Renversons radicalement la perspective. Nos calendriers chrétiens nous font fêter précisément les saints officiels au jour même de leur mort. Et l'Église appelle ce jour « le jour de la seconde naissance, la renaissance à la vie du ciel, la vie en plénitude ». Et qui se refuse à faire la fête autour d'une renaissance ?
Réjouissons-nous de leur bonheur à eux, ces quelques milliers de saints officiels, reconnus, nommés et canonisés. Mais les autres ? Tous les autres ? L'Église rassemble en une même fête la « foule immense » des hommes devenus saints par la grâce de Dieu... l'humanité anonyme en marche depuis bien des millénaires vers sa destinée, sa destination dernière qui est Dieu.
Le cœur en fête, célébrons l'étonnante solidarité qui lie l'Église du ciel et celle de la terre. « Je crois à la communion des saints », unis à travers les siècles et les lieux. Faisons-nous un peu aujourd'hui :
- « contemporains des chrétiens et des religions de tous les siècles » ;
- « compatriotes des hommes de tous les continents » ;
- « vivants sur cette terre "a priori" de l'autre monde ».
Que cette fête de la Toussaint nous fasse emprunter le chemin qui conduit au bonheur dès ce monde et au chemin infini qui conduit au bonheur de tous les êtres depuis le commencement Monde et réunis éternellement au-delà de la vie présente.