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À La Une - Interview

Nawaf Salam à « L’OLJ » : La distanciation, l’armée et les réfugiés au menu du « groupe d’appui au Liban » à l’ONU

L’ International Support Group for Lebanon sera présidé par Ban en présence, notamment, du président de la République Michel Sleiman.

Ban Ki-moon (ici à Saint Petersbourg avec Barack Obama) présidera la réunion de l’ISGL le 25 septembre. Photo Reuters

En marge des travaux de la 68e session de haut niveau du débat général de l’Assemblée générale de l’ONU à laquelle prendra part le président libanais Michel Sleiman, le Liban se prépare « à la première réunion de haut niveau de l’International Support Group for Lebanon (Groupe d’appui international au Liban) qui se tiendra à New York le 25 septembre. « Cette réunion vient à point nommé pour réaffirmer l’adhésion à la politique de distanciation que le Liban, sous la houlette de M. Sleiman, a suivie durant la crise syrienne, conformément à l’engagement que les parties libanaises ont pris dans la déclaration de Baabda », a indiqué Nawaf Salam, représentant permanent du Liban à l’ONU, dans une interview accordée à L’Orient-Le Jour à New York.


Cette réunion est d’importance. De quoi s’agit-il ?
« Dans sa déclaration présidentielle du 10 juillet dernier, le Conseil de sécurité de l’ONU a exprimé qu’il importe que le Liban puisse compter sur un soutien ferme et coordonné de la part de la communauté internationale pour continuer à relever les nombreux défis lancés à sa sécurité, sa stabilité et sa souveraineté. Ce qui signifie qu’il s’agit d’un consensus des cinq pays membres permanents du Conseil décidés à soutenir le Liban face aux défis auxquels il est confronté à trois niveaux : humanitaire avec le flux croissant des réfugiés syriens, économique et sécuritaire », explique l’ambassadeur Salam.
« C’est donc pour sauvegarder la stabilité, la sécurité et la souveraineté du pays que l’International Support Group for Lebanon a été créé », élabore-t-il. « Cette réunion, qui se tiendra à l’appel du secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, donnera le coup d’envoi de ce groupe d’appui international au Liban qui concrétisera ainsi son ferme soutien à la stabilité, à la sécurité et à la souveraineté du Liban, comme exprimé dans la déclaration présidentielle au Conseil de sécurité de l’ONU », affirme-t-il.

 

(Lire aussi : Après les Européens, Kerry mobilise chez les Arabes)

 


Pas comme Paris I et Paris II
En effet, initiée par Ban Ki-moon, cette conférence, « qu’il présidera, aura lieu en présence du président Michel Sleiman, du haut-commissaire des Nations unies pour les réfugiés (UNHCR) Antonio Guterres qui traitera des défis humanitaires, du président de la Banque mondiale Jim Yong Kim, de l’administratrice du PNUD, Helen Clark, et du coordonnateur spécial de l’ONU pour le Liban Derek Plumbly, qui traitera des capacités de l’armée libanaise. Les cinq pays membres permanents du Conseil de sécurité seront représentés au niveau ministériel, ainsi que les représentants de haut niveau de la Ligue arabe et de l’Union européenne. Les détails de la logistique ne sont pas encore finalisés », poursuit-il.


La conférence internationale qui aura lieu à l’ONU n’a pas pour objectif « de mobiliser des fonds, à l’instar de Paris I et Paris II. Elle appellera à soutenir le Liban pour faire face à ces trois défis et sera le point de départ concret de ce groupe qui pourrait être ouvert ultérieurement à d’autres participants », note-t-il. « D’autres réunions plus spécialisées pourraient en découler pour renforcer les capacités de l’armée, subvenir aux besoins humanitaires pour faire face à la question du flux croissant des réfugiés syriens et mettre sur pied un fonds avec la Banque mondiale. Un mécanisme de suivi sera ainsi mis en place à plusieurs niveaux à New York, à Beyrouth et dans les capitales intéressées, qui aborderait aussi ces différents aspects », suggère-t-il.

 


La crise des réfugiés
En ce qui concerne la crise des réfugiés syriens au Liban, qu’en est-il de l’appel lancé par la communauté internationale de « fournir une assistance d’une ampleur sans précédent pour répondre aux besoins des réfugiés et des communautés d’accueil, et pour aider les autorités libanaises confrontées à d’extraordinaires problèmes financiers et structurels du fait de l’afflux de ces réfugiés », comme l’exprime clairement la déclaration présidentielle à l’ONU du 10 juillet ?
L’ambassadeur Salam déplore que « bien que la communauté internationale se soit vite mobilisée sur la question des réfugiés avec les conférences de Koweït et de Genève, nous sommes toujours loin de réaliser les objectifs des promesses de contributions », dit-il. « La communauté internationale a été généreuse, mais le problème posé par le conflit en Syrie persiste, le nombre des réfugiés continue de croître et les besoins augmentent », estime-t-il. De plus, « en sus des aides directes aux réfugiés, le Liban a appelé à une aide directe pour faire face aux défis posés ». Car, à défaut de camps et une infrastructure mise en place pour les accueillir, comme cela s’est passé dans d’autres pays voisins de la Syrie, « l’aide directe au Liban permettra de renforcer les capacités des communautés locales », souligne-t-il.


Avec la situation découlant de la crise syrienne et les menaces de frappe qui planent sur la Syrie, le Liban pourra-t-il porter son lourd fardeau? M. Salam remarque que la réunion de haut niveau du 25 septembre vient à point nommé pour réaffirmer l’adhésion à la politique de distanciation que le Liban a suivie durant la crise syrienne, conformément à l’engagement que les parties libanaises ont pris dans la déclaration de Baabda.
À ce sujet, il serait bon de rappeler les termes de la déclaration présidentielle du 10 juillet : « Face aux tentatives visant à compromettre la stabilité du pays, le Conseil de sécurité exhorte toutes les parties au Liban à manifester une unité et une volonté renouvelée de ne pas se laisser entraîner dans le conflit, salue à cet égard les efforts que le président Michel Sleiman continue de déployer pour sauvegarder l’unité et la stabilité du Liban, et souligne que les institutions de l’État doivent pouvoir continuer de compter sur un large appui politique. »

 

 

 

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