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À La Une - Conflit

Armes chimiques : les inspecteurs ont commencé à sécuriser des sites en Syrie

D'influents groupes rebelles appellent el-Qaëda à se retirer d'Azaz et de Homs.

Des combattants rebelles de la Brigade de Jound el-Rahman, le 2 octobre 2013, à Deir ez-Zor. AFP PHOTO/AHMAD ABOUD

Les inspecteurs en charge de superviser le démantèlement des armes chimiques syriennes ont commencé mercredi à sécuriser, en collaboration avec les autorités syriennes, les sites où ils doivent opérer, selon un communiqué obtenu par l'AFP jeudi à Damas.

Au cours "de sa première journée de travail, l'équipe conjointe de l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC) et de l'ONU, a commencé avec les autorités syriennes à sécuriser les sites où elle va opérer, notamment les zones périphériques", indique le texte, sans préciser quelles sont ces zones. "Elle examine aussi les risques pour la santé ou liés à l'environnement auxquels elle pourrait être confrontée", ajoute le texte daté de mercredi.
"En outre, les préparatifs se poursuivent pour démanteler bientôt les sites de production d'armes chimiques, qui est une des tâches immédiates de l'équipe", ajoute la communiqué.

Par ailleurs, "les discussions sur le volume du stock (d'armes chimiques) sont en cours (...) pour que les délais imposés par le Conseil exécutif de l'OIAC et le Conseil de sécurité de l'ONU soient respectés", ajoute le texte.

Jeudi, au troisième jour de leur première mission en zone de guerre, les inspecteurs ont quitté leur hôtel à bord de trois véhicules de l'ONU, selon un photographe de l'AFP sur place. Leur destination n'était pas connue, une grande discrétion entourant le travail des inspecteurs de l'OIAC accompagnés d'une équipe d'experts de l'ONU depuis leur arrivée mardi à Damas.


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Leur mission intervient en application d'une résolution du Conseil de sécurité de l'ONU, la première votée sur le conflit syrien et qui encadre la destruction de l'arsenal chimique. La résolution 2118 a été adoptée après un accord russo-américain qui a éloigné la menace d'une frappe américaine contre le régime syrien accusé par l'opposition et l'Occident d'une attaque à l'arme chimique ayant fait plusieurs centaines de morts dans un bastion rebelle près de Damas le 21 août. Le pouvoir syrien a démenti et en a accusé les rebelles.

 

L'accord russo-américain prévoit le désarmement chimique du pays d'ici mi-2014. La tâche de l'équipe internationale est considérable, les experts estimant que la Syrie possède plus de 1.000 tonnes d'armes chimiques, dont 300 tonnes de gaz moutarde et du sarin, répartis sur environ 45 sites.

 

Cette mission, aboutissement d'un bras de fer inédit depuis la guerre froide entre les Etats-Unis, partisans de la rébellion, et la Russie, alliée du régime, est l'une des opérations de désarmement les plus ambitieuses jamais tentées.

C'est aussi l'une des plus dangereuses, la Syrie s'enfonçant chaque jour un peu plus dans un conflit complexe qui a fait plus de 115.000 morts depuis mars 2012.

 

 

Nouveau consensus à l'ONU

Par ailleurs, un nouveau consensus s'est dessiné sur la Syrie au Conseil de sécurité, les quinze ayant adopté mercredi une déclaration unanime qui exige de Damas un "accès libre et sécurisé" face à "l'ampleur de la tragédie humanitaire".

Il demande au régime d'autoriser les convois d'aide de l'ONU venant de pays voisins à passer la frontière, principalement via la Turquie, et de "lever les difficultés bureaucratiques", en délivrant des autorisations à des ONG supplémentaires et des visas.

 

(Pour mémoire : Les mille et une nuits de Damas pour oublier la guerre)

 

La Russie était réticente à cet accès transfrontalier car l'aide parvient alors directement à des zones frontalières tenues par l'opposition dans le nord et l'est du pays. Mais elle n'a pas bloqué cette "déclaration présidentielle", moins contraignante qu'une résolution.

 

Si cette déclaration est pleinement appliquée, "nous serons en mesure d'atteindre deux millions de personnes supplémentaires que nous ne pouvons pas atteindre depuis des mois" , s'est félicité la chef des opérations humanitaires de l'ONU Valerie Amos en rappelant que "l'hiver approche".

