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Économie - Liban - Tourisme

Les voyagistes redoublent d’ingéniosité face au marasme ambiant

La situation imprévisible du pays pousse de plus en plus de Libanais à rechercher les divertissements ailleurs. Une niche qu'ont vite repérée les agences de voyages.

Affichant un prix allant en moyenne de 400 à plus de 1 000 dollars en fonction du voyage, les formules, souvent de courte durée, séduisent les jeunes comme les moins jeunes.

Instabilité politico-sécuritaire, morosité sur le plan économique, turbulences régionales : le tourisme, ce n'est pas un secret, est en chute libre au Liban.
À titre d'illustration, le Liban a accueilli 1 274 362 touristes en 2013, en baisse de 6,7 % par rapport à 2012. Comparé aux deux millions de visiteurs enregistrés en 2010, la dégringolade fait mal.


Pour ce qui est des clients libanais eux-mêmes, les agences de voyage sont unanimes : le climat délétère, la crise et l'incertitude du lendemain ont refroidi plus d'un voyageur potentiel. « Qui, parmi nos clients, a encore envie de se payer un voyage à 5 000 dollars aux Maldives ? Les gens sont inquiets pour leur avenir et dépensent beaucoup moins », avait résumé une responsable interrogée quelques mois auparavant par L'Orient-Le Jour.
Mais à circonstances exceptionnelles, mesures exceptionnelles. Sur les sites et les brochures de certaines agences libanaises, un phénomène gagne en ampleur.

 

Changer d'air
De la canonisation du pape Jean-Paul II à Rome au concert des Rolling Stones à Abou Dhabi, en passant par un match important de football en Espagne, les forfaits tout compris relatifs à des événements d'envergure se multiplient à tout-va. Affichant un prix allant en moyenne de 400 à plus de 1 000 dollars en fonction du voyage, ces formules, souvent de courte durée, séduisent les jeunes comme les moins jeunes.


« Si quelque chose se présente et que nous constatons une demande, qu'elle soit émise par des particuliers ou par des groupes, alors nous nous exécutons. Nous n'avons rien à perdre », confirme le propriétaire et directeur général de l'agence de voyages Tania Travel, Georges Pétrakian.
Selon la directrice de l'agence Nakhal, Maud Nakhal, l'engouement croissant des Libanais pour ce genre de formules s'explique entre autres par le besoin de « changer d'air, de décompresser » face à une situation qui se dégrade à vue d'œil.


À l'ère de la banalisation des voyages et des prix revus à la baisse – notamment avec l'émergence de quelques compagnies à bas coût qui desservent le Liban –, prendre quelques jours de vacances est devenu plus facile et moins onéreux qu'avant. Aujourd'hui, un aller-retour Beyrouth-Istanbul en low-cost, à titre d'exemple, ne coûte qu'un peu plus d'une centaine de dollars.

La situation est également pointée du doigt en ce qui concerne la réticence de beaucoup d'artistes internationaux à se produire au Liban. Les Libanais n'ont souvent pas d'autre choix que de voyager s'ils veulent assister à un spectacle, rappelle Mme Nakhal.


La niche est en tout cas bel et bien prometteuse, à un tel point qu'un département « événements » à été créé en 2011 par son agence. Même si cette catégorie ne représente encore qu'une petite partie du chiffre d'affaires, Mme Nakhal est confiante qu'elle a de l'avenir.
Même son de cloche pour M. Pétrakian, pour lequel la diversification est nécessaire face à la situation actuelle « catastrophique ».

 

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Instabilité politico-sécuritaire, morosité sur le plan économique, turbulences régionales : le tourisme, ce n'est pas un secret, est en chute libre au Liban.À titre d'illustration, le Liban a accueilli 1 274 362 touristes en 2013, en baisse de 6,7 % par rapport à 2012. Comparé aux deux millions de visiteurs enregistrés en 2010, la dégringolade fait mal.
Pour ce qui est des clients...

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