Déploiement de l’armée à Ersal et nouvelle flambée de violence à Tripoli

Après une nuit particulièrement agitée que la fermeture des routes menant à Ersal avait exacerbée, l'armée a pris hier la décision de se déployer dans l'ensemble du village frontalier, en dégageant par ailleurs les accès à cette localité.

Dans un communiqué, la direction de l'armée a indiqué que « les unités de l'armée poursuivent depuis leur déploiement dans le nord de la Békaa, plus particulièrement à Ersal et Laboué, en rouvrant tous les axes reliant les deux localités ». « La troupe a mené des patrouilles à l'intérieur des deux villages et dans les environs, prenant les mesures de sécurité nécessaires », précise le texte.

Imposant leur plan tout en ménageant les sensibilités communautaires, les militaires ont parallèlement œuvré tout le long de la journée à la réouverture des routes qui avaient été bloquées la veille en signe de solidarité avec Ersal, notamment la route de Kab-Élias, Aammik, Jdita, Chtaura, et l'autoroute Saadnayel-Taalabaya. En soirée, la LBC a fait état d'un survol de l'aviation syrienne de la région de Aajram, dans le jurd de Ersal.
Plus loin, du côté du Hermel, les obus en provenance de la chaîne de l'anti-Liban ont continué à s'abattre sur cette localité et ses environs. Deux obus sont ainsi tombés à Wadi el-Khanazir, d'autres à Qaa et sur la route de Hermel-Qaa, près de l'hôpital gouvernemental. Des roquettes ont également été tirées sur la localité de Akaydeh près de Beit Chama, atterrissant dans les champs et dans les vignobles. Les tirs n'ont pas fait de blessés.
À Aïn-el Joz dans la localité de Brital, l'armée a arrêté, après une perquisition, le dénommé KH.H.M., accusé de vente d'armes.

Plusieurs victimes à Tripoli
Après une nuit particulièrement tendue ponctuée d'un mouvement de foule qui s'est progressivement étendu à l'ensemble de la ville en signe de solidarité avec Ersal, Tripoli a connu dans la journée un calme précaire qui aura à peine duré quelques heures, avant une nouvelle flambée de violences en soirée.
En cours de journée, les francs-tireurs ont continué de sévir, faisant plusieurs victimes dont un enfant de 8 ans.
Un combattant de Bab-el-Tebbaneh, blessé il y a quelques jours lors de la bataille, est décédé des suites de ses blessures. Dès l'annonce de sa mort, les francs-tireurs ont repris leur sinistre besogne sur l'axe Bakkar-Mankoubine, et des échanges de tirs ont eu lieu de part et d'autre de la rue de Syrie, qui sépare Bab el-Tebbaneh de Jabal Mohsen.
Un autre combattant de Jabal Moshen, le second à ce jour, a également été tué hier dans le cadre de ces accrochages ainsi qu'un civil, Issa Salah Khodr, abattu par des francs-tireurs. Un élément des forces de sécurité intérieure, Omrane Hbouss, a aussi été touché par les snipers sur l'axe Riva.

Après un répit de quelques heures entrecoupé de tirs intermittents, les combats ont repris en fin d'après- midi, s'intensifiant progressivement en cours de soirée, notamment à Talaat el-Omari, à Souk el-Khoudar, à Mankoubine et sur l'axe Bakkar. Deux projectiles de type B7 ont visé une position de l'armée au rond-point Abou Ali. Quant aux Tripolitains, ils sont restés terrés chez eux toute la journée.
Par ailleurs, et suite à la mort vraisemblablement accidentelle de Houssam Chawwa, le fils d'un grand commerçant, tué hier à Kaskas lors des manifestations, le député du bloc du Futur Ammar Houry a appelé l'armée à enquêter sur l'affaire, « d'autant que le jeune homme a été la cible de tirs directs ».
Le député du même bloc, Mouïn Meraabi, a condamné pour sa part « l'agression contre l'armée libanaise », soulignant que l'institution militaire « est une institution nationale sur laquelle nous misons tous et qui n'a pas de substitut ». « L'armée a fait beaucoup de sacrifices », a-t-il encore dit.

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