Rechercher
Rechercher

Nos Lecteurs ont la Parole

La race des saigneurs

Par Nahi LAHOUD
Qu'est-ce qu'une race? Une race, selon le dictionnaire (comme le cite si souvent sur son blog mon ami JCB, entendre par là Jean-Claude Boulos), est un groupe naturel d'individus présentant un ensemble de caractères physiques communs. En effet, dans ce monde, il y a tant de races. Heureusement, chez nous au Liban, il y en a très peu. Lammenais, par contre, disait : «Il existe deux races, la race égoïste de l'intérêt pur, et la race sympathique du devoir et du droit.» Malheureusement, la première a pris le pas sur la seconde. Au sein de notre société (si on peut appeler cela une société), l'intérêt prime sur le droit.
Effectivement, au Liban, je disais donc, il y a deux races qui nous... harassent. Elles sont similaires à celles exprimées par Lammenais, mais je leur ai trouvé une autre appellation. Une appellation judicieusement contrôlée. Il y a la race des seigneurs (hélas, il n'en subsiste qu'une infime quantité). Cette race a toujours cherché à sauvegarder le visage d'un Liban civilisé, basé sur les traditions ancestrales, elle a milité pour le respect de l'autre, l'amour du prochain, la tolérance, refusé de transformer le pays en une jungle remplie de fauves prédateurs. Et puis, il y a cette autre race, qui a «milicisé» de jeunes délinquants, qui a décidé de prôner partout le nihilisme, l'anarchie, la laideur, la haine du prochain, la mort, le fanatisme aveugle, pour s'accrocher à un pouvoir chancelant. Avec cette race, nous avions à choisir entre le sursaut du désespoir et la tombe, ou la sagesse et la survie. Il était donc facile de deviner que le citoyen doté d'un puissant instinct de conservation préférait la seconde solution.
Donc, cette race d'hommes, qui n'a pas de visage, pas d'âme, pas d'identité, et surtout pas de culture, je l'appellerai la race des... saigneurs. Les mœurs n'ont jamais été pires avec elle et les Libanais ne seraient pas mécontents d'observer son naufrage. Mais quand ? se demandent les plus angoissés, à Pâques ou à la Trinité? Pour moi (le saigné à blanc), cette race (on l'a vue à l'épreuve récemment à Bourj Abi Haïdar et bien avant dans des circonstances encore plus primitives: à Ehden, à Kaa, à Sabra et Chatila, au Chouf) n'a pas de place dans notre société; cette race n'a pas le droit d'exister, surtout dans ce Liban qui est soi-disant le pays de l'amour, de l'hospitalité, de la culture, de la coexistence pacifique. Une coexistence pacifique façonnée à la manière «atlantique». Jean-Paul II disait que le Liban est un message, Daniel Rondeau décrivait notre pays comme étant une idée. Moi, j'en déduis que le Liban est devenu une sorte de SMS, paramétré cybernétiquement sur une idée fixe: celle de faire régner indéfiniment la racaille dans la pagaille.
Seigneur, préservez-nous de cette race de primates enchâssée dans la crasse mâtinée d'un primitivisme paléozoïque et d'une décadence jurassique. Faites que ces races... taquouères australopithèques* disparaissent à jamais de nos traditions. Sinon, nous allons retourner très prochainement à l'âge de la pierre (ponce) où les... Ponces Pilate (intellectuellement limités), seront légion. «Je ponce, donc je suis!»
Comme quoi, pour ainsi dire, je conclurai en toute âme et conscience... qu'à tout saigneur toute horreur.

Nahi LAHOUD

* Hominidé de l'ère primaire, qui n'était pas encore à proprement parler un homme.
Qu'est-ce qu'une race? Une race, selon le dictionnaire (comme le cite si souvent sur son blog mon ami JCB, entendre par là Jean-Claude Boulos), est un groupe naturel d'individus présentant un ensemble de caractères physiques communs. En effet, dans ce monde, il y a tant de races. Heureusement, chez nous au Liban, il y en a très peu. Lammenais, par contre, disait :...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut