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Le Liban dans WikiLeaks : fuites et révélations

« Le Hezbollah, une tumeur qu’il faut extraire », souligne Mikati

Le quotidien al-Joumhouriya a publié dans son édition d'hier des révélations de WikiLeaks, citant des rapports de l'ambassade américaine à Beyrouth, portant sur les positions du Premier ministre désigné Nagib Mikati et du leader du PSP, Walid Joumblatt, concernant certains pôles du pays, dont notamment le Hezbollah, le président Michel Sleiman et le général Michel Aoun.
Se référant à un rapport de l'ambassade US à Beyrouth daté du 12 janvier 2008, WikiLeaks, cité par le Joumhouriya, indique que le 18 décembre 2007, Nagib Mikati a souligné devant l'ambassadrice américaine de l'époque, Michelle Sison, que « le Hezbollah est une tumeur qu'il faut extraire, qu'elle soit bénigne ou maligne ». Le Joumhouriya cite un câble de l'ambassade US obtenu par WikiLeaks et daté aussi du 12 janvier 2008, affirmant que M. Mikati soutenait que « le Liban ne pourrait pas survivre avec un mini-État du Hezbollah », soulignant en outre qu'il s'attendait à ce que « le Hezbollah entraîne le Liban vers une fin triste ». M. Mikati a aussi déclaré que l'Iran « utilise » le Hezbollah afin « d'établir une base militaire sur la Méditerranée ». « Le rêve de l'ayatollah Khomeyni d'exporter la révolution islamique nécessitait un tremplin, et ce tremplin est le Liban », a relevé M. Mikati, qui a également qualifié les relations diplomatiques avec la Syrie de relations « de façade », mettant l'accent sur la nécessité de consolider ces relations « afin d'endiguer le Hezbollah ».

« Michel Aoun, un homme fou »
Selon WikiLeaks, M. Mikati a, d'autre part, qualifié, sur base d'un câble de l'ambassade US daté du 11 janvier 2007, le général Michel Aoun d'« homme fou », indiquant que Sleimane Frangié, « allié très proche de mon frère Taha, a perdu patience au sujet de Michel Aoun ». M. Mikati souligne d'autre part, toujours d'après le même rapport, que « la Syrie voulait que le 14 Mars élise le président de la République à la majorité plus un (la majorité absolue et non pas des deux tiers) afin d'inciter ses alliés à réagir et à descendre dans la rue, ce qui lui permettrait de ce fait de reconquérir son rôle direct dans le pays et de contraindre Washington à entamer un dialogue avec elle ».
Dans un autre câble daté du 30 juillet 2007, M. Mikati qualifie le général Aoun de « plaisanterie » et de « personnage comique qui est présent du fait du jeu politique en vigueur dans le pays ».
Notons que, dans un communiqué de presse publié en soirée, le bureau de presse de M. Mikati a commenté les révélations de WikiLeaks, soulignant que « le Premier ministre ne va pas se laisser entraîner dans des débats, d'autant que les propos et les positions qui lui sont attribués dans ces documents (de WikiLeaks) sont en partie faux, en partie non précis, et la plupart datent de plusieurs années et s'inscrivent dans le cadre de l'analyse politique de la situation qui prévalait au Liban à l'époque, compte tenu de la vision du président Mikati vis-à-vis de l'État libanais et de son devoir inéluctable d'absorber toutes ses composantes ». « Les propos sélectifs rapportés dans ce rapport ne reflètent pas la réalité des convictions du président Mikati et sont exploités pour des motifs politiques », conclut le communiqué.

Joumblatt pour une Syrie « sunnite »
Par ailleurs, le Joumhouriya cite un rapport de WikiLeaks se basant sur un câble de l'ambassade US daté du 19 août 2006, selon lequel M. Walid Joumblatt a exprimé son inquiétude au sujet du fait que « la communauté chiite perd progressivement son identité libanaise et arabe, et devient de plus en plus perse ». Au plan régional, M. Joumblatt a indiqué que la « solution réside dans le fait que la Syrie devienne sunnite, ce qui entraverait dans une large mesure les efforts de l'Iran visant à s'introduire au Liban et cela satisferait aussi les autres États sunnites de la région ».
Toujours selon le même câble, M. Joumblatt se serait plaint du fait que Saad Hariri ne lui aurait donné « qu'un million de dollars » uniquement, qualifiant cette somme de « dérisoire » et soulignant que « nous n'avons pas besoin maintenant de démocratie, mais d'argent ».
Dans une note de l'ambassade US datée du 19 septembre 2008, M. Joumblatt aurait en outre qualifié le président Michel Sleiman de « personnalité faible, entourée de personnes proches du régime syrien ».
Le quotidien al-Joumhouriya a publié dans son édition d'hier des révélations de WikiLeaks, citant des rapports de l'ambassade américaine à Beyrouth, portant sur les positions du Premier ministre désigné Nagib Mikati et du leader du PSP, Walid Joumblatt, concernant certains pôles du pays, dont notamment le Hezbollah, le président Michel Sleiman et le général Michel Aoun. Se...