Des cercles diplomatiques français ont exprimé ces deux derniers jours de vives inquiétudes sur les conséquences de la situation tragique en Syrie sur la région, jugeant que parmi les voisins de ce pays en crise, le Liban fait figure de maillon faible et assurant que Paris veut apporter un soutien ferme et concret à Beyrouth.
Estimant à 221 000 le nombre de réfugiés syriens recensés, un haut responsable chargé de suivre de près les développements en Syrie a ajouté que le Liban ne peut assumer ni politiquement ni financièrement l’installation et l’hébergement des réfugiés syriens, d’autant qu’il a déjà sur son territoire la pléthore de camps palestiniens.
Ce soutien de Paris devrait se concrétiser par une demande d’un budget consistant (180 millions de dollars) pour le Liban au cours d’une conférence (à l’invitation de l’ONU) des pays donateurs amis de la Syrie prévue au Koweït à la fin de ce mois. Une réunion qui sera précédée ce lundi par les retrouvailles à Paris d’une cinquantaine de pays et d’organisations pour réaffirmer la reconnaissance des instances de l’opposition syrienne et faire avancer le processus de formation d’un gouvernement transitoire (et non provisoire) représentant les principales composantes de cette opposition au régime de Bachar el-Assad.
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Sur l’évolution du conflit syrien, ce responsable a laissé entendre qu’en ce moment, c’est « l’incertitude qui prend le dessus sur l’espoir » en dépit du fait que le régime contrôle un tiers du pays autour d’un axe Deraa-Damas-Homs avec des bastions à Alep, Deir ez-Zor et des aéroports dans leurs environs.
Il a rappelé qu’après avoir commencé à concrétiser son aide humanitaire aux populations syriennes de l’intérieur par le moyen des comités populaires des localités et des quartiers, la France renforcera cette aide par une coordination plus étroite et des budgets conséquents attendus à la conférence de Koweït. En rappelant au passage que tout ce qui a été promis lors de la conférence de Marrakech n’a pas été concrétisé... Pour clore le chapitre de l’aide financière, le responsable français a chiffré l’aide globale attendue pour la Syrie à 1,5 milliard de dollars avec 500 millions destinés à l’intérieur du pays.
Sur les questions de fond touchant l’autorité transitoire, le responsable a indiqué que la France entamera avec d’autres pays européens une préparation et une formation de dirigeants pour prendre la relève et exercer des pouvoirs régaliens tels que la justice, les finances et la défense.
Au sujet des organisations islamistes, le responsable a dit qu’il ne faut pas surestimer l’importance du Front al-Nosra « qui ne pèse pas lourd dans les combats sur le terrain ». Il n’a pas cité des formations islamistes plus redoutables telles que al-Jabha al-islamiya, Ahrar al-Cham, « Soukour al-Cham », les brigades Ansar al-Islam et Ansar al-Rassoul, Katibat al-Sahaba et d’autres groupes moins importants mais plus extrémistes qu’al-Nosra.
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