M. Geagea prononçant son discours devant les cadres FL. Photo Aldo Ayyoub
Le chef des Forces libanaises, Samir Geagea, a réclamé hier des mesures de rétorsion contre le régime syrien à la suite des développements survenus dans l’enquête sur le double attentat de Tripoli, s’insurgeant avec virulence contre l’inaction officielle à ce sujet au Liban.
« Nous ne pouvons pas rester les bras croisés face aux développements survenus dans l’affaire du double attentat de Tripoli », a-t-il lancé dans un discours prononcé lors d’une promotion de cadres du parti des FL à Meerab.
« Une partie du réseau qui a exécuté les deux opérations a été capturée et est passée aux aveux pour ce qui est des modalités de l’exécution. Le service des renseignements des FSI en a dénoué les fils, puis le commissaire près le tribunal militaire s’est saisi de l’affaire, a enquêté et a émis des mandats d’arrêt, avant de déférer les accusés devant le juge d’instruction militaire, de sorte qu’en dépit des tentatives de parasitage, nous sommes actuellement en présence de faits judiciaires », a-t-il noté.
Et M. Geagea d’ajouter : « Ainsi, il y a aujourd’hui clairement une vérité selon laquelle les services de renseignements du régime syrien sont responsables du double attentat de Tripoli, il n’est plus question de nier cela. Et je lie ce fait au dossier Samaha-Mamlouk à propos duquel il est également inutile de se livrer à la moindre dénégation. »
« Face à ces vérités, ce qui est surprenant c’est de voir que personne ne réagit. Est-ce que quelqu’un réalise que le régime syrien a perpétré un double attentat terroriste contre des groupes, des villes, des gens au Liban et que nul ne s’en émeut? L’État libanais, quelle a donc été sa position officielle face à ces faits ? Le travail continue entre les gouvernements libanais et syrien comme si de rien n’était, alors comment voulez-vous que le citoyen puisse avoir confiance en son État devant pareille situation ? » s’est-il interrogé.
« N’était-il du devoir (des responsables) de retirer l’ambassadeur du Liban à Damas et d’expulser l’ambassadeur de Syrie à Beyrouth ou alors d’envoyer une note à la Ligue arabe, ou bien faut-il considérer comme des caresses les coups assénés par ceux qui nous sont chers ? »
« Nous ne nous habituerons jamais à vivre sans État, a poursuivi le chef des FL. Les autorités officielles se doivent donc de prendre des mesures. Au lieu de cela, nous voyons quelques-uns des services de sécurité libanais blottis au creux des services syriens, à l’heure où cinquante Libanais ont trouvé la mort dans des explosions commanditées par le régime syrien. Comment expliquer cela ? Ne faudrait-il pas, partant de là, reconsidérer toutes les relations sécuritaires entre les services libanais et syriens ? »
« Et puis, a-t-il encore ajouté, quelle est la position des alliés de la Syrie au Liban à l’égard de ces attentats dans lesquels le régime est impliqué. Rien du tout. Ils restent les alliés de ce régime et certains d’entre eux combattent à ses côtés en Syrie », a-t-il déploré.
« La résistance dont ils se vantent combat aux côtés du régime qui envoie des voitures piégées au Liban. Peut-on dès lors considérer que cette résistance est au service de la défense des Libanais ? Pour notre part, nous n’y avons jamais cru, mais je m’adresse à celui qui continue d’y croire », a-t-il lancé, réclamant des alliés du régime syrien une attitude « pour le moins consciencieuse ».
« La situation est lamentable et il n’y a de solution que dans la réhabilitation des postes constitutionnels », a-t-il souligné, se félicitant de ce que le président de la République, Michel Sleiman, s’efforce d’accomplir cette tâche.
Sur le dossier gouvernemental, M. Geagea a souligné une fois de plus la nécessité de mettre en place un nouveau cabinet, « mais pas à l’image des gouvernements à la Abou Melhem (personnage de la télévision des années soixante et soixante-dix, moralisant et simpliste) ni à celle des promoteurs de la formule des “9/9/6” (neuf ministres au 14 Mars, neuf au 8 Mars et six aux centristes) ».
« Mais qui donc leur a-t-il octroyé le droit de proposer de telles formules ? Personne ne saurait confisquer les prérogatives constitutionnelles du président Sleiman et du Premier ministre désigné Tammam Salam. Ces deux derniers doivent former un cabinet et le soumettre à l’approbation de la Chambre. C’est ensuite aux députés qu’il revient de participer au vote de confiance, car nous avons urgemment besoin d’un vrai gouvernement d’indépendance », a-t-il dit.
M. Geagea a conclu sur le thème de l’élection présidentielle. « Nous sommes censés nous diriger vers une élection sérieuse. Il est devoir de tous les députés d’élire un nouveau président. La vraie réforme commence par la réhabilitation des institutions. Il n’y aura de salut que par l’État et son prestige. Sans prestige, point d’État », a-t-il insisté.
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M. Geagea devrait demandé éventuellement.... l'aide de F.Hollande qui avait promis de punir Bachar El Assad....!
12 h 56, le 20 octobre 2013