certes, Ersal a servi à plusieurs reprises de voie de passage et d'acheminement d'armes et de combattants, interceptés de plus en plus fréquemment par l'armée libanaise mobilisée depuis que les combats se sont rapprochés de la frontière, dans le Qalamoun.
La localité a accueilli également quelques éléments de l'Armée syrienne libre venus profiter pendant quelques jours du repos du combattant auprès de leur famille, pour repartir et reprendre les armes contre leurs adversaires en Syrie.

(Lire aussi : Ali : Les réfugiés syriens, c'est le problème... des Libanais !)


Déterminés à mourir dans leur pays en défendant une cause qu'ils considèrent juste et noble, ces combattants, qui s'expriment d'ailleurs régulièrement devant les médias parfois même à visage découvert, martèlent à qui veut l'entendre que leur engagement n'est pas au Liban, mais dans leur pays et que leur sang ne doit couler que pour irriguer leur terre qu'ils aspirent encore, et à ce jour, libérée du joug d'une dictature qui doit être déracinée quel qu'en soit le prix.

D'ailleurs, ce ne sont pas ces anciens militaires respectueux des dogmes de l'armée – ils en sont bien issus – que craint le plus l'institution militaire libanaise, mais bel et bien les électrons libres du Front al-Nosra et autres combattants islamistes, ces jihadistes en herbe pour certains, qui s'infiltrent par le no man's land. Ce denier a malheureusement servi à plus d'une reprise de voie de passage obligée de voitures piégées utilisées dans des opérations fomentées contre l'armée libanaise ou dans des régions chiites avoisinantes notamment. La dernière en date est celle qui a visé samedi dernier un barrage de l'armée libanaise, posté à l'un des points qui relie le jurd à la Syrie, provoquant la mort de plusieurs soldats.

Pris dans l'engrenage infernal de cette guerre qui gronde à ses portes, craignant un débordement plus grave au sein même du village, les habitants de Ersal persistent et signent leur place au sein du giron de l'État, à la seule condition que ce dernier puisse faire clairement la distinction entre les terroristes et ceux parmi les Syriens qui viennent solliciter un refuge et une aide humanitaire.


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