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À La Une - Liban

Labbouné ne sera pas la dernière opération du Hezbollah, avertit Nasrallah

C'est la première fois depuis 2006 que le parti chiite revendique une opération contre Israël.

Le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah. Photo d'archives.

Le secrétaire général du Hezbollah Hassan Nasrallah a estimé mercredi soir dans une interview à la chaîne panarabe al-Mayadeen, à l'occasion du septième anniversaire de la fin du conflit entre le Hezbollah et Israël en 2006, que "le véritable problème des Etats-Unis, de l'Occident et de certains Arabes est que nous sommes une résistance". "Nous avons reçu plusieurs offres nous proposant de laisser tomber la résistance contre Israël en échange d'une approbation internationale", a-t-il déclaré. 


Le conflit en 2006 a fait plus de 1.200 tués côté libanais, civils pour la plupart, ainsi que d'énormes destructions au Liban provoquées par les bombardements intensifs de l'aviation et de l'artillerie israéliennes. Côté israélien, le conflit a fait 160 morts, en majorité des militaires. Quelque 4.000 roquettes tirées par le Hezbollah avaient paralysé la région nord du pays.

 

Commentant l'incident de Labbouné, où quatre soldats israéliens ont été blessés, le 7 août, par des explosions lors d'une incursion en territoire libanais, Hassan Nasrallah a condamné une violation israélienne claire, revendiquant l'attaque. "L'opération de Labbouné a été bien ficelée, ce n'était pas une coincidence ni l'explosion d'une ancienne mine", a-t-il annoncé. "Nous avions au préalable des informations sur le fait que les Israéliens allaient passer dans cette zone. Des bombes y ont été posées et quand ils sont venus cette nuit-là, nous les avons fait exploser", a-t-il précisé. "Les Israéliens ont minimisé la question (...) ils ont gardé le secret", a-t-il ajouté.

 

C'est la première fois depuis la guerre de 2006 entre Israël et le Hezbollah que le parti chiite, parrainé par l'Iran et le régime syrien, revendique une opération contre l'armée israélienne. "Ce ne sera pas la dernière opération, a menacé sayyed Nasrallah. Si nous décelons une nouvelle incursion israélienne en territoire libanais, nous lui ferons face de la manière que nous jugerons convenable." Et de marteler : "Nous ne permettrons pas aux Israéliens de pénétrer en territoire libanais."

 

Le chef du Hezbollah a dans ce contexte estimé que la position du chef de l'Etat Michel Sleiman à l'égard de l'incident de Labbouné a été "faible". M. Sleiman avait déposé une plainte contre Israël aux Nations unies.

"Les Israéliens entrent dans le territoire libanais, prennent en otage qui ils veulent, plantent des dispositifs d'espionnage (...) et personne ne les en empêche (...) nous avons le droit de riposter à toute violation", a répété le chef du Hezbollah.

 

(Pour mémoire : Labbouné : la Finul adresse « une vive protestation » à l’armée israélienne)

 

Le Hezbollah, classé sur la liste américaine des organisations terroristes, est considéré comme l'ennemi numéro un d'Israël, qui n'a pas réussi à le neutraliser à l'issue de la guerre de 2006. Le sud du Liban est contrôlé par le Hezbollah, qui combat également en Syrie aux côtés du régime syrien.
Depuis la guerre destructrice de 2006, un calme quasi total règne à la frontière. Mais les responsables militaires et politiques israéliens affirment qu'une nouvelle guerre au Liban contre le Hezbollah, qui disposerait de plusieurs dizaines de milliers de roquettes et de missiles dissimulés dans le sud du pays, n'est qu'une question de temps.


Hassan Nasrallah a d'ailleurs affirmé dans l'interview qu'en 2006 son parti avait la capacité de frapper Tel-Aviv mais qu'il ne l'avait pas fait pour éviter des représailles sur la capitale libanaise. "Nous avions la capacité de frapper la ville de Tel-Aviv mais nous ne l'avons fait (...) et ce pour protéger Beyrouth", a-t-il assuré.

 

 

L'affaire des pilotes turcs 

Par ailleurs, le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a rejeté toute implication de son parti dans l’enlèvement de deux pilotes turcs sur la route de l’aéroport. "Le Hezbollah n'a pas enlevé les deux pilotes. Nous avons su à travers les médias, comme tout le monde", a-t-il assuré. Nous n'avons aucun rôle dans cela".

 

(Lire aussi: Le bloc du Futur dénonce la complicité, au moins passive, du Hezbollah)


Plus tôt, le député du parti chiite, Mohammad Raad, a affirmé que le Hezbollah menait des "efforts" pour obtenir la libération des deux pilotes de la Turkish Airlines. "Le Hezbollah regrette et condamne les enlèvements de civils", a déclaré le député.
Le Hezbollah "est soucieux de parvenir à un heureux dénouement à l'affaire de l'enlèvement des deux pilotes turcs et celle des otages libanais à Azaz (en Syrie). Il poursuit ses efforts avec les services de sécurité de l'Etat libanais pour parvenir à cette fin", a ajouté M. Raad, selon un communiqué du parti chiite armé.

Les deux pilotes avaient été enlevés le 9 août près de l'aéroport de Beyrouth dans une zone majoritairement chiite, contrôlée notamment par le puissant parti armé.
Le groupe qui a revendiqué le rapt des pilotes demande à la Turquie d'user de son influence auprès des rebelles syriens qu'elle soutient, pour obtenir la libération de neuf pèlerins chiites libanais kidnappés en Syrie en mai 2012.
Depuis le rapt, les détracteurs du Hezbollah au Liban accusent le parti chiite d'avoir couvert l'enlèvement.

 

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