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À La Une - Liban

L'ASL dément tout lien avec l'attentat meurtrier de Roueiss

Il pourrait s'agir de l'attentat le plus meurtrier de l'après guerre civile à Beyrouth.

Soldats, policiers et enquêteurs à Roueiss, dans la banlieue sud de Beyrouth, fief du Hezbollah, où une voiture piégée a explosé, jeudi 15 août 2013. AFP/STR

Au lendemain de l'explosion d'une voiture piégée dans la banlieue sud de Beyrouth, fief du Hezbollah, l'Armée syrienne libre (ASL), principale composante de la rébellion luttant contre le régime syrien, a affirmé vendredi ne rien à voir avec cet attentat.

"Nous, l'état-major de l'ASL, condamnons cet acte criminel qui a visé des civils", a indiqué à l'AFP Louai Moqdad, coordinateur politique et responsable de la communication au sein de l'ASL.

 

Un peu plus d'une heure après l'explosion, qui a eu lieu vers 18h, heure locale, jeudi, l'attentat a été revendiqué par un groupuscule inconnu se réclamant d'une faction des rebelles syriens se nommant la brigade de Aïsha ("les compagnies d'Aïsha oum el-Mou'minine", du nom de l'épouse favorite de Mahomet). Dans une vidéo qui n'a pas pu être authentifiée, un homme masqué, entouré de deux hommes en armes et cagoulés eux aussi, appelle les Libanais à rester à l'écart des régions tenues par le Hezbollah.

"Hassan Nasrallah, nous t'envoyons notre deuxième puissant message, car tu ne comprends toujours pas", poursuit l'homme cagoulé lisant un communiqué aux côtés des deux hommes armés.


(Repère : Liban : l'implication du Hezbollah dans le conflit syrien)

Les trois hommes cagoulés "qui sont apparus dans la vidéo n'ont pas dit qu'ils étaient membres de l'ASL ni qu'ils prenaient part à la révolution syrienne", a souligné M. Moqdad.

Il a toutefois affirmé que c'est le Hezbollah qui assumait la responsabilité morale de l'attentat, en raison de son implication en Syrie. "Le responsable de ce crime est celui qui a participé au meurtre du peuple syrien aux côtés du régime criminel", a-t-il dit.

 

La puissante explosion sonne comme un défi au chef du mouvement chiite Hassan Nasrallah qui avait affirmé la veille, lors d'une interview, avoir pris des mesures pour éviter un second attentat après celui du 9 juillet dans ce quartier.

 

 

La panique et l'horreur après l'explosion. REUTERS/Hasan Shaaban

 


Lourd bilan

Le bilan de l'explosion qui a eu lieu dans le quartier de Roueiss s'est encore aggravé vendredi matin, la Croix-Rouge libanaise annonçant 24 morts et 325 blessés. La police, elle, a avancé un bilan de 22 morts.

Les deux bilans ne sont pas encore définitifs. Et ce d'autant plus que l'Agence nationale d'information (ANI) a rapporté que sept personnes, dont un homme et ses trois enfants, sont encore portés disparus.

 

Il pourrait donc s'agir de l'attentat le plus meurtrier de l'après guerre civile à Beyrouth. L'attentat perpétré contre l'ancien Premier ministre libanais Rafic Hariri, en février 2005, avait fait 23 morts.

 

(Diaporama : Les images de l'attentat dans la banlieue-sud de Beyrouth)

 

Vendredi matin, des enquêteurs poursuivaient leur travail d'investigation sur le site de l'explosion, bouclé par des membres de sécurité du Hezbollah, a constaté un photographe de l'AFP. Ces membres du parti en tenue civile inspectaient également les voitures dans d'autres zones de la banlieue sud.

 

Le ministre démissionnaire de l’Intérieur Marwan Charbel a affirmé que les enquêteurs cherchent à savoir si l’attentat était l’acte d’un kamikaze. "Les images filmées par les caméras de surveillance sont analysées pour identifier le ou les auteurs de l’attaque", a-t-il dit à la Voix du Liban (93.3 FM). Il a précisé qu'aucun suspect n'avait encore été arrêté. "Nous avons encore besoin de 48 heures pour éclaircir les circonstances de l’explosion", a-t-il indiqué.


  

 


Carte réalisée par Elie Wehbé

 

 

Jeudi, la chaîne du Hezbollah al-Manar a montré un énorme incendie, plusieurs voitures et bâtiments en feu, et des pompiers aidant des habitants bloqués à descendre de leur appartement, après la très puissante explosion.

La chaîne a également montré une foule paniquée et en colère attroupée près du site de l'explosion, d'où s'élevait une épaisse fumée noire.

 

Un habitant a raconté sur une chaîne libanaise avoir vu une fourgonnette tourner trois fois dans le secteur, comme si elle recherchait un endroit pour se garer, avant d'exploser en pleine rue.

Un autre témoin a parlé de véritable "séisme".

 

 

 


Un blessé, à l'hôpital Bahman, dans la banlieue sud. AFP/STR  

 

 

"Le terrorisme frappe de nouveau la banlieue-sud", a commenté le présentateur d'al-Manar qui a estimé que le parti chiite "paye le prix de sa position".

Le Hezbollah chiite, un allié indéfectible du régime syrien de Bachar el-Assad et qui combat avec ses troupes contre les rebelles en Syrie, est devenu la bête noire des insurgés syriens, en majorité des sunnites.

 

(Lire aussi : Le Hezbollah "vaincra le terrorisme d’où qu’il vienne")

 

 

Cette explosion survient plus d'un mois après un attentat à la voiture piégée dans la même région qui avait fait une cinquantaine de blessés.

