Rechercher
Rechercher

À La Une - syrie

Après Yabroud, l'armée syrienne s'empare de Ras al-Aïn près de la frontière libanaise

Damas dénonce dans la fermeture de son ambassade à Washington, "une mesure arbitraire et illégale".

Des soldats syriens, le 16 mars 2014, à Yabroud désormais aux mains du régime de Bachar el-Assad. AFP PHOTO / JOSEPH EID

L'armée syrienne s'est emparée mercredi de la localité de Ras al-Aïn, à proximité de la frontière libanaise, gagnant du terrain dans cette région du Qalamoun après la prise dimanche de la ville rebelle de Yabroud.

"Des unités de l'armée ont pris Ras al-Aïn, au sud-ouest de Yabroud, tuant un grand nombre de terroristes", a indiqué l'agence officielle Sana qui, selon la terminologie officielle du régime, utilise le mot de "terroristes" pour désigner les rebelles. La télévision publique a diffusé des images en direct de Ras al-Aïn, montrant des femmes dansant et chantant de joie.

 

Dimanche, après des mois de combats et de pilonnages, les troupes du régime, soutenues par les combattants du Hezbollah, ont pris Yabroud, dernier bastion rebelle important dans le Qalamoun, une région montagneuse au nord de Damas.

Les forces du régime ont désormais comme objectif de "sécuriser entièrement la frontière et de fermer tous les points de passages avec le Liban", avait indiqué lundi un responsable des services de sécurité à Damas. L'armée entend pour cela s'emparer de Rankous, au sud de Yabroud, et Flita et Ras al-Maara, au nord-ouest, selon lui.

 

(Lire aussi : A Yabroud, les soldats syriens savourent leur victoire)

 

Selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), des combats violents se déroulaient mercredi à un point de contrôle de Rankous. Les troupes du régime et des milices pro-régime, épaulées par le Hezbollah, combattaient en outre les rebelles et les forces jihadistes autour du village de Bakhaa et Jobeh, toujours dans cette région du Qalamoun, selon l'OSDH.

 

Dans la province centrale de Homs, l'armée est entrée dans la localité d'al-Hosn où se trouve la célèbre forteresse croisée du Krak des Chevaliers, a en outre indiqué à l'AFP une source au sein des services de sécurité. "L'armée est entrée dans al-Hosn et a pris deux quartiers du village. Elle bombarde autour du Krak des Chevaliers pour prendre le contrôle de ce château" aux mains des rebelles, a précisé cette source.

 

(Lire aussi: Les tombes de l'antique Palmyre, proie des pilleurs)

 

Au nord-ouest de Damas, "sept personnes ont été tuées dans des raids aériens aux abords de Qoudsaya et huit autres ont été abattues par un tireur embusqué", en violation d'une trêve, a indiqué l'OSDH. Parmi les morts, figurent plusieurs militants anti-régime, a dit l'Observatoire. Une vidéo, mis en ligne par les opposants, montre un grande nuage de fumée, le bruit des avions et d'explosions.

Les rebelles à Qoudsaya étaient parvenus en octobre à une trêve avec le régime et les adversaires d'hier avaient même établi des points de contrôle communs.
Un militant a confirmé via Skype les raids. Mais interrogée, une source des services de sécurité syriens a démenti ces frappes.

Dans le sud du pays, les rebelles se sont emparés de la prison centrale de Gharaz à Deraa, libérant des prisonniers, selon l'OSDH.

Et dans la Ghouta orientale, près de Damas, deux enfants sont morts par manque de nourriture et de médicaments, dans une zone où le régime impose un siège depuis plus d'un an, selon cette ONG.

Les troupes gouvernementales assiègent plusieurs villes contrôlées par les rebelles, provoquant des pénuries de nourriture et causant des morts.

 

(Lire aussi : Appels à mettre fin au carnage alors que la Syrie est entrée dans sa quatrième année de conflit)

 

"Un nouveau pas dans le soutien US au terrorisme"
Sur le plan diplomatique, le ministère syrien des Affaires étrangères a estimé que la décision des Etats-Unis de fermer la représentation diplomatique syrienne sur leur territoire est une décision "arbitraire" et "illégale".

"Il s'agit d'une mesure qui viole clairement la convention de Vienne", régissant les relations diplomatiques, a ajouté le ministère dans un communiqué déplorant qu'à "la fin de la mission des diplomates syriens accrédités, Washington n'a pas autorisé à leurs remplaçants de rejoindre leurs postes".

 

Le gouvernement américain a fait fermer mardi l'ambassade et les consulats de Syrie aux Etats-Unis et exigé que leurs employés étrangers quittent le territoire américain, invoquant les "atrocités" commises depuis trois ans par le régime de Damas.

Pour sa part, le secrétaire américain John Kerry a expliqué que cette décision a été prise en raison de "l'illégitimité si évidente du régime" de Bachar el-Assad.

 

"C'est un comportement (..) qui torpille les règlements du travail consulaire. Il fait dévier les consulats honoraires de leur tâche essentielle qui est d'assurer les services pour les citoyens", a affirmé le ministère syrien.

Il a estimé enfin que la politique américaine "encourage la propagation du terrorisme dans le monde". Selon lui, cette décision "dévoile les véritables objectifs de la politique américaine contre les intérêts des citoyens syriens, et constitue un nouveau pas dans le soutien américain au terrorisme et à l'effusion du sang en Syrie".

 

Moscou, l'allié du pouvoir syrien, a aussi critiqué la décision américaine. "Nos partenaires américains se privent eux-mêmes en substance du rôle de co-sponsor du processus de règlement politique en Syrie, et font volontairement ou non le jeu de l'opposition radicale syrienne dans les rangs de laquelle se battent des terroristes liés à el-Qaëda", a dénoncé le ministère russe des Affaires étrangères.

 

Malgré trois années de guerre en Syrie et le soutien des Etats-Unis à l'opposition et à la rébellion syriennes, les deux pays n'ont jamais rompu officiellement leurs relations diplomatiques. La chancellerie syrienne à Washington continuait d'avoir une activité très réduite pour assurer certains services consulaires.

 

 

Lire aussi
"Nous attaquons ceux qui nous attaquent", lance Netanyahu à l'intention de Assad

L'armée libanaise se déploie dans Ersal

Les sunnites ultras de Tripoli appellent au jihad contre l'armée libanaise

L'ONU rappelle à la Syrie la nécessité de respecter la souveraineté du Liban

L'armée syrienne s'est emparée mercredi de la localité de Ras al-Aïn, à proximité de la frontière libanaise, gagnant du terrain dans cette région du Qalamoun après la prise dimanche de la ville rebelle de Yabroud.
"Des unités de l'armée ont pris Ras al-Aïn, au sud-ouest de Yabroud, tuant un grand nombre de terroristes", a indiqué l'agence officielle Sana qui, selon la terminologie...

commentaires (2)

Tant mieux, ceci ne peut que faciliter encore plus l'avancée et la percée révolutionnaire de Derra.... du Sud !

ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

08 h 36, le 20 mars 2014

Tous les commentaires

Commentaires (2)

  • Tant mieux, ceci ne peut que faciliter encore plus l'avancée et la percée révolutionnaire de Derra.... du Sud !

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    08 h 36, le 20 mars 2014

  • Etrange est la position du gouvernement américain qui a fait fermer mardi l'ambassade et les consulats de Syrie aux Etats-Unis comme si la guerre de Yabroud le concernait directement .

    Sabbagha Antoine

    19 h 08, le 19 mars 2014

Retour en haut