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Liban - Citoyen grognon

Mafieuses méthodes

Un avertissement de l'EDL, sans détails, sans signature.

Du jour au lendemain, on leur a coupé le courant, sans préavis. Sans avoir pris la peine de leur envoyer la moindre facture. Sur le compteur d’électricité, désactivé à l’aide d’une attache en plastique, un carton rose sur lequel est inscrite la somme à payer... 530 000 LL « d’arriérés » pour la famille Maroun, 259 000 pour la famille Haddad, un peu plus ou un peu moins pour d’autres. Nous sommes dans la rue Ibrahim Mounzer, à Achrafieh. Ses habitants sont en colère depuis quelques jours, à cause d’une sombre question de factures d’électricité impayées, qui a surgi du jour au lendemain. Et des méthodes cavalières d’Électricité du Liban et de ses partenaires percepteurs.


Et pour cause, c’est cette même ruelle qui a été sinistrée durant plusieurs longs mois, à la suite de l’attentat contre l’ancien chef des services de renseignements des FSI, le général Wissam el-Hassan. C’est cette même ruelle qui s’est vidée de ses habitants durant plusieurs mois. C’est cette même ruelle qui tente aujourd’hui de trouver un semblant de normalité malgré les lourdes séquelles physiques et morales pour ses riverains.
Au lendemain de ce funeste 19 octobre 2012, les politiques leur avaient promis monts et merveilles. Mais ces promesses ont fait long feu. Les habitants sinistrés sont aujourd’hui sommés de régler des montants représentant la consommation d’électricité pour une période indéterminée. Avant même d’en avoir reçu la facture. Est-ce pour la période où ils ont été contraints de quitter leurs logements détruits ? Ou alors pour la période de l’été précédant l’attentat, durant laquelle les percepteurs étaient en grève ? Ils n’obtiendront pas la moindre réponse avant d’avoir tout payé, rubis sur l’ongle.


Ces montants ne se limitent pas aux abonnements mensuels, « ce qu’on comprendrait », note Nisrine Chédid, la mère de la petite Jennifer, miraculée du quartier, tenue de régler la somme de 276 000 LL. Mais les sommes réclamées sont élevées, sans le moindre justificatif, sans la moindre explication, mis à part « un avertissement d’EDL, non signé, qu’on nous a remis au siège de l’institution ».
Alors, pour contraindre les habitants du quartier à payer ces arriérés, dans les plus brefs délais, EDL a eu recours à des mesures pour le moins mafieuses. L’institution a d’abord dépêché un percepteur, qui a distribué des avertissements aux abonnés d’EDL d’un pâté d’immeubles, mais point de factures. Ce qui n’a pas manqué de provoquer la colère noire des habitants, pour le moins surpris. Le lendemain, un immeuble voisin, dont les habitants n’ont jamais reçu le moindre avertissement, a été privé de courant.

 

(Pour mémoire: Offre-Joie rassemble les jeunes du Liban pour reconstruire la rue Mounzer)


Le comble de l’histoire est qu’en plus des arriérés, les habitants de cette zone doivent s’acquitter d’une amende de 6 000 LL par « facture en retard », et de 20 000 LL pour réactiver le courant. « On imagine le fric que rapporte cette affaire », fait remarquer Antoinette Haddad, une habitante outrée. « Car la réactivation du courant est officiellement facturée 10 000 LL. » Elle ne nécessite qu’une paire de ciseaux pour couper l’attache en plastique bloquant le disjoncteur. Opération que la jeune femme a été invitée, par téléphone, à faire elle-même, dans l’attente du percepteur qui est arrivé illico pour collecter l’argent... et son gain personnel.


Autre aberration de l’affaire : c’est à l’aveugle que les habitants ont payé la note à ce même percepteur, sans le moindre reçu. « Vous recevrez demain les justificatifs », s’est-il contenté de leur dire. Craignant avoir affaire à un escroc, une habitante a photographié l’homme avec son portable. D’autres ont refusé de lui remettre l’argent et se sont rendus en personne à EDL.
C’est dire la légèreté avec laquelle un organisme officiel traite des familles qui n’en finissent pas d’assumer, à leurs propres frais pour certaines, les conséquences d’un attentat qu’elles ont déjà payé trop cher.

 

Opinion

Les fantaisies de l’EDL

 

Pour mémoire

Électricité : ahurissantes coupures, ahurissante survie...

Du jour au lendemain, on leur a coupé le courant, sans préavis. Sans avoir pris la peine de leur envoyer la moindre facture. Sur le compteur d’électricité, désactivé à l’aide d’une attache en plastique, un carton rose sur lequel est inscrite la somme à payer... 530 000 LL « d’arriérés » pour la famille Maroun, 259 000 pour la famille Haddad, un peu plus ou un peu moins...
commentaires (2)

C est une mafia tres bien organisee, grandement protegee et qui sevit dand le pays depuis belle lurette..... Idem pour le port.....

leylaricha

15 h 38, le 09 novembre 2013

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Commentaires (2)

  • C est une mafia tres bien organisee, grandement protegee et qui sevit dand le pays depuis belle lurette..... Idem pour le port.....

    leylaricha

    15 h 38, le 09 novembre 2013

  • Il reste un espoir couteux...! Abonnez vous aux générateurs mafieux de quartier ... ! au moins là ...vous savez que vous avez a faire à des mafieux....!

    M.V.

    12 h 19, le 09 novembre 2013

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