« Aucune amélioration dans la situation touristique n'aura lieu sans une solution politique à la crise que traverse le pays, à la lumière des tensions politiques et des développements sécuritaires divers », a affirmé hier le secrétaire général des sociétés touristiques au Liban, Jean Beyrouthi. « Cette année, le taux d'occupation des hôtels à Beyrouth a été de 50 % en novembre et de 10 % à Jounieh, alors que l'année dernière il se situait entre 35 et 40 % à Beyrouth et en dessous des 20 % à Jounieh au cours de la même période », a-t-il ajouté, précisant que ces chiffres étaient intimement liés à la situation politique.
Rebondissant sur les propos du ministre du Tourisme Fadi Abboud la semaine dernière à L'OLJ, le secrétaire général des sociétés touristiques a confirmé : « Le Liban perd en effet environ un million de touristes par an à cause des prix trop élevés des billets d'avion en direction de la capitale libanaise. » « Quel touriste européen accepterait de payer 1 200 dollars pour un vol de Paris à Beyrouth pendant la période des fêtes de fin d'année ? » s'est-il interrogé.
Selon lui, le Liban perd également deux millions de visiteurs par an à cause de la situation sécuritaire du pays, « sans compter l'émigration massive de nos jeunes qui vont chercher des opportunités d'emploi à l'étranger ». M. Beyrouthi s'est dit désolé de constater « l'insensibilité des responsables politiques aux cris de détresse de tous les secteurs économiques et toutes les institutions du pays ». « La stratégie du ministre Abboud pour réactiver les marchés arabes et attirer les touristes égyptiens, jordaniens, irakiens, algériens et tunisiens devrait être encouragée car c'est la seule aujourd'hui possible », a indiqué M. Beyrouthi. Il est à noter que le ministre du Tourisme Fadi Abboud a tenu précisément à atténuer ses propos à L'OLJ concernant les tarifs qu'il considère comme élevé pratiqués par la MEA, sur les vols vers Beyrouth, insistant davantage sur les méfaits de tout monopole qui pousse les compagnies étrangères à aligner leurs tarifs sur la concurrence.
De son côté, le président du syndicat des agences de voyages, Jean Abboud, a relativisé le problème du prix élevé des billets d'avion, arguant que le principal motif de désertion des touristes était l'instabilité sécuritaire continue depuis plusieurs mois. « Et c'est le boycott du Liban de la part des pays du Golfe pour des raisons politiques qui a le plus durement affecté le secteur touristique », a-t-il ajouté. Par ailleurs, concernant les discussions en cours avec les compagnies aériennes irakienne, égyptienne et algérienne, M. Abboud a affirmé qu'aucune avancée n'avait eu lieu, « du fait de complications administratives et bureaucratiques ». Concernant les réservations pour les fêtes de fin d'année, le président du syndicat des agences de voyages a souligné que les vols en provenance du Golfe, de Paris et de Londres affichaient plein, « mais ce sont des expatriés libanais qui rentrent au pays chez leurs familles et non des touristes étrangers ».
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