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À La Une - Liban

Tammam Salam : Personne ne peut m’imposer quoi que ce soit

Le Premier ministre désigné s'engage à former un "gouvernement d’intérêt national".

Tammam Salam a obtenu 124 voix sur 128 lors des consultations parlementaires. Anwar Amro/AFP

Le Premier ministre désigné, Tammam Salam, s'est engagé samedi à protéger le Liban des répercussions du conflit syrien qui divise profondément le pays et fragilise sa sécurité.

 

"Je m'engage à faire sortir le Liban des divisions politiques qui se sont répercutées sur le plan de la sécurité, à éloigner les dangers nés de la situation tragique (dans le pays) voisin", a indiqué M. Salam, peu après avoir été chargé de former un gouvernement par le président de la République Michel Sleiman. Il a aussi dit vouloir former un "gouvernement d’intérêt national" pour le bien du Liban et il a appelé à l’adoption d’une loi électorale le plus vite possible qui garantirait une "représentation équitable" de toutes les parties.

 

"J'ai accepté la nomination (...) convaincu que mon devoir est d'oeuvrer pour l'intérêt du pays, en coopération avec toutes les parties politiques", a-t-il dit, la voix grave. "Je suis conscient qu'il s'agit d'une période sensible, qu'il y a des échéances importantes (législatives) et j'espère poursuivre les consultations avec les dirigeants politiques dans les prochains jours (...) en vue de former un nouveau gouvernement", a jouté M. Salam.

 

Au terme de deux jours de consultations, M. Sleiman a, sans surprise, chargé Tammam Salam de former un nouveau gouvernement. M. Salam a obtenu l'appui de 124 députés sur un total de 128, après consultation de onze blocs et de onze députés indépendants.

 

(Portrait : Tammam Salam, « le fils de deux pactes »...)

 

Tammam Salam succède ainsi à Nagib Mikati, qui a démissionné le 22 mars dernier après une crise au sein du gouvernement, notamment liée  à la prorogation du mandat de l’ancien chef des Forces de sécurité intérieure (FSI), Achraf Rifi.

 

Dès jeudi soir, le 14 Mars et le leader du Parti socialiste progressiste (PSP) Walid Joumbatt avaient annoncé leur intention de nommer M. Salam, ce qui s'est concrétisé lors des consultations parlementaires contraignantes. Vendredi, les représentants du 8 Mars ont eux aussi accordé leur soutien à Tammam Salam.

 

La nomination de M. Salam peut être l'occasion de jeter des ponts entre le camp du Hezbollah, allié indéfectible de Damas, et celui dirigé par Saad Hariri, farouchement hostile au régime de Bachar el-Assad et à l'arsenal du parti chiite.

 

Dans une entrevue avec la chaîne LBC, M. Salam a rappelé qu’il est "une figure politique indépendante, mais allié au mouvement du 14 Mars". Evoquant le Hezbollah, il a affirmé que le parti chiite "est un parti important au Liban, personne ne peut ignorer cette réalité".

 

M. Salam, qui a refusé de se prononcer sur la nature du prochain gouvernement, a affirmé qu’il est "prêt à dialoguer avec toutes les parties sans exception". "J’espère que le consensus apparu autour de ma nomination ne faiblira pas lors de la composition du cabinet, a-t-il dit. Personne ne peut m’imposer quoi que ce soit et je ne vais rien imposer à personne", a-t-il encore ajouté.

 

M. Salam a  également affirmé que la priorité de son futur gouvernement sera d'organiser les prochaines élections législatives prévues en juin. Il a dit espérer former un cabinet composé de ministres qui ne soient pas candidats aux prochaines élections.

 

Si le processus de nomination a fonctionné comme une machine bien huilée, la formation du gouvernement produira, à n’en point douter, beaucoup de grincements. "Retour à la tutelle saoudienne", hurlent les uns. Triomphe du centrisme, clament les autres. En tout état de cause, nouveau départ, nouvel espoir après l’air vicié des querelles intestines qui a marqué la fin du cabinet sortant.

