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À La Une - Liban

Une nouvelle voiture piégée sème la mort dans la banlieue-sud de Beyrouth

Au moins 18 morts et près de 250 blessés dans l'attentat le plus sanglant à Beyrouth depuis 2005.

REUTERS/ Hasan Shaaban

La banlieue-sud de Beyrouth, fief du Hezbollah, a de nouveau été le théâtre, jeudi, d'un terrible attentat.

Interrogé par la LBC, le ministre démissionnaire de l'Intérieur, Marwan Charbel, a indiqué que l'explosion était due à une voiture piégée garée sur la route Roueiss-Bir el-Abed.

 

Un peu plus d'une heure après l'explosion, l'attentat a été revendiqué par un groupuscule inconnu se réclamant des rebelles syriens et se nommant la brigade de Aïsha ("les compagnies d'Aïsha oum el-Mou'minine", du nom de l'épouse favorite de Mahomet). Une information rapportée par la chaîne de télévision libanaise MTV qui a trouvé une vidéo contenant le message de revendication sur YouTube.

Dans cette vidéo publiée le 15 août 2013, un homme masqué, entouré de deux hommes en armes et cagoulés eux aussi, appelle les Libanais à rester à l'écart des régions tenues par le Hezbollah.

"Hassan Nasrallah, nous t'envoyons notre deuxième puissant message, car tu ne comprends toujours pas", poursuit l'homme cagoulé lisant un communiqué aux côtés de deux hommes armés.

 
(Diaporama : Les images de l'attentat dans la banlieue-sud de Beyrouth)

La puissante explosion sonne comme un défi au chef du mouvement chiite Hassan Nasrallah qui a affirmé la veille avoir pris des mesures pour éviter un second attentat après celui du 9 juillet dans ce quartier.

 

L'authenticité de cette vidéo n'a pu être vérifiée.

Sur YouTube figure une vidéo postée en décembre 2012 au nom de la brigade de Aïcha dont il est écrit qu'elle est basée à Idleb en Syrie.

 

 


Carte réalisée par Elie Wehbé

 

Selon un bilan de la Croix-Rouge publié à 22h00 (19h00 GMT), au moins 18 personnes ont été tuées et près de 250 blessées dans la déflagration. Une centaine devront passer la nuit à l'hôpital.

"Dix corps et 42 blessés ont été transportés vers l'hôpital al-Sahel, quatre corps et 100 blessés à l'hôpital Rassoul al-Aazam, 50 blessés à l'hôpital Bahman et 20 autres à l'hôpital Borj", a indiqué de son côté l'ANI en citant des sources dans ces établissements situés dans la banlieue-sud. Un précédent bilan faisait état de 6 morts et d'une centaine de blessés.

 

(Lire aussi : Attentat dans la banlieue-sud de Beyrouth : condamnations en série des responsables libanais)

La chaîne du Hezbollah al-Manar a montré un énorme incendie, plusieurs voitures et bâtiments en feu, et des pompiers aidant des habitants bloqués à descendre de leur appartement, après la très puissante explosion.

La chaîne a également montré une foule paniquée et en colère attroupée près du site de l'explosion, d'où s'élève une épaisse fumée noire.

 

Un habitant a raconté sur une chaîne libanaise avoir vu une fourgonnette tourner trois fois dans le secteur, comme si elle recherchait un endroit pour se garer, avant d'exploser en pleine rue.

Un autre témoin a parlé de véritable "séisme".

 

 

 

Une grande colonne de fumée s'est élevée dans le ciel après l'explosion. Photo Emilie Sueur

 

 

"Le terrorisme frappe de nouveau la banlieue-sud", a commenté le présentateur d'al-Manar qui a estimé que le parti chiite "paye le prix de sa position".

Le Hezbollah chiite, un allié indéfectible du régime syrien de Bachar el-Assad et qui combat avec ses troupes contre les rebelles en Syrie, est devenu la bête noire des insurgés syriens, en majorité des sunnites.

 

Cette explosion survient plus d'un mois après un attentat à la voiture piégée dans la même région qui avait fait une cinquantaine de blessés.

Elle  survient également au lendemain d'une interview du chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah.

 

 

L'explosion, en plein coeur de la banlieue sud. Capture d'écran/al-Manar

 

L'engagement des combattants du Hezbollah en Syrie a eu un impact décisif dans la reprise, par les troupes d'Assad, des villes syriennes de Qousseir et du quartier de Khalidiyé, à Homs.

 

Après l'explosion de la première voiture piégée le 9 juillet, le numéro deux du Hezbollah, cheikh Naïm Kassem, avait déclaré que cet attentat faisait "partie du plan qui vise la résistance" et qu'il est perpétré "par ceux qui soutiennent l'agenda d'Israël".

 
(Chronologie : L'impact du conflit en Syrie sur le Liban)

Un groupuscule peu connu avait néanmoins revendiqué l'attentat, affirmant riposter à l'implication du Hezbollah dans les combats aux côtés du régime en Syrie.

Ce groupuscule, baptisé Brigade 313 des forces spéciales, avait justifié son attaque notamment par "l'incapacité des politiciens libanais à contrôler" le Hezbollah. "Cette attaque n'est pas la première et ne sera pas la dernière, et le Hezbollah sait parfaitement qui a pris ses hommes pour cibles dans la zone de Ksara à Zahlé (est du Liban) le mois dernier", avait indiqué la Brigade 313 dans un communiqué. Le 28 juin, deux petits engins explosifs avaient explosé à la sortie de Zahlé, touchant un convoi du Hezbollah.

 

Les rebelles de l'Armée syrienne libre (ASL) avaient toutefois condamné l'attentat à la voiture piégée.

 

Le 16 juillet, un convoi du Hezbollah avait également été la cible d'une explosion sur la route de Majdel Anjar - Masnaa, dans la Békaa.

Le 26 mai dernier, ce sont deux roquettes Grad de 122 mm qui avaient explosé dans la banlieue-sud de Beyrouth.

 

A de nombreuses reprises, la rébellion syrienne a menacé le Hezbollah de représailles, en raison de son engagement dans les combats en Syrie.

 

 

 

La banlieue-sud de Beyrouth, fief du Hezbollah, a de nouveau été le théâtre, jeudi, d'un terrible attentat.
Interrogé par la LBC, le ministre démissionnaire de l'Intérieur, Marwan Charbel, a indiqué que l'explosion était due à une voiture piégée garée sur la route Roueiss-Bir el-Abed.
 
Un peu plus d'une heure après l'explosion, l'attentat a été revendiqué par un groupuscule...
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