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Lifestyle - Une Libanaise à Paris

Dans le secret des ateliers Lesage

Hubert Barrère. Photo Céline Barrère

Aux commandes de l’atelier de broderie le plus célèbre du monde, Hubert Barrère. Dans les nouveaux locaux, situés le long du canal de l’Ourcq, où la marque au double C a réuni l’ensemble de ses métiers d’art dont les brodeurs Lesage, le directeur artistique veille particulièrement au secret des collections haute couture des maisons établies ou des plus jeunes comme Gustavo Lins, qui défilent cette semaine à Paris. « Dans la création, je pense qu’il n’y a pas à avoir de concessions » : telle est la conception de son travail, et en voyant défiler les maisons qui se fournissent à l’atelier, on se dit qu’il doit aussi faire preuve d’une gymnastique intellectuelle pour ne pas devenir schizophrène.
Au beau milieu de toutes les influences, il y a l’esprit des maisons et l’esprit du créateur, qui est dans la maison : « À telle enseigne que lorsqu’un mot est prononcé dans une maison, il n’a pas du tout la même signification que dans une autre maison. » Force est de constater que le « new vintage » pour Raf Simons, arrivé dans la maison Dior où il avait tout à découvrir, c’était de prendre l’esprit de la maison, les silhouettes d’autrefois, et de les réadapter pour les rendre actuelles. Et Karl Lagerfeld, qui a l’habitude depuis si longtemps des collections Chanel, souhaite faire des créations d’aujourd’hui le vintage de demain. En tant que fournisseurs, ils répondent à leurs envies, qu’elles viennent de l’esprit du créateur ou de son interprétation du style de la maison.
Le client est bien roi chez le fournisseur des parures et autres ornements faits dans la plus grande tradition avec le savoir-faire d’un maître d’art. La technique est la même depuis toujours : la broderie indienne, de fil d’or et de paillettes, qui vient de la Perse du XIIe siècle, la broderie de soie de Chine depuis des millénaires. Il y a aussi tout ce savoir-faire qui a transité par les caravanes, les grands explorateurs qui sont partis et ont ramené dans leurs valises commerciales un savoir-faire développé à la renaissance par François Ier qui n’hésita pas à faire venir des artisans en France et des artistes pour magnifier sa propre puissance. Aujourd’hui, c’est le Kaiser qui fait rayonner ce savoir-faire : « C’est par la volonté de Karl Lagerfeld et le groupe Chanel, mais il y a aussi d’autres maisons comme Hermès qui ont cette éthique et cette filiation des maîtres d’art. »
Les broderies demandent un temps de travail très long, et la haute couture a ce privilège, mais à cela Hubert Barrère note trois limites : « Le temps, l’argent, et l’imaginaire des couturiers et le nôtre par la même occasion. » Le directeur artistique termine par un petit message personnel à Élie Saab : « Élie, je t’adore! Reviens à la maison, viens qu’on brode des choses avec toi. Parce que moi j’en ai marre de voir ces broderies qui ne sont pas du Made in Lesage. »
Aux commandes de l’atelier de broderie le plus célèbre du monde, Hubert Barrère. Dans les nouveaux locaux, situés le long du canal de l’Ourcq, où la marque au double C a réuni l’ensemble de ses métiers d’art dont les brodeurs Lesage, le directeur artistique veille particulièrement au secret des collections haute couture des maisons établies ou des plus jeunes comme Gustavo Lins,...

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