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À La Une - Assassinat Hariri

TSL : "J'ai vu mon frère pour la dernière fois le jour de l'attentat" contre Hariri

Les proches des victimes témoignent lors de la quatrième audience.

Une maquette du lieu de l'attentat à Beyrouth disposée au TSL. Reuters

Des témoins ont été appelés mercredi à la barre du Tribunal spécial pour le Liban (TSL), à la reprise du procès des assassins présumés de l'ancien Premier ministre Rafic Hariri à La Haye. Il s'agit de la quatrième audience du TSL qui a entamé ses travaux le 16 janvier. Lors d'une audience qui leur a été exclusivement consacrée, des témoins ont raconté en détails la perte d'un proche dans l'attentat qui a coûté la vie le 14 février 2005 à Rafic Hariri et 22 autres personnes.

Premier à prendre la parole, Abdel-Kader Darwich a perdu son frère dans l'explosion. "Je travaillais comme freelance à la Future TV, dans les studios de Sin el-Fil de la chaîne, lorsque nous avons entendu une énorme explosion", affirme M. Darwich, dont le frère Mohammad faisait partie de la garde rapprochée de Rafic Hariri.

"J'ai vu mon frère pour la dernière fois le jour de l'attentat. Il m'avait déposé à mon travail et s'était dirigé vers le sien. Après l'explosion, j'ai fait le tour de la moitié des hôpitaux de Beyrouth, pour savoir si mon frère y avait été admis", ajoute-t-il.

"Mon père a perdu ses dents à cause du choc de la mort de mon frère, ma mère est en dépression et ma sœur qui a perdu la conscience s'est fracturée des vertèbres. Mon frère subvenait aux besoins de la famille. Depuis, je suis devenu le seul soutien de la famille. J'ai, depuis, des problèmes d'estomac qui ont nécessité trois endoscopies", indique encore le témoin qui répondait aux questions du procureur.


(Lire aussi: TSL : Le tribunal, les accusés, l'acte d'accusation)


Mamdouh Mohammad Tarraf, qui a lui aussi perdu son frère Ziad dans l'attentat, décrit deux jours d'angoisse à la recherche de son frère. "Mon frère a travaillé de 1987 à 2005 pour Rafic Hariri. Il était son garde du corps personnel. L'ancien Premier ministre était un père, un ami et un frère pour nous", raconte M. Tarraf.

"Après l'explosion, nous avons essayé en vain d'entrer en contact avec Ziad. Ma mère a perdu ses nerfs. Je suis resté deux jours à faire le tour des hôpitaux. Nous l'avons finalement trouvé à la morgue de l'hôpital de l'Université américaine de Beyrouth. Je l'ai reconnu à ses pieds et ses chaussures. Il était complètement brûlé", dit-il, la voix étouffée par l'émotion.


(Lire aussi: Les acteurs du TSL et leur rôle)


Une experte en images vidéo, Robin Fraiser, a aussi été appelée à témoigner devant le TSL. Mme Fraiser, une ressortissante australienne qui a travaillé au bureau du procureur du TSL de 2009 à 2011, a indiqué que les caméras dans la région du lieu de l'attentat fonctionnaient 24/24, 7 jours sur 7 avant l'explosion, et que le tribunal avait obtenu tous les enregistrements demandés.

"Ces images n'étaient pas d'une grande qualité", souligne d'emblée l'experte. "Les images des caméras ont été analysées au département de police en charge de la lutte contre le terrorisme en Grande-Bretagne parce qu'il dispose des outils adéquats à la pointe de la technologie pour le faire", explique-t-elle en détails le rapport d'analyse des images vidéos qu'elle a soumis au bureau du procureur.

Des images du van Mitsubishi en mouvement vers le lieu de l'explosion ont été passées en revue par le TSL durant l'audience de mercredi.

Dans le cadre de ce procès qui s'est ouvert neuf ans après l'assassinat de l'ancien Premier ministre libanais Rafic Hariri, les deux principaux accusés sont Moustafa Badreddine, 52 ans, décrit comme le "cerveau" de l'attentat par les enquêteurs, et Salim Ayyash, 50 ans, accusé d'avoir été à la tête de l'équipe qui a mené l'attaque.
Deux autres hommes, Hussein Anayssi, 39 ans, et Assad Sabra, 37 ans, sont accusés d'avoir enregistré une fausse cassette vidéo, transmise à la chaîne Al-Jazeera, pour revendiquer le crime au nom d'un groupe fictif, "Victoire et Jihad en Grande Syrie".Le cas d'un cinquième accusé,Ahmad Merhi, attend d'être joint au dossier des quatre premiers accusés.
Les suspects sont des membres du Hezbollah.

 

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Des témoins ont été appelés mercredi à la barre du Tribunal spécial pour le Liban (TSL), à la reprise du procès des assassins présumés de l'ancien Premier ministre Rafic Hariri à La Haye. Il s'agit de la quatrième audience du TSL qui a entamé ses travaux le 16 janvier. Lors d'une audience qui leur a été exclusivement consacrée, des témoins ont raconté en détails la...

commentaires (1)

Des témoignages et rien de clair à jour ou les suspects semblent toujours des suspects par contumace .

Sabbagha Antoine

19 h 20, le 22 janvier 2014

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Commentaires (1)

  • Des témoignages et rien de clair à jour ou les suspects semblent toujours des suspects par contumace .

    Sabbagha Antoine

    19 h 20, le 22 janvier 2014

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