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Liban - Baabda

Une première journée de consultations parlementaires tout à l’honneur des institutions

Tammam Salam pressenti par 86 députés pour former le nouveau gouvernement.

Michel Sleiman entouré de Nabih Berry et des membres de son bloc parlementaire. Photo Dalati et Nohra

Le chef de l’État n’a pu que se féliciter, hier, en fin de journée, du bon déroulement de la première journée des consultations parlementaires impératives qui doivent aboutir à la désignation d’un nouveau Premier ministre. En contraste total avec le climat alarmiste qui a accompagné la démission de Nagib Mikati, que l’obstructionnisme du Hezbollah et du Courant patriotique libre avaient poussé à bout, les consultations se sont déroulées dans un ordre parfait au palais de Baabda. Et qui plus est, c’est un appui massif que reçoit, dès la première journée, Tammam Salam, pressenti par tous les blocs politiques consultés hier, pour former le nouveau gouvernement. Au terme de cette première journée, M. Salam a été désigné par 86 députés pour former le nouveau cabinet. Une seconde séance de consultations est prévue aujourd’hui.

 

(Portrait : Tammam Salam, « le fils de deux pactes »...)


Le président Sleiman a entamé ses consultations à 16h et les a achevées trois heures plus tard. Premier consulté, le président de la Chambre, Nabih Berry, a quitté le palais présidentiel sans faire de déclaration. Mais l’on sait que les députés de son bloc parlementaire ont désigné Tammam Salam pour former le nouveau gouvernement. C’est également sur M. Salam que s’est porté le choix du président du Conseil démissionnaire, Nagib Mikati. Ce dernier s’est félicité de ce que « le choc positif » qu’il a voulu provoquer par sa démission a commencé à porter ses fruits.
« Je le dis à tous, à tous les Libanais, le grand avantage de l’alternance démocratique n’est évident qu’aux yeux de ceux qui en font l’expérience, a dit M. Mikati. C’est l’une des caractéristiques de la vie politique au Liban, et il faut l’accepter, en tout esprit démocratique. Nous souhaitons tout le bien au futur Premier ministre et nous l’assurons que nous serons à ses côtés (...) Les responsables politiques vont et viennent, mais la patrie reste. »
« Je n’attends de récompense de personne et je ne regrette pas d’avoir démissionné. Ce que j’ai fait, je l’ai fait dans la seule ambition de servir ma patrie et c’est dans cet esprit que je poursuivrais ma carrière politique », a ajouté M. Mikati.

Un seul État et non pas deux
Troisième à être consulté, M. Farid Makari, vice-président de la Chambre, a nommé M. Salam « homme de modération et d’ouverture » qui sort des rangs du 14 Mars. Et de rappeler que ce dernier est le fils de Saëb Salam, l’homme qui a forgé le slogan « Un seul Liban et non pas deux », et souhaitant que le jour vienne où le Liban aura « un seul État et non pas deux », en référence aux structures militaires créées par le Hezbollah.
Par la suite, le président Sleiman a reçu le bloc de Nabih Berry, qui avait décidé le matin même qu’il désignerait M. Salam, le bloc du courant du Futur, conduit par Fouad Siniora, le bloc aouniste, auquel manquait Michel Aoun, le bloc du Hezbollah, celui de Walid Joumblatt, qu’Henri Hélou a rejoint et enfin le député Michel Murr, accompagné de Nayla Tuéni.

Le respect de la procédure
S’exprimant au nom du bloc du Futur, dont le choix s’est porté sur M. Salam, Fouad Siniora a tenu d’emblée à mettre en évidence le respect de la procédure constitutionnelle désignée pour l’élection d’un nouveau chef de gouvernement qui a marqué la démarche de son bloc.
Interrogé sur l’attitude inexpliquée de Michel Aoun, qui n’a pas fait acte de présence à ces consultations, M. Siniora a répété que le processus s’impose à tous les députés comme « un devoir constitutionnel », tout en affirmant que l’exercice de ce devoir « reste soumis à la liberté d’appréciation de chacun ».
« Nous avons nommé Tammam Salam, avec lequel nous partageons une même vision de la patrie, de la coexistence et une même foi dans un Liban indépendant, souverain, libre et démocratique », a affirmé M. Siniora, qui a également parlé d’une « même aspiration au rétablissement de l’autorité de l’État ».
« Au regard de la difficile situation interne et des pressions venues de la situation régionale, c’est une équipe de travail soudée, efficace et solidaire qu’il faut, un gouvernement susceptible d’inspirer confiance à tous les Libanais (...) de faire baisser la tension interne et d’organiser des élections législatives pour le bien des institutions constitutionnelles », a encore dit M. Siniora.

Une chance pour l’unité
Le CPL a nommé, lui aussi, Tammam Salam. Le député Ibrahim Kanaan, qui s’est exprimé en son nom, a souligné que cette démarche est conforme au vœu de Michel Aoun qui a dit vouloir « accorder une chance à la réalisation de l’unité nationale en cette période critique ». M. Kanaan a ajouté que son bloc suivra attentivement le processus de formation du gouvernement. Notons que Michel Aoun n’a pas fait acte de présence à Baabda et n’a pas appelé le président Sleiman au téléphone, comme l’ont fait quelques députés empêchés de se rendre à Baabda, ce qui a été admis par le chef de l’État comme une démarche légitime qui ne prive pas son auteur du droit de vote.
Pour sa part, s’exprimant au nom du bloc du Hezbollah, dont le choix s’est également porté sur M. Salam, le député Mohammad Raad a affirmé que son parti souhaite ainsi « confirmer sa volonté d’entreprendre tout ce qui est de nature à asseoir la stabilité du pays ».
Proches de M. Sleiman, Walid Joumblatt, Michel Murr et Nayla Tuéni ont tout naturellement choisi M. Salam.

 

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