 

 

 

L'explosion, en plein coeur de la banlieue sud. Capture d'écran/al-Manar

 

L'engagement des combattants du Hezbollah en Syrie a eu un impact décisif dans la reprise, par les troupes d'Assad, de la ville syrienne de Qousseir et du quartier de Khaldiyé, à Homs.

 

Après l'explosion de la première voiture piégée le 9 juillet, le numéro deux du Hezbollah, cheikh Naïm Kassem, avait déclaré que cet attentat faisait "partie du plan qui vise la résistance" et qu'il est perpétré "par ceux qui soutiennent l'agenda d'Israël".

 
(Chronologie : L'impact du conflit en Syrie sur le Liban)

Un groupuscule peu connu avait néanmoins revendiqué l'attentat, affirmant riposter à l'implication du Hezbollah dans les combats aux côtés du régime en Syrie.

Ce groupuscule, baptisé Brigade 313 des forces spéciales, avait justifié son attaque notamment par "l'incapacité des politiciens libanais à contrôler" le Hezbollah. "Cette attaque n'est pas la première et ne sera pas la dernière, et le Hezbollah sait parfaitement qui a pris ses hommes pour cibles dans la zone de Ksara à Zahlé (est du Liban) le mois dernier", avait indiqué la Brigade 313 dans un communiqué. Le 28 juin, deux petits engins explosifs avaient explosé à la sortie de Zahlé, touchant un convoi du Hezbollah.

 

Les rebelles de l'Armée syrienne libre (ASL) avaient toutefois condamné l'attentat à la voiture piégée.

 

Le 16 juillet, un convoi du Hezbollah avait également été la cible d'une explosion sur la route de Majdel Anjar - Masnaa, dans la Békaa.

Le 26 mai dernier, ce sont deux roquettes Grad de 122 mm qui avaient explosé dans la banlieue-sud de Beyrouth.

 

A de nombreuses reprises,la rébellion syrienne a menacé le Hezbollah de représailles, en raison de son engagement dans les combats en Syrie.

 

L'attentat a été condamné par la classe politique, le président Sleiman accusant Israël et le Hezbollah assurant qu'il "vaincra le terrorisme d’où qu’il vienne".

 

 

Au lendemain de l'explosion d'une voiture piégée dans la banlieue sud de Beyrouth, fief du Hezbollah, l'Armée syrienne libre (ASL), principale composante de la rébellion luttant contre le régime syrien, a affirmé vendredi ne rien à voir avec cet attentat.
"Nous, l'état-major de l'ASL, condamnons cet acte criminel qui a visé des civils", a indiqué à l'AFP Louai Moqdad, coordinateur...

commentaires (4)

En réponse à votre remarque M. Jaber : La légende écrite par le photographe de Reuters auteur de cette photo (qui n'est plus avec l'article car replacée par une photo plus récente), indiquait que cet homme est un partisan du Hezbollah. Nous en concluons donc que le journaliste a probablement posé la question à l'homme photographié. Voici la légende : A Supporter of Hezbollah gestures as he stands at the site of a car bomb in beirut's southern suburbs, August 15, 2013. The powerful car bomb struck the southern beirut stronghold of Lebanon's militant Hezbollah group on Thursday, killing 20 people, wounding 120 and trapping many others inside damaged buildings, witnesses and emergency officials said. REUTERS/Hasan Shaaban (LEBANON - Tags: CIVIL UNREST POLITICS) Bien à vous, La rédaction de L'Orient-Le Jour

17 h 18, le 16 août 2013

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Commentaires (4)

  • En réponse à votre remarque M. Jaber : La légende écrite par le photographe de Reuters auteur de cette photo (qui n'est plus avec l'article car replacée par une photo plus récente), indiquait que cet homme est un partisan du Hezbollah. Nous en concluons donc que le journaliste a probablement posé la question à l'homme photographié. Voici la légende : A Supporter of Hezbollah gestures as he stands at the site of a car bomb in beirut's southern suburbs, August 15, 2013. The powerful car bomb struck the southern beirut stronghold of Lebanon's militant Hezbollah group on Thursday, killing 20 people, wounding 120 and trapping many others inside damaged buildings, witnesses and emergency officials said. REUTERS/Hasan Shaaban (LEBANON - Tags: CIVIL UNREST POLITICS) Bien à vous, La rédaction de L'Orient-Le Jour

    17 h 18, le 16 août 2013

  • Une fois de plus, les civils innocents payent pour les actes irresponsables de chef mercenaire Nasrallah. Que le Hezb ne nous la joue pas en victime, tout le monde s'attendait et s'attend encore à de tels actes barbares et odieux, c'était inévitable après leur traîtrise et leur lâche soumission aux régimes iranien et syrien. Et il y aura toujours des imbéciles heureux et fanatiques pour dire systématiquement que c'est Israël. Et pour nous faire croire que le Hezb est allé faire bêtement la guerre en Syrie pour protéger le Liban alors que tout ce qu'il a fait c'est faire renouer le Liban avec la barbarie et des pratiques qui sont d'ailleurs familières au Hezb.

    Robert Malek

    16 h 18, le 16 août 2013

  • Un message clair mais dur de ne plus retomber dans les erreurs de 1975 , et laisser les étrangers gouverner le pays . Antoine Sabbagha

    Sabbagha Antoine

    15 h 25, le 16 août 2013

  • Qui nous dit que cet homme qui appelle à l'aide est un partisan du hezbollah ?? c'est peut être un citoyen qui appelle à l'aide , ils ont quelque chose de spécial les partisans du hezb ?? quoi , le nez rouge ou les yeux verts , ah oui le T. shirt noir?? mais c'est quoi cette façon de coller des étiquettes sur les gens , ou peut être que vous le connaissez , alors présentez le nous !! imbécile ..

    Jaber Kamel

    11 h 25, le 16 août 2013

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