 

(Lire aussi: Neutralité du Liban vs abolition du confessionnalisme politique, le commentaire d'Emile Khoury)

 

De l’avis général, le gouvernement et la déclaration ministérielle ne seront pas faciles à établir. A l'évidence, c’est la mission qui sera fixée en priorité qui déterminera la nature du prochain gouvernement. Si la priorité est à l’organisation des élections, il faudra un gouvernement neutre, impartial ; s’il s’agit du maintien de la sécurité, il faudra un gouvernement fort; si le mot d’ordre est à la réconciliation, c’est un gouvernement souple et ouvert qu’il faudra former.

 

En fait, le prochain cabinet devra être doté de toutes ces qualités à la fois. Il ne faut pas oublier en effet que le pays est en pleine crise institutionnelle, et qu’il risque de se retrouver dans quelques courtes semaines sans loi électorale satisfaisante, et donc sans alternance, si un accord n’est pas trouvé au plus vite.

 

Selon un professeur de l’AUB cité par l’AFP, Hilal Khachane, "toutes les parties au Liban veulent apaiser les tensions, en attendant que la situation en Syrie soit plus claire". "En choisissant une personnalité acceptable par la Syrie et le Hezbollah, les Saoudiens veulent éviter toute dissension entre sunnites et chiites au Liban", souligne encore l’analyste.

 

Tammam Salam, qui appartient à l'une des grandes familles politiques du Liban, est le fils de Saëb Salam qui a été six fois Premier ministre entre 1952 et 1973. Il a été ministre de la Culture entre 2008 et 2009. Il a fait des études d'économie et de gestion en Grande Bretagne. Il est marié et père de trois enfants.

 

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Le Premier ministre désigné, Tammam Salam, s'est engagé samedi à protéger le Liban des répercussions du conflit syrien qui divise profondément le pays et fragilise sa sécurité.
 
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SON PÈRE ET RAYMOND ÉDDÉ L'ONT ÉCHAPPÉ BELLE. À L'ÉPOQUE LES TECHNIQUES D'ASSASSINAT N'ÉTAIENT PAS À POINT COMME AUJOURD'HUI, L'ASSASSINAT DE WISSAM AL-HASSAN LE CONFIRME. TAMMAM SALAM N'AURA AUCUN POUVOIR MALHEUREUSEMENT POUR FORMER UN GOUVERNEMENT D'INTÉRÊT NATIONAL AVEC DES GENS COMPÉTENTS ET HONNÊTES, ET QUI NE REÇOIVENT PAS LES ORDRES DE L'ÉTRANGER. IL VA CONSULTER MAIS FINIRA PRISONNIER DANS LA TOILE D'ARAIGNIÉE COMPOSÉE DU MUFTI ET DU BATRAK, DU HASSAN NASRALLAH, AOUN, BERRY, GÉMAYEL, KARAMÉ, SLEIMAN FRANGIEH, JOUMBLATT, GEAGEA, HARIRI, LES MÊME. DONC PAS DE CHANGEMENT. SINON IL DOIT PARTIR OU DISPARAITRE.

Gebran Eid

19 h 35, le 06 avril 2013

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Commentaires (1)

  • SON PÈRE ET RAYMOND ÉDDÉ L'ONT ÉCHAPPÉ BELLE. À L'ÉPOQUE LES TECHNIQUES D'ASSASSINAT N'ÉTAIENT PAS À POINT COMME AUJOURD'HUI, L'ASSASSINAT DE WISSAM AL-HASSAN LE CONFIRME. TAMMAM SALAM N'AURA AUCUN POUVOIR MALHEUREUSEMENT POUR FORMER UN GOUVERNEMENT D'INTÉRÊT NATIONAL AVEC DES GENS COMPÉTENTS ET HONNÊTES, ET QUI NE REÇOIVENT PAS LES ORDRES DE L'ÉTRANGER. IL VA CONSULTER MAIS FINIRA PRISONNIER DANS LA TOILE D'ARAIGNIÉE COMPOSÉE DU MUFTI ET DU BATRAK, DU HASSAN NASRALLAH, AOUN, BERRY, GÉMAYEL, KARAMÉ, SLEIMAN FRANGIEH, JOUMBLATT, GEAGEA, HARIRI, LES MÊME. DONC PAS DE CHANGEMENT. SINON IL DOIT PARTIR OU DISPARAITRE.

    Gebran Eid

    19 h 35, le 06 avril 2013

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