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Cinema- - Entre parenthèses

Thank You Harvey !

Il fut une époque où à chaque cérémonie de césars, les gagnants, en prenant leur statuette, remerciaient Claude Berri. Tant et si bien qu’un jour, ce dernier fit cette boutade inoubliable en disant - lorsqu’on lui remit son césar pour Tchao Pantin - « et comme tout le monde, je remercie Claude Berri ». C’est que cet homme au grand flair et aux commandes d’une grande partie du cinéma français aidait, appuyait et mettait en avant les espoirs qui allaient devenir de bons acteurs et actrices un jour.
Harvey Weinstein est un autre cas de figure. Il a plusieurs noms. On l’appelle aujourd’hui l’homme aux 86 oscars, le « scisorhands » (parce qu’il coupe des films), le « punisher » (parce qu’il est dur).
Avec son frère Bob, ils créent en 1979 la société Miramax en hommage aux noms de leurs deux parents (Myriam et Max).Celle-ci allait devenir la seule société de production de films indépendants. Car pour Harvey W. , aucun bon film n’est supposé rester dans l’ombre. Seuls les mauvais films méritent de ne pas être vus. C’est ainsi que les deux frères découvrent au festival de Sundance un petit bijou cinématographique intitulé Sex, Lies et Videotape, de Steven Soderbergh, qui allait vite devenir une Palme d’or à Cannes parce que racheté et distribué par le duo d’enfer de l’année.
En 1993, après le succès de The Crying Game, Disney prend la majorité de Miramax pour 80 millions de dollars. Les frères Weinstein restent aux commandes et produisent dans la foulée Pulp Fiction, de Quentin Tarantino, Palme d’or 1994 à Cannes. Avec 200 millions de dollars de recettes, c’est le premier blockbuster de la société. Mais en désaccord avec Disney, qui a refusé de distribuer le documentaire Fahrenheit 9/11, de Michael Moore, les frères Weinstein quittent Miramax. En 2005, ils créent Weinstein Company après avoir levé 1 milliard de dollars. C’est le début de nouvelles aventures pour les frérots.
À 59 ans, Harvey a 249 nominations aux oscars derrière lui, 86 victoires dont 3 oscars pour le meilleur film. Il n’a pas honte de parler de la course aux oscars comme une campagne électorale, un lobbying. Après avoir raflé la mise l’an dernier avec quatre oscars pour The King’s Speech, le dernier nabab de Hollywood est bien décidé à se surpasser avec ce petit film français, remarqué à Cannes, tourné en trente-cinq jours et qui n’a coûté que 11 millions d’euros. Il mise gros sur The Artist (soirées privées, projections grandioses...). « Je veux que The Artist, qui est un véritable chef-d’œuvre, fasse le grand chelem des récompenses du septième art », dit le producteur-distributeur. Harvey Weinstein se montre d’autant plus passionné qu’il était un grand ami de Claude Berri, père de Thomas Langmann, producteur de The Artist. « C’est la famille américaine qui prend le relais », dira Weinstein. On dit qu’il a même mis à profit une soirée de levée de fonds, chez lui, pour glisser un DVD du film dans la poche du président Barack Obama.
Outre le film de Michel Hazanavicius , Weinstein totalise, cette année, seize nominations aux oscars avec My Week with Marylin et La Dame de fer.
Alors le dimanche 26 février, au Kodack Theater de LA, combien de « merci Harvey » entendrons-nous ?
Il fut une époque où à chaque cérémonie de césars, les gagnants, en prenant leur statuette, remerciaient Claude Berri. Tant et si bien qu’un jour, ce dernier fit cette boutade inoubliable en disant - lorsqu’on lui remit son césar pour Tchao Pantin - « et comme tout le monde, je remercie Claude Berri ». C’est que cet homme au grand flair et aux commandes d’une grande...
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