 

Cinq millions de Syriens ont été déplacés ou exilés par la guerre mais, selon l'ONU, le gouvernement syrien a réduit les visas pour les agences et ONG humanitaires et mis des conditions strictes à la livraison d'aide aux zones contrôlées par l'opposition.

 

 

L'avertissement des groupes rebelles à l'EIIL

Sur le terrain, six des plus puissants groupes rebelles ont demandé ensemble jeudi à l'Etat islamique d'Irak et du Levant (EIIL), affilié à el-Qaëda, de quitter la ville syrienne d'Azaz proche de la frontière turque. Dans un autre communiqué, les rebelles du centre de la Syrie ont également prié el-Qaëda de se retirer de la province de Homs (centre).

 

Ces demandes interviennent après des combats entre les jihadistes de l'EIIL mercredi et la brigade de la Tempête du Nord, liée à l'Armée syrienne libre (ASL), la force rebelle appuyée par des pays arabes et occidentaux.

 

Les principaux groupes rebelles, tels que Ahrar al-Cham, Liwa al-Tawhid and Jaïch al-Islam, ont signé un communiqué commun demandant instamment à "nos frères de l'EIIL de retirer immédiatement leurs troupes et véhicules vers leurs quartiers généraux". Le communiqué souhaite aussi "un cessez-le-feu immédiat" entre l'EIIL et la brigade de la Tempête du Nord à Azaz. Il demande aux protagonistes de "s'adresser immédiatement à la Cour islamique d'Alep, qui reste en session ouverte pour 48 heures", afin de régler leurs différends.

Les trois autres signataires sont Souqour al-Cham, les brigades Furqan et Liwa al-Haq. Tous ces groupes sont d'obédience islamiste. Ils ont affirmé qu'ils ne reconnaissaient pas la Coalition de l'opposition, ni aucun groupe basé à l'étranger.

 

Présentes dans tout le pays, les six factions combattent le régime de Bachar el-Assad et entendent jouer un rôle politique plus important, soulignent les militants.

 

Il s'agit de l'avertissement le plus solennel des groupes rebelles à l'EIIL, dont les combattants cherchent à s'imposer dans les zones rebelles. L'EIIL contrôle Azaz depuis le 18 septembre après de violents combats.

Après ces combats, les autorités turques ont fermé Bab al-Salamé, un point de passage vital pour les rebelles et civils de la région nord, aux mains de l'opposition.

 

Le deuxième appel a été lancé dans le centre de la Syrie par les rebelles du Conseil militaire de Rastane, une place forte de l'opposition. Ils ont demandé à l'EIIL de se retirer de la province, dont seul le nord est aux mains de l'opposition.

 


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commentaires (3)

E X C E L L E N T E NOUVELLE ! SALETÉ DE BÄÄSSYRIENS....

ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

04 h 56, le 04 octobre 2013

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Commentaires (3)

  • E X C E L L E N T E NOUVELLE ! SALETÉ DE BÄÄSSYRIENS....

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    04 h 56, le 04 octobre 2013

  • UNE MAKHLOUTA À TOUTES LES ÉPICES !

    SAKR LOUBNAN

    15 h 56, le 03 octobre 2013

  • La question à laquelle personne ne répondra jamais , c'est si des armes avaient été livrées aux mercenaires gentils , n'auraient elles pas finies dans les mains des mercenaires méchants ?? et une autre question pareille , si les mercenaires gentils venaient à perdre face aux mercenaires méchants comment pourra t on récupérer ces armes des mains des méchants , parce que rien qu'au sahel les armes des méchants prises dans les stocks des gentils lybiens ne sont toujours pas retrouvées . Je voudrai m'adresser aux "intelligents" ceux qui savent faire la différence entre ces gentils de ces méchants de nous expliquer comment faire pour savoir qui est qui ?? parce que moi franchement musulman du moyen orient , j'y arrive pas , je dois être plus bête qu'eux . Finalement , quand le parle de moi , je parle de vous, pauvres fous disait Victor Higo !.

    Jaber Kamel

    14 h 25, le 03 octobre 2013

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