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À La Une - Diplomatie

Poutine propose à Sleiman d’accueillir à Moscou une conférence sur les réfugiés syriens

La Russie prête à aider le Liban à résoudre ses problèmes humanitaires.

La franche poignée de main entre Poutine et Sleiman. Photo Dalati et Nohra

Le président russe Vladimir Poutine a proposé hier d’organiser en Russie une conférence internationale sur les réfugiés syriens, en recevant son homologue libanais Michel Sleiman.


« Nous ferons tout notre possible pour mettre en œuvre vos propositions et nous allons contribuer à la tenue d’une conférence internationale », a dit M. Poutine. « Je propose de le faire ensemble. Si les pays concernés sont d’accord, nous sommes prêts à proposer Moscou pour l’organisation de cette rencontre », a-t-il ajouté.
M. Sleiman a demandé au chef de l’État russe d’organiser une conférence internationale « pour aider les pays qui accueillent les réfugiés ». M. Poutine a par ailleurs promis au président libanais de fournir au Liban une aide financière et humanitaire. « La Russie est prête à aider le Liban à résoudre les problèmes humanitaires. Nous allons charger nos spécialistes d’établir le volume de cette aide. Il faut que ce soit une aide strictement liée à l’assistance aux réfugiés », a-t-il précisé, ajoutant qu’il s’agirait de « logements temporaires, de tentes et de médicaments, tout ce dont ont besoin les réfugiés pour une condition digne ».

Poutine et la non-ingérence...
Le Haut-Commissariat de l’ONU aux réfugiés (UNHCR) et les autorités libanaises estiment à 200.000 le nombre de Syriens réfugiés au Liban en raison des violences qui secouent leur pays depuis 22 mois. Le gouvernement Mikati, divisé sur le conflit syrien, avait réclamé début décembre 363 millions de dollars pour faire face au fardeau, notamment financier, que représente l’accueil de ces réfugiés. Une réunion de donateurs est prévue fin janvier à Koweït pour mobiliser une aide humanitaire en faveur des civils syriens.
En outre, Vladimir Poutine a soutenu Michel Sleiman qui a « pris la décision de ne pas s’ingérer dans les affaires syriennes. Ce serait bien que d’autres pays suivent votre exemple », a souligné le président russe.

 

(Pour mémoire : Une situation effroyable pour les réfugiés syriens à Saïda )

Deux avions
Parallèlement, des Russes habitant en Syrie, essentiellement des femmes et des enfants, ont été rapatriés en avion hier à Moscou depuis Beyrouth, mais les autorités ont souligné qu’il ne s’agissait en aucun cas du début d’une évacuation massive.


Deux avions, un Yak-42 et un Il-76, affrétés par le ministère des Situations d’urgence, transportant 77 Russes habitant en Syrie, ont ainsi atterri tôt hier à l’aéroport Domodedovo de Moscou, en provenance du Liban. Les personnes rapatriées avaient rejoint la capitale libanaise par la route.


Du fait que Moscou est l’un des derniers alliés de Damas, auquel il vend des armes, des observateurs scrutent tout indice sur une évacuation de grande ampleur, qui serait un signe que la Russie reconnaît que les jours du régime du président syrien Bachar el-Assad sont comptés. Huit mille Russes sont enregistrés au consulat en Syrie, selon l’agence publique RIA-Novosti, mais il y a jusqu’à 25 000 femmes russes mariées à des Syriens dans le pays.


Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a néanmoins souligné qu’il ne s’agissait en aucun cas du début d’une évacuation de grande envergure. « Nous n’avons même pas commencé à évacuer », a-t-il insisté, lors d’une conférence de presse, indiquant que la Russie avait simplement mis à disposition de ses ressortissants qui le souhaitaient des places dans des avions qui avaient amené de l’aide humanitaire.


Les ressortissants « ont été informés que lorsque nous acheminons de l’aide humanitaire en Syrie, et nous le faisons régulièrement, il est possible, s’ils le souhaitent, de les ramener en Russie », a-t-il déclaré, rappelant également que des familles de diplomates étaient déjà parties « depuis longtemps ».


Les Russes rapatriés hier ont été accueillis à Moscou par des équipes du ministère des Situations d’urgence ainsi que des psychologues. La plupart sont des femmes russes mariées à des Syriens ou des Palestiniens vivant en Syrie, et leurs enfants, a précisé le ministère dans un communiqué. « Il s’agit de personnes de différentes régions de Syrie, qui ont demandé de l’aide à l’ambassade russe à Damas après s’être retrouvées sans abri et sans moyen de subsistance en raison du conflit », a-t-il expliqué. Selon le ministère russe des Affaires étrangères, cité par l’agence Interfax, 27 enfants ont été rapatriés.

L’ambassade fonctionne « normalement »
« On ne peut plus vivre là-bas, on n’a plus d’argent, plus de travail », a déclaré à la télévision russe une des passagères. « C’est très dangereux là-bas. Des roquettes, des avions, des chars », a déclaré un autre, Albert Omar, emmitouflé dans un manteau alors qu’il faisait moins 15 degrés environ à Moscou.


Le ministère russe des Affaires étrangères a indiqué dans un communiqué que Moscou pourrait envoyer d’autres avions à l’avenir. « Si cela est nécessaire, le ministère des Affaires étrangères, en coopération avec le ministère des Situations d’urgence, continuera à aider au retour des citoyens russes de Syrie », est-il écrit.


M. Lavrov a cependant également insisté sur le fait que l’ambassade russe à Damas fonctionnait normalement et qu’il n’était pas prévu de réduire son personnel. « Il existe des plans (d’évacuation), comme pour n’importe quel pays (...), mais aucune opération en ce sens n’a lieu », a-t-il déclaré.


Si elle décidait l’évacuation de milliers de ses ressortissants, la Russie pourrait aussi utiliser des navires accostant au port de Tartous, à 220 kilomètres au nord-ouest de Damas, où elle entretient depuis l’époque soviétique une base de ravitaillement.

 

Pour mémoire

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