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À La Une - syrie

A Yabroud, les soldats syriens savourent leur victoire

"Ce fut la bataille la plus dure et il a fallu d'abord s'emparer de chaque colline qui dominait la localité avant de pouvoir la capturer".

Trois soldats syriens savourant, dimanche 16 mars 2014, leur conquête de Yabroud, un ancien bastion rebelle stratégique proche du Liban. AFP PHOTO / JOSEPH EID

Sur la place principale de Yabroud, assis devant un globe posé sur quatre lions en ciment, peint aux couleurs de la révolution, trois soldats syriens savouraient dimanche leur conquête de cet ancien bastion rebelle stratégique, proche du Liban.

Les traits tirés et les yeux brillants de fatigue, leurs pistolets-mitrailleurs posés à côté d'un narguilé, ils racontent à l'AFP l'âpreté du combat remporté quelques heures plus tôt.

"Ce fut la bataille la plus dure et il a fallu d'abord s'emparer de chaque colline qui dominait la localité avant de pouvoir la capturer", affirme Abou Ammar, un soldat aguerri.

A côté de lui, Abou Mohammad acquiesce. "Vous voyez la centaine de soldats qui déambulent sur cette place? Eh bien, multipliez les par deux et vous aurez le nombre des francs-tireurs postés dans les immeubles, les maisons, les usines. Ce fut vraiment dur".

Un officier sur place, qui ne veut pas donner son nom, assure que la prise samedi du mont Maroun, dominant la ville et dont les rebelles avaient fait leur place forte, a marqué le tournant de la bataille.
"Samedi, nous avons pénétré par l'est jusqu'au complexe sportif puis dimanche à 10h00 (08h00 GMT) nous avons terminé le travail", dit-il.

Les murs de ce bâtiment sont couverts de slogans des rebelles. "Nous appartenons à l'Oumma (nation musulmane) et Mahomet est son chef. Nous ne nous agenouillerons que devant Dieu", clame un graffiti alors qu'un autre assure "l'Armée libre (ASL, première coalition rebelle formée en 2011 et marginalisée depuis) vous protège. Ôtez vos chaussures car la terre de Yabroud est gorgée de notre sang".

 

(Lire aussi: Les tombes de l'antique Palmyre, proie des pilleurs)

 

Aucun civil n'est visible dans cette ville qui comptait avant le début du soulèvement il y a trois ans 30.000 habitants, dont 90% de sunnites et 10% de chrétiens. La ville porte les balafres de la guerre: câbles électriques pendants, verre brisé sur la chaussée, façades perforées par des obus et toits aplatis par l'aviation.

Soldats syriens, miliciens, partisans du régime et combattants du Hezbollah libanais, vêtus d'uniformes différents, profitaient de la brève accalmie avant de continuer l'offensive. "Les prochaines étapes, ce sont Ras el-Maarra, Flita, Rankous. Ensuite la frontière avec le Liban sera hermétiquement fermée et aucun terroriste ne pourra plus passer", affirme un commandant. Le régime emploie le mot "terroriste" pour désigner tous les rebelles.

 


Un soldat syrien profitant d'une brève accalmie. AFP PHOTO / JOSEPH EID

 

 

Mais la prise de Yabroud, pilonnée depuis des mois, est en soi très importante, estime le géographe français spécialiste de la Syrie Fabrice Balanche. "C'était la dernière grande ville de la région montagneuse de Qalamoun entre les mains des rebelles. Elle se trouve à moins de 10 km de l'autoroute Damas-Homs et représentait une menace pour la sécurité de cet axe", dit-il.

Le Hezbollah assure que c'est dans cette ville que les rebelles piégeaient des voitures pour les faire exploser dans ses bastions au Liban en passant par la ville frontalière sunnite de Ersal.

 

(Lire aussi : Quatre tués dans un attentat-kamikaze à Baalbeck, quelques heures après la chute de Yabroud)

 

Selon le commandant syrien, trois jours avant le lancement de l'offensive finale, des accrochages ont eu lieu entre des rebelles qui voulaient se rendre voyant la partie perdue, et les jihadistes du Front al-Nosra qui entendaient se battre jusqu'au bout. "Nous avons tué leurs principaux chef et ils ont été totalement déroutés. Un grand nombre des rebelles ont été tués, d'autres ont été capturés et certains se sont enfuis", ajoute-t-il.

Un combattant local d'Al-Nosra a expliqué sur sa page Facebook que la plupart des rebelles s'étaient retirés de la ville par surprise, laissant les jihadistes combattre seuls toute la matinée de dimanche.

 

Dimanche, le grondement des avions et le bruit sourd des explosions résonnaient par intermittence dans la ville. La télévision syrienne avait affirmé que l'armée visait désormais les rebelles fuyant vers Ersal. L'Observatoire syrien des droits de l'Homme a décompté six personnes tuées par ces raids, dont deux enfants. Par moment, c'est le crépitement d'armes automatiques qui se faisait entendre: des soldats tirant en l'air pour marquer leur victoire.

 

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Sur la place principale de Yabroud, assis devant un globe posé sur quatre lions en ciment, peint aux couleurs de la révolution, trois soldats syriens savouraient dimanche leur conquête de cet ancien bastion rebelle stratégique, proche du Liban.
Les traits tirés et les yeux brillants de fatigue, leurs pistolets-mitrailleurs posés à côté d'un narguilé, ils racontent à l'AFP l'âpreté...

commentaires (6)

Çà, des "soldats" ?! Des va-nu-pieds, oui !

ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

12 h 37, le 18 mars 2014

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Commentaires (6)

  • Çà, des "soldats" ?! Des va-nu-pieds, oui !

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    12 h 37, le 18 mars 2014

  • Rira bien qui rira le dernier !

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    02 h 09, le 18 mars 2014

  • Ils ont des look de folie... y a pas de tenue réglementaire dans l'armée syrienne? Et ils devraient pas tant parader...à chacune des victoires dans ce secteur,c'est le Hezbollah qui a emporté la décision.On peut penser ce qu'on veut du Hezbollah,mais dès qu'il s'agit de combattre,qui peut dire qu'il ne tient pas la route?Les Libanais peuvent se mordre les doigts et pas que,d'avoir lâchement abandonné le sud à son sort pendant des années...cette région que j'affectionne et où les gens peuvent être d'une infinie gentillesse a forgé sa force dans une adversité qui dure...depuis que le Liban est Liban.Méprisés,humiliés,exploités par leurs féodaux,massacrés par les palestiniens, puis par les israëliens...fallait bien qu'un jour çà change!Qui pouvait en douter?...M. Nasrallah,çà a changé..et à fond.Vous pouvez à présent mettre un peu d'eau dans votre vin,si j'ose.Même vos adversaires comptent sur vous.Et n'oubliez pas...qui ose,vaincra!

    GEDEON Christian

    19 h 00, le 17 mars 2014

  • Le Liban vivra-t-il désormais en paix ? Espérons.

    Sabbagha Antoine

    16 h 20, le 17 mars 2014

  • OU LEURS BOUCHERIES...

    LA LIBRE EXPRESSION

    15 h 41, le 17 mars 2014

  • Bon repos les héros , vous finirez par vider cette région de cette calamine salafowahabite binsaoud pour que nous autres du M.O on puisse vivre en paix chez nous , dans nos maisons avec nos femmes et nos enfants , et grace à vous on RECONSTRUIRA ce que les terroristes étaient venus détruire . Good job !!!

    FRIK-A-FRAK

    13 h 22, le 17 mars 2014

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