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Liban - La situation

Le comportement du Hezbollah fustigé lors du débat parlementaire

Vue d’ensemble de la première séance parlementaire portant sur la déclaration ministérielle, hier. Photo Sami Ayad

Les discours qui se sont succédé hier dans le cadre des débats parlementaires sur la déclaration ministérielle peuvent être catégorisés comme suit : les Forces libanaises et certains députés indépendants refusent d'accorder au gouvernement leur confiance, attachés aux principes qui avaient motivé leur refus initial d'y prendre part. Ils auront marqué hier le cadre d'une opposition qui se veut conséquente avec son discours de principe, sans toutefois bloquer la marche du cabinet ; d'autres, comme certains députés du bloc du Futur, notamment de Tripoli, soutiennent le cabinet quand bien même ils estiment, à l'instar des FL, que la déclaration n'apporte aucune solution aux raisons profondes du clivage qui continue de couver, à savoir la question de l'autorité de l'État comme référence. Celle-ci, rappelons-le, a été mentionnée d'une manière générale dans la déclaration ministérielle, pour « tout ce qui a trait à la politique publique de l'État », mais non apposée à la résistance contre l'occupation israélienne, « un droit pour tous les citoyens libanais » ; enfin, la majorité maintient l'approche pragmatique qui avait motivé la formation du gouvernement « d'intérêt national », insistant sur l'impératif de contenir les dérapages sécuritaires en renforçant les institutions, notamment militaires, et en mettant en œuvre « tous les moyens disponibles pour protéger les frontières » et contrer « les actes terroristes », comme l'a préconisé le document ministériel.


La solidarité autour de l'armée, comme principe, a d'ailleurs vite fait de contenir hier la rage sunnite à Tripoli, alors que les patrouilles militaires étaient accueillies à Ersal, confiante que seule la présence de l'État est à même d'apaiser les appréhensions du village dans une région contrôlée par le Hezbollah.


Cet état des lieux, dressé au Parlement, porte bien entendu des nuances, qui ont rejailli à deux niveaux hier : d'une part, dans les réactions au discours de la députée des Forces libanaises Sethrida Geagea, et d'autre part, à travers l'intervention qui a suivi, en soirée, du député du Hezbollah, Ali Ammar.


« Nous n'accorderons pas au gouvernement notre confiance, mais nous n'en entraverons pas pour autant la marche. » Ces propos de la députée Geagea résument l'esprit du discours qu'elle a prononcé hier place de l'Étoile, dont la teneur est que « la seule solution reste de revenir à la logique de l'État, en tant que seul détenteur de la décision stratégique, sécuritaire et militaire ». Si elle a évoqué « des points de ressemblance entre les FL et le Hezbollah », c'est pour rappeler « la décision claire et courageuse prise par les FL en 1990 de remettre nos armes à l'État ». Une démarche qui serait incontournable aujourd'hui, selon elle, puisque l'on ne peut « exiger de notre armée libanaise de renforcer la sécurité et d'interdire les attentats terroristes, à l'heure où le gouvernement ne détient pas le pouvoir de prendre une décision stratégique à ce niveau ».
Autrement dit, comme le souligne à L'Orient-Le Jour une source haut placée des Forces libanaises, « ce gouvernement ne pourra pas faire face aux problèmes sécuritaires, non seulement à cause de la problématique des armes du Hezbollah, mais surtout, à cause du problème imminent de l'implication de ce parti dans les combats en Syrie. Or, le cabinet est dans l'incapacité, ne serait-ce que dans sa feuille de route, d'interdire aux Libanais de partir combattre en Syrie ».


Néanmoins, le discours de la députée Geagea a été interprété par les milieux du 8 Mars comme un signe d'ouverture en direction du Hezbollah, favorablement accueilli d'ailleurs par le député Ali Fayyad. Interrogé sur la question, il a précisé, mais avec concision, que le Hezbollah « reste ouvert à tous les discours rationnels et calmes ».
Les milieux des FL interrogés écartent toutefois les propos sur un soi-disant ajustement de leur position dans le sens d'une ouverture sur le parti chiite. « Ce n'est pas un dialogue avec une partie précise que nous souhaitons, mais un dialogue substantiel avec tous les Libanais », a affirmé à L'OLJ le général Wehbé Katicha, membre du comité exécutif des FL. « Notre position de principe a toujours été en faveur du dialogue qui touche à l'essence du malaise actuel, à savoir les armes du Hezbollah », ajoute l'ancien officier. « Si nous devions dialoguer avec le Hezbollah, la première clause serait celle de ses armes », précise-t-il, se montrant sceptique par rapport à l'alinéa de la déclaration qui préconise « un dialogue national sur la stratégie défensive ».
La source haut placée des FL renchérit sur ce point et va jusqu'à écarter toute chance de réussite de la table de dialogue à laquelle a appelé le président de la République, si encore celle-ci devait se tenir. « Les FL ne prendront part qu'à un dialogue sérieux, et non apparent, ce qui est peu plausible aujourd'hui », conclut cette source.


Un dialogue qui en tout cas s'annonce ardu, à la lumière des propos fermes que le député du Hezbollah, Ali Ammar, a prononcés en réaction au discours du député Mohammad Kabbara : « Dites ce que vous voulez au niveau politique, mais ne nous traitez pas, par vos paroles, comme des non-Libanais. Je vous jure que notre silence est un devoir imposé par notre volonté de préserver l'intérêt national. »

 

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Les discours qui se sont succédé hier dans le cadre des débats parlementaires sur la déclaration ministérielle peuvent être catégorisés comme suit : les Forces libanaises et certains députés indépendants refusent d'accorder au gouvernement leur confiance, attachés aux principes qui avaient motivé leur refus initial d'y prendre part. Ils auront marqué hier le cadre d'une opposition...

commentaires (4)

LES UNS INTIMIDENT... ET LES AUTRES FUSTIGENT... YIA 3AYNÉ MALLA PARLE... ET MENT !

LA LIBRE EXPRESSION

22 h 34, le 21 mars 2014

Tous les commentaires

Commentaires (4)

  • LES UNS INTIMIDENT... ET LES AUTRES FUSTIGENT... YIA 3AYNÉ MALLA PARLE... ET MENT !

    LA LIBRE EXPRESSION

    22 h 34, le 21 mars 2014

  • Un pays pour la forme , pour un parlement aussi pour la forme ou chaque confession fait sa politique dans un dialogue de sourds et toujours bien orchestré par des présidents marionnettes .

    Sabbagha Antoine

    14 h 25, le 20 mars 2014

  • Oui , mais bon , c'est pas grave , bon appétit les petits !

    FRIK-A-FRAK

    13 h 34, le 20 mars 2014

  • Aléh Ämmâr de ce hézébbb : "Dites ce que vous voulez, mais ne nous traitez pas, par vos paroles, comme des non-Libanais." ! (il n'y a que la Vérité qui blesse !). "Je vous jure que notre silence est un devoir imposé par notre volonté de préserver l'intérêt national." ! Il jure en sus : C'est un signe patent, typique d'un Mensonge ! Espérons que ce "devoir de silence" perdurera assez longtemps, pour assurer éternellement ce "silence" !

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    09 h 53, le 20 mars 2014

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