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À La Une - Liban

L'armée pénètre dans Bab el-Tebbané et étend son contrôle sur Tripoli

Des habitants de Bab el-Tebbané organisent une marche de "réconciliation" et de "bonne volonté" vers Jabal Mohsen.

Accompagnés de bulldozers, de véhicules blindés et de tanks, les soldats libanais ont pris position mercredi dans le quartier sunnite de Bab el-Tebbané, à Tripoli, un jour après avoir procédé de manière identique dans le quartier alaouite de Jabal Mohsen. REUTERS/Omar Ibrahim

L'armée libanaise a pénétré mercredi dans le quartier sunnite de Bab el-Tebbané à Tripoli, au lendemain d'une opération similaire dans le secteur rival alaouite de Jabal Mohsen pour mettre fin aux affrontements endémiques dans cette grande ville du nord du Liban, selon une source de sécurité. L'opération de la troupe s'inscrit dans le cadre d'un vaste plan de sécurité adopté la semaine dernière par le gouvernement de Tammam Salam. Accompagnés de bulldozers, de véhicules blindés et de chars, les soldats ont pris position dans le quartier sunnite.

L'inimitié entre les deux quartiers voisins s'est renforcée depuis le début du conflit en Syrie il y a trois ans car les habitants de Bab el-Tebbané appuient la rébellion et ceux de Jabal Mohsen le régime, Bachar el-Assad appartenant à la confession alaouite.

La semaine dernière, le gouvernement avait demandé à l'armée et aux forces de sécurité de "mettre en œuvre un plan pour contrôler la situation" et empêcher "le recours aux armes" à Tripoli, où 30 personnes ont été tuées  dans des combats les deux dernières semaines de mars.

"L'armée libanaise a achevé son déploiement dans les secteurs où régnait la violence en pénétrant ce matin à Bab el-Tebbané. Les militaires ont démantelé les barricades des rues et nettoyé les toits avant de rouvrir la route reliant ce quartier à celui de Jabal Mohsen", a précisé la source de sécurité. "Ils ont mené des perquisitions à la recherche d'armes et de personnes recherchées", a ajouté cette source, qui n'a pas précisé le nombre de personnes interpellées.

Grâce à ce déploiement, ces quartiers ont retrouvé un semblant de normalité avec la réouverture des magasins dans la rue de Syrie, l'artère séparant les deux quartiers ennemis.

 

Marche de "réconciliation"
Les habitants de Bab el-Tebbané ont bien accueilli la présence massive des soldats et une marche de "réconciliation" et de "bonne volonté" a été lancée mercredi de ce quartier vers Jabal Mohsen.

Aymane Kharma, un cheikh de Bab al-Tebbané a conduit cette marche pacifique vers Jabal Mohsen afin de montrer que les habitants des quartiers rivaux appartenaient "à une seule famille". Cet homme de 45 ans et père de quatre enfants n'a pas pu regagner son domicile rue de Syrie mais espère que la présence de l'armée le lui permettra.

"Notre maison a été touchée par quatre obus. Nous avons été obligés de déménager dans la famille de ma femme. J'espère que l'Etat me versera des indemnités afin que je répare ma maison", a-t-il dit. "Le plan de sécurité marchera seulement s'il est accompagné d'un plan de développement pour réhabiliter le quartier".

Un homme politique à Jabal Mohsen, Ali Fidda, a indiqué à l'AFP que les habitants de son quartier se félicitaient aussi du déploiement de l'armée, tout en soulignant "la nécessité pour les dirigeants de régler leurs différends afin de permettre une véritable réconciliation".

 

Les chefs des bandes armées rivales ont toutefois disparu et les perquisitions à leurs domiciles et sur leur lieu de travail ont été vaines, a-t-on précisé de source sécuritaire.

Mardi, l'armée a ainsi perquisitionné le domicile de l'ancien député Ali Eid dans le village frontalier de Heker el-Dahri au Akkar (Liban-nord). Le chef du Parti arabe démocratique (PAD) ne se trouvait toutefois pas chez lui au moment de l'opération. Le leader alaouite est recherché dans le cadre d'une enquête sur un double attentat à la voiture piégée en août contre deux mosquées de la ville qui avait fait 45 morts.

L'armée a aussi perquisitionné dans la matinée le domicile du fils de Ali Eid, Rifaat Eid, secrétaire général du PAD, à Tripoli et saisi des walkies-talkies.

Un flou total règne toujours sur le sort de ces deux chefs alaouites, certaines sources indiquant qu'ils auraient quitté Tripoli en douce dans la nuit de vendredi à samedi. Citant des "sources responsables", plusieurs médias ont précisé que Ali Eid serait déjà en Syrie et son fils Rifaat en route pour les États-Unis après avoir transité par Damas.

 

 

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L'armée libanaise a pénétré mercredi dans le quartier sunnite de Bab el-Tebbané à Tripoli, au lendemain d'une opération similaire dans le secteur rival alaouite de Jabal Mohsen pour mettre fin aux affrontements endémiques dans cette grande ville du nord du Liban, selon une source de sécurité. L'opération de la troupe s'inscrit dans le cadre d'un vaste plan de sécurité...

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