Rechercher
Rechercher

À La Une - Le clic

Syrie : retour à l’âge de pierre

Photo tirée de la page facebook.com/kafar.nobol

Depuis le début de la crise syrienne, il y a près de 3 ans, les habitants de Kafrnabel, dans le nord de la Syrie, se sont fait connaître par leur ingéniosité et leur sens de l’humour. Pas un seul développement touchant leur pays ne passe sans que les habitants de ce petit village rebelle n’aient leur mot à dire. Pour faire passer leur message au reste du monde, plusieurs moyens sont privilégiés : les banderoles d’abord puis les caricatures, mais aussi les films courts qu’ils diffusent sur Facebook et YouTube.

Dernière ingéniosité en date, une vidéo tragi-comique dénonçant le silence international face aux massacres commis par le régime de Bachar el-Assad contre le peuple syrien. Le clip imagine le conflit syrien dans un décor préhistorique, mettant en scène des opposants manifestant pacifiquement face aux soldats du régime et à leurs acolytes iraniens, russes et hezbollahis.
Assis sur un rocher surplombant le champ de bataille, quelques personnages – représentant la communauté internationale – assistent indifférents à la scène. Ils ne réagissent que lorsque les attaquants utilisent une bouteille de gaz toxique pour tuer les manifestants, réclamant la confiscation de la bouteille, sans toutefois interrompre les tueries.
La vidéo se termine avec un message pressant en anglais et en arabe : « La mort, c’est la mort, peu importe le moyen utilisé. Assad a tué plus de 150 000 personnes. Arrêtez-le. »

 



Sur un site dédié à Kafrnabel, Raëd Farès, un activiste originaire du village rebelle, explique que les habitants utilisent l’anglais dans la rédaction de leurs messages en raison du caractère universel de cette langue. « Il est très important de faire entendre notre voix dans le monde entier », écrit-il.

Sur Facebook, les photos de manifestants posant avec des banderoles aux divers slogans sarcastiques se multiplient à l’adresse des Occidentaux :

 

« Si votre problème avec Assad est l’usage des armes chimiques, laissez-le, parce que mourir gazés est de loin meilleur que périr sous les bombes. »


 

 

Ou encore : « Kafrnabel exprime son inquiétude face à la position de la communauté internationale en faveur de l’assassin en lui permettant d’utiliser toutes les armes, sauf le chimique. »


 

 

Et aussi : « Votre insouciance a engendré des extrémistes comme Assad. Maintenant, nous avons besoin d’autres extrémistes pour nous débarrasser de votre produit. »

 



Le 20 septembre, au lendemain d’une entrevue accordée par Bachar el-Assad à la chaîne américaine Fox News, les habitants de Kafrnabel diffusent le message suivant : « Chers Américains, ne laissez pas Assad vous tromper ; nous avons écouté ses mensonges dans toutes ses entrevues durant des années! »

 



Le 11 septembre, ils écrivent : « Aujourd’hui, l’Amérique et la Syrie sont deux nations qui vivent deux tragédies : les attaques du 11-Septembre et l’anniversaire de Bachar el-Assad. »

 



Mais s’ils critiquent les Occidentaux (pour leur silence) et le régime syrien (pour sa tyrannie), les habitants de Kafrnabel ne se montrent pas plus cléments envers l’opposition, de plus en plus déchirée et affaiblie : « Nouveauté ! La Coalition nationale est en pleine rénovation... Bientôt, des branches pour hommes, femmes et indécis. Nous cherchons des représentants dans toutes les provinces ! »

 



« Les héros sont des gens qui préfèrent mourir en essayant de changer les choses, plutôt que de vivre une vie sans dignité », écrit sur son site l’activiste Raëd Farès. Selon lui, « l’humour est la arme capable de détruire Assad et son régime assassin ».

Ce n’est pas pour rien que ce petit village rebelle est surnommé la « conscience de la révolution syrienne »...

Depuis le début de la crise syrienne, il y a près de 3 ans, les habitants de Kafrnabel, dans le nord de la Syrie, se sont fait connaître par leur ingéniosité et leur sens de l’humour. Pas un seul développement touchant leur pays ne passe sans que les habitants de ce petit village rebelle n’aient leur mot à dire. Pour faire passer leur message au reste du monde, plusieurs moyens sont...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut