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À La Une - Révolte

Des cessez-le-feu temporaires pour faciliter la destruction de l’arsenal chimique syrien ?

L’Iran rejette les conditions US pour participer à Genève II; les rebelles prennent une caserne près de Deraa.

Des combats ont eu lieu à Alep faisant 10 morts parmi les forces du régime. Photo AFP Karam al-Masri

L’organisation chargée de superviser la destruction de l’arsenal chimique en Syrie a appelé hier à des cessez-le-feu temporaires dans ce pays ravagé par un conflit sanglant, afin que ses inspecteurs puissent effectuer leur mission dans les délais impartis. Parlant devant des journalistes à La Haye, où siège l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC), le directeur général Ahmet Uzumcu a déclaré « (...) que l’élimination des armes chimiques est dans l’intérêt de toutes les parties, et je pense que si des cessez-le-feu temporaires pouvaient être instaurés, ces objectifs pourraient être atteints ». Pour M. Uzumcu, les délais impartis, en particulier la limite du 1er novembre pour la destruction de toutes les installations de production d’armes chimiques, ne sont pas irréalistes.


Les inspecteurs de la première équipe, composée de dix-neuf experts de l’OIAC et seize spécialistes de la logistique et de la sécurité de l’ONU, ont déjà commencé à détruire des installations de production d’armes chimiques. L’équipe visitait d’ailleurs un autre site hier. « Il y a 20 sites qui doivent être visités dans les prochaines semaines », a précisé M. Uzumcu, qui a rappelé qu’une seconde équipe, composée de 12 experts, était en chemin vers Damas.
Depuis le déploiement le 1er octobre de la mission de l’OIAC en Syrie, les autorités de Damas ont reçu des éloges internationaux pour la coopération dont elles font preuve sur ce dossier. « La coopération avec la Syrie est très constructive. Les autorités syriennes sont coopératives », a ainsi confirmé le directeur général de l’OIAC.

 

 

(Eclairage : Eliminer les armes chimiques ne sera pas le plus difficile)

 


Au niveau diplomatique, l’Iran a pour sa part rejeté les conditions posées par les États-Unis à sa participation à la conférence de paix en Syrie. Washington avait entrouvert en début de semaine la porte à la participation de la République islamique à Genève II, mais à condition que Téhéran avalise la déclaration de Genève du 30 juin 2012, qui appelle notamment à la formation d’un gouvernement de transition à Damas. La porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Marzieh Afkham, avait déjà rejeté mardi soir toute condition préalable à l’intégration de Téhéran au processus diplomatique visant à mettre fin à la guerre civile en Syrie, ajoutant que le fait de maintenir l’Iran à l’écart « priverait les négociations du rôle constructif de Téhéran ».

 

(Lire aussi : Zasypkin chez Gemayel : Moscou pour une participation de l’Iran et de l’Arabie à Genève II)

 


Les otages français
Pendant ce temps, sur le terrain, les rebelles ont enregistré un succès en s’emparant après un mois de combats féroces de la caserne de Hajanah près de la ville de Deraa, à la frontière avec la Jordanie, selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH). Avec cette prise, les rebelles contrôlent désormais le long de la frontière jordanienne une bande de territoire allant des environs de la ville de Deraa au plateau du Golan, occupé par Israël. Un soldat israélien y a d’ailleurs été légèrement blessé hier par des tirs et un autre a été commotionné, selon une porte-parole de l’armée israélienne. « Il s’agit apparemment d’une erreur de tir », a-t-elle précisé, ajoutant que « l’armée avait procédé à des tirs de représailles ».


Ailleurs dans le pays, des combats ont eu lieu entre des rebelles et l’armée, au sud de Damas, près de Husseiniyeh et d’al-Thiyabiyeh. Ces dernières violences ont fait au mois six morts parmi les rebelles et 10 parmi les forces du régime, selon l’OSDH. Des combats ont aussi eu lieu à Alep, faisant 10 morts parmi les forces du régime, et dans la province de Damas, des avions de l’armée ont bombardé la ville d’Erbine, au nord-est de la capitale, et la localité de Yabroud, au nord de Damas, selon l’OSDH.


Par ailleurs, des miliciens du Hezbollah et d’Irak qui combattent aux côtés des forces syriennes ont repris hier la localité de Cheikh Omar, un secteur stratégique de la banlieue sud de Damas jusqu’ici aux mains de rebelles sunnites, a-t-on appris auprès de l’opposition.


De plus, deux obus de mortier se sont abattus hier sur le siège de la Banque centrale à Damas, provoquant des dommages mais pas de victimes, selon un témoin. Les rebelles ont établi une série de bases à la périphérie de la capitale à partir desquelles ils tirent régulièrement des obus et des roquettes sur le centre-ville.
Un incendie s’est également déclaré hier dans la raffinerie de pétrole de Homs, une des deux plus importantes de la Syrie, cible d’un bombardement des rebelles, ont rapporté l’OSDH et des militants.
Enfin, deux journalistes français, Nicolas Hénin, reporter de 37 ans, et Pierre Torres, photographe de 29 ans, ont été enlevés en juin à Raqqa, une ville que se disputent divers groupes armés. Leurs familles et le gouvernement gardaient leur détention confidentielle jusqu’à ce que le Premier ministre français Jean-Marc Ayrault dévoile l’information hier.

 

 

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