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À La Une - Beyrouth

Offre-Joie rassemble les jeunes du Liban pour reconstruire la rue Mounzer

Plus de 950 jeunes prêtent main-forte à Offre-Joie afin de réparer les dégâts causés par l’attentat du 19 octobre dernier aux immeubles et habitations de la rue Mounzer, à Achrafieh. L’association n’exclut pas de travailler la nuit afin que les familles puissent fêter Noël chez elles.

Des élèves de première de l’école Notre-Dame des Anges de Badaro se retrouvent à la fin de leur matinée de travail avec leur professeur, M. Elario, et le chef de projet, Tarek.

Le 19 octobre dernier, jour de l’attentat meurtrier à Achrafieh, l’équipe d’Offre-Joie est à la prison de Zahlé. Face à l’ampleur de l’événement qui a coûté la vie à trois personnes, dont le chef des renseignements de la police, Wissam el-Hassan, sa première réaction est de se rendre immédiatement sur les lieux.

Au vu des nombreuses mesures de sécurité, l’association se contente d’abord d’étudier ce qui pourrait être fait. Durant les premières semaines, Offre-Joie commence par aider les habitants à vider les appartements de leurs effets personnels. Elle s’est attelée ensuite à déblayer les rues et à dégager les maisons des nombreux débris.


Les poubelles jonchaient la rue, la nourriture moisissait dans les frigos. «Imaginez l’odeur, explique le responsable de chantier, Marc Torbey. Notre citoyenneté nous oblige à être à côté de la population.» C’est à ce moment-là que l’association prend la décision de se mobiliser pour reconstruire les bâtiments et les appartements. Un appel à volontaires est lancé sur Twitter et Facebook. L’opération rencontre un vif succès, de nombreux Libanais répondent présent et proposent leur aide.


À ce jour, Offre-Joie s’occupe de la restauration de cinq bâtiments. Plus de 950 jeunes Libanais se sont déjà portés volontaires. «On travaille tous les jours. Même sous la pluie, les samedis, les jours fériés», précise Marc. La journée commence à 8 heures et se termine à 17 heures. «En moyenne, entre 70 et 80 personnes sont présentes en cours de semaine, près de 150 le week-end.» Sur le site, les volontaires se regroupent en équipes, et chacune doit accomplir une tâche. Une fois celle-ci terminée, l’équipe peut retourner voir le contremaître si elle souhaite en commencer une nouvelle. «Nous avons dû quadrupler le nombre de contremaîtres au fur et à mesure que le travail avançait. Il y avait de plus en plus de monde, et cela devenait difficile à gérer», indique Marc.


Chef de projet, Abdallah est à Offre-Joie depuis une dizaine d’années. Il a commencé jeune dans le cadre du projet «Les Colonies de la paix». Il explique que tout le monde peut venir donner un coup de main. «On a plusieurs types de volontaires: ceux qui ont beaucoup d’expérience, ceux qui en ont très peu et ceux qui n’en ont aucune», précise-t-il.
Beaucoup d’élèves et d’étudiants n’ayant jamais connu les métiers de la construction font d’ailleurs partie des bénévoles. C’est le cas de Samer, élève en première à l’école Notre-Dame des Anges à Badaro. Lundi dernier, il a mélangé le ciment, dégagé les débris. De petites tâches en somme, mais qui font gagner un temps précieux. Certains de ses camarades se sont occupés des vitres. C’est leur professeur de catéchèse, M. Elario, qui a eu l’idée d’engager ses deux classes dans cette initiative, le temps d’une demi-journée. Il a d’autres projets en tête pour ses élèves, notamment celui de faire une quête de Noël pour Jennifer, la petite fille de 10 ans gravement blessée, mais qui a survécu à l’attentat.


Également chef de projet, Tarek espère que la reconstruction sera terminée avant le 25 décembre, afin que les familles puissent fêter Noël chez elles, même s’il semble pessimiste concernant la restauration du bâtiment le plus endommagé. Des nuits de travail vont bientôt débuter afin d’accélérer le rythme.

Offre-Joie ne se substitue pas à l’État
Au final, Offre-Joie restaure autant la rue que les bâtiments, que ce soit l’extérieur ou l’intérieur des appartements endommagés. Nettoyage, déblayage, parpaings, tuyaux, électricité, bois, tout y passe. L’association travaille grâce à des donations «non politiques», afin de préserver sa position non partisane. Et pour rester à l’écart de tout soupçon, elle demande aux donateurs de régler eux-mêmes les factures, ne recevant pas ainsi l’argent directement.
Cependant, Offre-Joie prend soin de préciser qu’elle ne se substitue pas à l’État. «Les familles ont un droit (des indemnités), et l’action d’Offre-Joie n’annule pas celle de l’État», souligne Marc. Quand on interroge Tarek sur l’avancement des aides de l’État, il lâche un fataliste «C’est le Liban, c’est très lent.»


Pour Marc, ce qu’il faut retenir de cette émulsion, «c’est une image exemplaire des jeunes du Liban. Toute cette action est une réponse à la criminalité absurde».


Pour toute donation ou information, consulter le site http://www.offrejoie.com.

Le 19 octobre dernier, jour de l’attentat meurtrier à Achrafieh, l’équipe d’Offre-Joie est à la prison de Zahlé. Face à l’ampleur de l’événement qui a coûté la vie à trois personnes, dont le chef des renseignements de la police, Wissam el-Hassan, sa première réaction est de se rendre immédiatement sur les lieux.
Au vu des nombreuses mesures de sécurité,...

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