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À La Une - liban

Après l'attentat de Ersal, l'armée se dit déterminée à combattre le "terrorisme"

Le plan de sécurité adopté par le gouvernement entre en vigueur.

Un attentat suicide a visé le samedi 29 mars 2014 un barrage de l'armée libanaise près de Ersal, dans la Békaa, tuant trois soldats. Photo ANI

L'armée libanaise s'est dite déterminée à combattre le "terrorisme", quelques heures après un attentat suicide qui a tué trois soldats à Ersal, une région de la Békaa (est du Liban) très touchée par le conflit en Syrie.

"L'armée sait qu'elle est aujourd'hui plus que jamais visée par le terrorisme qui veut l'empêcher d'établir l'autorité de l'Etat et de circonscrire la dissension", a annoncé l'institution militaire dans un communiqué tard samedi. Le commandement de l'armée "continuera de combattre et de poursuivre les terroristes et il est déterminé à mettre à exécution le plan de sécurité (...), quels que soient les sacrifices", poursuit le texte.

Samedi, trois soldats ont été tués et quatre autre blessés dans un attentat suicide contre un barrage militaire à Ersal. Cette localité sunnite est majoritairement favorable à la rébellion syrienne et accueille un grand nombre de réfugiés fuyant les violences en Syrie ainsi que des rebelles blessés au combat.

Les "Brigades des sunnites libres de Baalbeck", un groupuscule affilié à el-Qaëda, ont revendiqué l'attaque contre la troupe sur leur compte Twitter, affirmant qu'elle visait à "venger la mort du martyr Sami al-Atrache". Ce dernier, soupçonné d'implication dans des attentats à la voiture piégée contre des bastions du Hezbollah, qui combat les rebelles syriens aux côtés du régime, a été tué jeudi à Ersal lors de sa capture par l'armée, qui l'a qualifié de "dangereux terroriste".

Le groupuscule a également menacé sur Twitter de mener de nouvelles attaques contre l'armée libanaise, qu'il accuse de "viser" les sunnites. "Les prochains jours verront de nombreuses attaques jihadistes similaires, ce n'est que le début, a prévenu le groupe. Nous avons mis en garde depuis plusieurs jours contre le fait que les exactions de l'armée croisée qui vise les sunnites du Liban n'étaient plus acceptables", a encore tweeté le groupuscule.

Le jour de la mort de Sami al-Atrache, le groupsucle avait indiqué que cet incident allait ouvrir "les portes de l'enfer" pour l'armée libanaise, affirmant que celui qui tuait un soldat libanais "allait au paradis".

 

L'attentat suicide de samedi est le deuxième visant l'armée après celui du 22 février qui a tué deux soldats et un civil déjà dans la Békaa. Des groupes extrémistes accusent l'armée libanaise de faire preuve de "discrimination" contre les sunnites appuyant la rébellion tout en fermant l’œil sur le départ de combattants du Hezbollah vers la Syrie.

Depuis l'été 2013, plusieurs attentats sanglants ont frappé les bastions du Hezbollah au Liban, revendiqués par des groupuscules extrémistes sunnites qui affirment riposter à l'implication du parti chiite en Syrie.

L'attentat de samedi est intervenu quelques heures après un discours du secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, qui a justifié de nouveau l'engagement de son parti en Syrie. Le Hezbollah affirme défendre ainsi le Liban des "extrémistes" qui combattent le régime de Damas, mais ses détracteurs l'accusent d'entraîner le pays dans le bourbier syrien par sa participation aux combats.

Le plan de sécurité entre en vigueur
Parallèlement, un plan de sécurité entre en vigueur dimanche pour tenter de faire face aux violences qui secouent le pays, en particulier à Tripoli, la grande ville du nord secouée par des affrontements et des meurtres, et dans la Békaa.

Le ministre de l'Intérieur Nouhad Machnouk a qualifié dimanche l'attentat perpétré contre la troupe d'"acte criminel et terroriste condamnable". "Cet acte ne vise pas uniquement la troupe mais l'Etat et tout citoyen libanais", a dénoncé le ministre dans un communiqué. Cette attaque "n'arrêtera pas l'application du plan sécuritaire adopté par le Conseil des ministres dans le but de rétablir la sécurité sur tout le territoire libanais, de Tripoli à la Békaa en passant par Beyrouth", a-t-il affirmé.

Le bloc parlementaire du Futur a également condamné l'attentat, fustigeant dans le même temps l'implication du Hezbollah en Syrie. "Encore une fois, l'armée libanaise paie de la vie de ses officiers et de ses soldats le prix de la guerre contre le terrorisme aveugle qui n'a ni religion ni confession, a estimé le bloc dans un communiqué. Encore une fois, le pays et son armée paient aussi le prix des politiques erronées et de l'implication du Liban dans la guerre syrienne."

Le texte a réitéré l'appel à aider l'armée à contrôler les frontières, à faire face aux infiltrations des groupes armés et à mettre un terme à la participation du Hezbollah dans les combats en Syrie. Le bloc a appelé également à cesser de donner des prétextes à n'importe quelle partie pour transformer les régions libanaises en terrain fertile pour le terrorisme et les extrémistes.

Samedi soir, le Premier ministre, Tammam Salam, a dénoncé "l'attaque terroriste" et affirmé que cet attentat "n'affaiblira pas la détermination de l'Etat à lutter contre l'insécurité sous toutes ses formes".


De son côté, le Hezbollah qui a qualifié l'attaque de "criminelle", a affirmé que cet attentat "vise tous les Libanais sans exception, peu importe leur confession". "Nous appelons tous les Libanais à rester vigilants et à soutenir l'armée afin de protéger le pays", a poursuivi le parti chiite dans un communiqué.

 

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