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Liban

Pour le 14 Mars, le régime syrien et le Hezbollah sont directement responsables du dernier dérapage

C’est pratiquement à l’unisson que les principaux pôles du 14 Mars ont fait assumer au régime syrien et au Hezbollah, et accessoirement au gouvernement, la responsabilité du dérapage milicien auquel le pays a assisté ces dernières quarante-huit heures à la suite de l’action menée par le clan Moqdad contre les Syriens résidant dans la banlieue sud.
Prenant la parole au cours d’un iftar organisé à Zghorta par le Mouvement de l’indépendance, présidé par M. Michel Moawad, le secrétaire général du courant du Futur, Ahmad Hariri, a dénoncé la position du gouvernement, l’accusant d’avoir « laissé de petites factions relancer les tentatives de provoquer la discorde, après l’échec de la première tentative ». M. Hariri a d’autre part accusé, au cours d’un autre iftar, « les services de Bachar el-Assad d’implanter des groupuscules salafistes et fondamentalistes afin de terroriser les chrétiens ».
De son côté, M. Michel Moawad a dénoncé toutes les tentatives de « soumettre le Liban aux armes divines », dans une allusion à peine voilée à l’arsenal du Hezbollah. « La dernière trouvaille réside dans le bras armé des tribus du Hezbollah », a-t-il déclaré avant de s’élever, sans le nommer, contre le député Sleimane Frangié pour ses dernières attaques frontales contre le président Michel Sleiman. Évoquant par ailleurs l’affaire Michel Samaha, Michel Moawad a souligné que « ce n’est pas Michel Samaha qui a été arrêté, mais plutôt, indirectement, Bachar el-Assad ».
En visite en Géorgie – où il a été reçu par le Premier ministre géorgien –, le député Samy Gemayel a déclaré que « le gouvernement a réussi à anéantir le peu d’autorité qui restait à l’État ». « Par sa politique d’atermoiements, il a permis à tous les groupuscules de défier l’État, de brandir des armes et d’effectuer des rapts », a-t-il relevé. « Le régime syrien, a ajouté Samy Gemayel, a une longue expérience dans le domaine des tentatives de susciter la discorde dans le pays. Il n’est pas exclu que ce régime soit derrière les incidents qui se sont produits afin de provoquer la discorde entre les Libanais dans le but de détourner l’attention de ce qui se passe en Syrie. »
De son côté, le député Ammar Houri, membre du bloc du Futur, a fait assumer au Hezbollah la responsabilité de « l’anarchie des tribus ». « C’est le Hezbollah qui a instauré depuis longtemps cette culture (du comportement milicien), tantôt sous le couvert des tribus et tantôt au nom des familles », a déclaré Ammar Houri.
Également membre du bloc du Futur, le député Nabil de Freige a lancé un cri d’alarme, soulignant que la prolifération des armes, perceptible dans toutes les régions, et l’anarchie qui sévit partout « déboucheront sur une guerre civile ».
Le député Mohammad Hajjar a souligné, quant à lui, que « les armes qui sont apparues hier (mercredi) sont le fruit des armes du Hezbollah, du fait que ce parti refuse de placer son arsenal sous l’autorité de l’État ». M. Hajjar a par ailleurs déclaré, commentant les derniers développements sécuritaires, que « le régime syrien tente d’exporter sa crise vers le Liban ».

Le PNL et la Gauche démocratique
À l’issue de sa réunion hebdomadaire tenue sous la présidence du député Dory Chamoun, le conseil supérieur du Parti national libéral a publié un communiqué soulignant que « les enlèvements, la fermeture des routes et les apparitions armées, dans le cadre d’organisations familiales qui revendiquent des branches armées et des conseils militaires, constituent une menace non seulement pour le contrat social, mais également pour les fondements mêmes du pays ». « De tels actes nous ramènent à l’époque primitive de la vie tribale qui sape le concept de l’État », a souligné dans ce cadre le PNL.
La Gauche démocratique (l’une des composantes du 14 Mars) a souligné pour sa part que la journée de mercredi dernier a constitué « une page noire dans l’histoire des Libanais, en raison des actes qui ont été commis (l’enlèvement de Syriens par le clan Moqdad) et qui bafouent les sentiments humains les plus élémentaires ».
Notre consœur May Chidiac a qualifié de son côté de « mascarade » le phénomène des « ailes militaires relevant des familles » ou les opérations de rapts perpétrées ces derniers jours. Elle a dénoncé sur ce plan que des tribus puissent « déterminer le sort du Liban ».
M. Élie Mahfoud, président du Mouvement du changement, a affirmé quant à lui que « les ailes militaires des tribus et des clans ne sont qu’une couverture à la milice du Hezbollah qui évite d’apparaître au grand jour avec ses armes en raison de la situation difficile dans laquelle il se trouve sur le double plan local et régional ».
Notons enfin que le ministre Ghazi Aridi a déclaré que « nous n’avons aucun intérêt à effectuer des enlèvements ou porter préjudice aux relations du Liban avec les pays frères ». Le commissaire à l’information du PSP, Rami Rayess, a également abondé dans le même sens.
C’est pratiquement à l’unisson que les principaux pôles du 14 Mars ont fait assumer au régime syrien et au Hezbollah, et accessoirement au gouvernement, la responsabilité du dérapage milicien auquel le pays a assisté ces dernières quarante-huit heures à la suite de l’action menée par le clan Moqdad contre les Syriens résidant dans la banlieue sud. Prenant la parole au cours d’un...
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