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Liban - Portrait

Tammam Salam, « le fils de deux pactes »...

Des dossiers autrement plus épineux à gérer aujourd’hui que celui de l’hippodrome romain du centre-ville.

Le député sunnite de Beyrouth, Tammam Salam. REUTERS/Mohamed Azakir

« Un modéré » doté d’un « sens de la diplomatie », un homme « affable, apôtre du passage en douceur »... C’est en ces termes que les personnalités qui le connaissent de près présentent Tammam Salam, l’homme qui succédera en principe au Sérail à Nagib Mikati.
Député de Beyrouth, âgé de 67 ans, Tammam Salam est issu d’une famille dont les racines beyrouthines sont profondes. « Tammam Salam est le fils de deux pactes, le pacte national de 1943, dans lequel sa famille, à l’instar des Solh, a joué un grand rôle et l’accord de Taëf », explique un responsable politique interrogé par lorientlejour.com.
Tammam Salam, qui a étudié l’économie, la finance et la gestion en Grande-Bretagne, a commencé sa carrière dans les affaires. C’est en 1974, en fondant le « mouvement des pionniers de la réforme », qu’il fait ses premiers pas dans la politique, dans le sillage de son père. En 1982, il est nommé président du « Board of Trustees » des Makassed et président de la Fondation Saëb Salam. « La famille Salam a une longue tradition d’amitié avec l’Arabie saoudite qui a, par exemple, toujours parrainé la Fondation des Makassed que Tammam préside », note le responsable libanais.

Difficile avec Damas...
Les relations avec la Syrie sont plus compliquées. « Ses relations avec les Syriens étaient difficiles, il était mal vu par Damas et a été contraint de vivre à l’étranger, alors que son père a été purement et simplement interdit de toute activité politique », rappelle le politicien. Et en 1992, lorsque la tutelle syrienne sur le Liban était à son apogée, Tammam Salam fut l’une des rares personnalités musulmanes à se solidariser avec l’opposition chrétienne de l’époque qui avait appelé au boycott des élections législatives que le gouvernement prosyrien en place avait organisé, sous l’impulsion de Damas, sur base d’une loi électorale jugée inique et déséquilibrée par le patriarche maronite et les partis chrétiens. À l’instar de l’écrasante majorité des pôles chrétiens réellement représentatifs de la base populaire, Tammam Salam s’abstiendra de poser sa candidature à ces élections.
C’est en 1996 qu’il sera élu pour la première fois député de Beyrouth en tant que candidat indépendant. En 1998, il parraine avec l’ancien Premier ministre Rafic Hariri la liste qui gagnera les municipales de Beyrouth. Mais deux ans plus tard, l’alliance Salam-Hariri se brise, les deux hommes s’affrontent lors des législatives à l’issue desquelles Tammam Salam sera sévèrement battu.
Après l’assassinat du député du courant du Futur Walid Eido en juin 2007, Tammam Salam se rapproche de l’ancien Premier ministre Saad Hariri et intègre le gouvernement d’union nationale de Fouad Siniora en juillet 2008, en tant que ministre de la Culture et représentant de l’alliance du 14 Mars.

L’hippodrome
Sur la scène politique libanaise, « Tammam Salam a des amis, il est proche du 14 Mars, dans ses composantes musulmanes mais également chrétiennes, il a de bons rapports avec Walid Joumblatt et Nabih Berry. En ce qui concerne le Hezbollah, il a dénoncé le coup de force de 2008 et soutient le Tribunal spécial pour le Liban auquel le parti chiite s’oppose, mais il n’a jamais attaqué le Hezbollah sur sa branche résistance. Il a toujours abordé les dossiers sensibles avec beaucoup de diplomatie verbale. Il a des amis, mais il n’a pas d’ennemi avéré, ce n’est pas un homme de polémique », souligne le responsable politique précité.
Le dernier fait d’armes de Tammam Salam concerne le patrimoine libanais.
En avril 2012, il s’engage, en tant que député, sur le dossier de l’hippodrome romain du centre-ville de Beyrouth. À cette époque, le site risque d’être détruit par la construction d’un projet de centre commercialo-résidentiel. Alors que le ministre aouniste de la Culture Gaby Layoun autorise la construction du centre sur le site, tout en assurant que le projet intégrera l’hippodrome, le député Salam lance un cri d’alarme et expose les raisons pour lesquelles le site archéologique doit être maintenu en l’état. Il met l’accent sur sa valeur historique et archéologique avant de rappeler les décisions qui avaient été prises par la Direction générale des antiquités, puis par les ministres successifs de la Culture, Tarek Mitri, Sélim Wardy et lui-même, pour assurer le maintien en l’état du site.
Aujourd’hui, Tammam Salam, en tant que Premier ministre pressenti, est appelé à s’attaquer à des dossiers autrement plus compliqués que celui de l’hippodrome romain : organiser la tenue des législatives et maintenir la stabilité dans un Liban en mauvaise posture, sur le plan économique mais également sécuritaire, alors que la crise syrienne menace de contaminer le pays du Cèdre.

L’homme a-t-il la carrure nécessaire ?
« En tant que gestionnaire des affaires, je le vois à l’image du président Michel Sleiman, je pense qu’il va lui aussi privilégier une approche en douceur. Tammam Salam suit une politique de la modération, loin de l’intégrisme », estime le responsable politique interrogé. « Tammam Salam est un homme très patient et très honnête. Il est diplomate, c’est un homme qui peut chercher à arrondir les angles, prendre tout le temps de négocier, mais qui ne reniera pas ses principes. Il est du genre à définir ses lignes rouges et à ne pas aller au-delà, c’est un homme prêt à défendre ses principes et convictions jusqu’au bout », souligne également, interrogé par lorientlejour.com, un député qui l’a côtoyé de près. « Il n’est pas du genre à s’accrocher à un poste, pour le poste, s’il réalise, après avoir déployé tous les efforts nécessaires, qu’il ne peut accomplir la mission qu’on lui a confiée », ajoute-t-il.
« Un modéré » doté d’un « sens de la diplomatie », un homme « affable, apôtre du passage en douceur »... C’est en ces termes que les personnalités qui le connaissent de près présentent Tammam Salam, l’homme qui succédera en principe au Sérail à Nagib Mikati.Député de Beyrouth, âgé de 67 ans, Tammam Salam est issu d’une famille dont les racines...

commentaires (2)

Qui peut avoir la CARRURE nécessaire, dans ce CHAOS ET CETTE ANARCHIE QUI RÈGNENT, avec la Sécurité au point critique le plus bas ( ZÉRO SIDÉRAL ! ) ? Ce serait trop lui demander. Mais, espérons que TOUS coopéreront avec lui pour le bien du pays.

SAKR LEBNAN

16 h 52, le 07 avril 2013

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Commentaires (2)

  • Qui peut avoir la CARRURE nécessaire, dans ce CHAOS ET CETTE ANARCHIE QUI RÈGNENT, avec la Sécurité au point critique le plus bas ( ZÉRO SIDÉRAL ! ) ? Ce serait trop lui demander. Mais, espérons que TOUS coopéreront avec lui pour le bien du pays.

    SAKR LEBNAN

    16 h 52, le 07 avril 2013

  • "Les fils de " ne manquent pas dans ce pays... pour le moment le peuple Libanais est orphelin de son état...c est qu il est demandé aux hommes politiques c est d'être les péres d'un nouvel état...

    CBG

    09 h 54, le 06 avril 2013

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