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À La Une - Révolte

Les combats redoublent d’intensité en Syrie

Dix soldats exécutés à Deir ez-Zor par le Front al-Nosra, des dizaines de morts dans la province d’Alep.

Au programme de la télévision à Alep, comme tous les jours depuis presque trois ans, des combats et encore des combats. Karam al-Masri/AFP

Les combats ont redoublé d’intensité hier aux quatre coins de la Syrie.
Des combats d’une grande violence ont notamment fait rage à Deir ez-Zor, dans l’est du pays. L’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH) a ainsi fait état de violents affrontements qui ont commencé dans la nuit de jeudi à vendredi. La ville a en outre subi plusieurs frappes aériennes hier matin, qui ont fait des blessés, a ajouté l’OSDH sans pouvoir donner de bilan précis. Ces frappes sont intervenues après une progression des rebelles dans le quartier de Rashdiya, jusqu’à présent tenu par les forces du régime, où le chef du renseignement militaire de la région, Jameh Jameh, avait été tué jeudi. Dans ce même quartier, des jihadistes du Front al-Nosra ont capturé 10 soldats qu’ils ont ensuite exécutés, toujours selon l’OSDH.


Dans la province d’Alep, « douze Kurdes, dont six enfants (...), ont été tués dans un bombardement mené par les forces gouvernementales (...) dans la ville de Tal Aran », a encore rapporté l’OSDH. Tal Aran est située près de Sfiré, une localité en grande partie contrôlée par des combattants jihadistes et cible de bombardements intenses des forces gouvernementales ces dernières semaines. Dans cette même province, au moins 20 soldats et sept combattants rebelles sont morts après une attaque d’insurgés contre une base militaire aérienne au sud-ouest de la ville d’Alep, également selon l’OSDH.

 

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Par ailleurs, le chef du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) en Syrie a lancé un appel à la libération de trois de ses employés, soulignant que si la situation n’était pas résolue cela aurait un impact négatif sur l’aide apportée aux habitants. « C’est un appel très, très simple. Je lance un appel de tout mon cœur au nom de l’humanité, au nom des familles pour la libération de nos collègues », déclare le responsable, Magne Barth, sur une vidéo qui a été mise à la disposition des médias. « Il est clair que si la situation n’est pas résolue, cela va affecter négativement l’aide que nous essayons d’acheminer aux Syriens. Nous avons besoin de sécurité (...) pour que notre personnel puisse atteindre (...) les personnes qui ont besoin de nous », ajoute-t-il. Les enlèvements d’humanitaires et de journalistes sont fréquents en Syrie.

Tournée régionale de Brahimi
Pendant ce temps sur le plan diplomatique, l’ONU ainsi que les États-Unis s’évertuent à pousser pour la tenue d’une conférence internationale de paix, espérée en novembre. L’émissaire de l’ONU et de la Ligue arabe pour la Syrie, Lakhdar Brahimi, entame aujourd’hui en Égypte une tournée au Moyen-Orient. Il doit aussi se rendre à Damas et à Téhéran, selon sa porte-parole. Le secrétaire d’État américain John Kerry, lui, doit se rendre la semaine prochaine en Europe. Tous deux vont discuter de cette conférence dite Genève 2.

 

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De son côté, le vice-Premier ministre syrien, Qadri Jamil, a évoqué jeudi la date des 23 et 24 novembre pour la conférence de paix. L’ONU a cependant rappelé hier qu’il lui revenait d’en annoncer la date. La conférence, déjà plusieurs fois reportée, s’annonce compliquée dans la mesure où l’opposition reste profondément divisée sur la seule question de sa participation.

 

Après le refus du Conseil national syrien (CNS, principal groupe d’opposition), de s’y rendre, Monzer Aqbiq, un membre de la Coalition nationale syrienne, qui chapeaute plusieurs groupes d’opposition dont le CNS, a indiqué que celle-ci se prononcerait sur sa participation à la conférence lors d’une réunion à Istanbul les 24 et 25 octobre. Outre les participants, l’ordre du jour pose problème : le régime exclut tout départ de Bachar el-Assad dans le cadre d’une transition, alors que l’opposition en exil rejette tout maintien du président syrien.


Ces tentatives de parvenir à une solution diplomatique au conflit interviennent un peu plus d’un mois après la conclusion d’un accord entre Washington et Moscou sur le démantèlement de l’arsenal chimique de Damas, au moment où les États-Unis menaçaient de frapper après une attaque chimique meurtrière imputée au régime le 21 août.

 

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L’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC), chargée de superviser la destruction de cet arsenal, a annoncé hier avoir vérifié 14 des plus de 20 sites concernés par le processus d’inspection. Ses inspecteurs sont en Syrie depuis le début du mois.

Enfin, Chypre, une île à quelque 220 km des côtes syriennes, a en outre indiqué qu’elle accueillerait une « base de soutien » pour l’équipe de l’OIAC.

 

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