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Nos Lecteurs ont la Parole

Vers une nouvelle Nahda

Par Amine ÉLIAS
Ce dont le Liban a besoin aujourd'hui, c'est d'une nouvelle renaissance culturelle au niveau de tous ses régions,  ses classes, ses communautés et ses générations. Une renaissance semblable à celle que le Liban a connue au début du XXe siècle et qui fut le levier de la renaissance arabe. Cette renaissance doit comprendre tous les aspects intellectuels et culturels (science, philosophie, histoire, sociologie, littérature, poésie et arts). Une telle renaissance favoriserait une atmosphère propice à  de nouvelles idées et à de nouveaux courants basés sur la pensée et l'innovation. Elle servirait en outre de réceptacle où viendraient s'entrecroiser et se mélanger les nouvelles idées et créations libanaises. Cette démarche, et ce qui s'ensuivra de discussions rationnelles, respectueuses de l'opinion de l'autre, ouvertes, sincères et engagées, frayera la voie à un courant centriste commun entre tous les courants libanais, basé sur la culture consensuelle (Pacte) ; cette culture est le seul garant de la prospérité du pays, comme le prouve l'histoire.
Les Libanais ne peuvent pas faire confiance à l'actuelle classe politique, dont les défauts sont connus, intellectuels autant que moraux, pour reconstruire leur pays et leur État. En témoigne leur bilan passé et présent. La reconstruction d'un État a besoin d'hommes de sciences, de culture, de sens civique, épris de modernisation, et donc de représentants de la jeune génération qui a su accompagner le progrès et participer à la Nahda. Cette génération-là est  capable, par le moyen d'un dialogue rationnel,  de créer  un courant libanais centriste et mûr, qui permette aux communautés libanaises de tourner définitivement la page noire d'une période marquée par des conflits entre ses diverses cultures, pour s'orienter vers une civilisation commune, et par suite une identité commune transcendant les identités confessionnelles. Je crois que cette classe de Libanais, grâce à l'expérience qu'elle possède, est qualifiée pour initier un mouvement conduisant à une nouvelle civilisation, qui sera en même temps commune et individualisée.  
Je lance donc un appel à toutes les universités, tous les instituts, les mouvements culturels et tous les grands penseurs libanais (philosophes, historiens, hommes de lettres, hommes de sciences, artistes) pour qu'ils ouvrent la voie devant la jeunesse libanaise, et qu'ils la protègent. Et au lieu de laisser les jeunes le seul choix de l'émigration, il faut les attirer, les protéger et les aider car ils sont appelés à être les piliers de la nouvelle Nahda, appelée à naître de l'expérience des grands penseurs libanais et du dynamisme des jeunes.
Le devenir libanais ne se reconstruira pas sur des fondements solides si les jeunes Libanais cultivés abdiquaient leur rôle ; ces jeunes sont appelés à devenir l'incarnation d'une culture consensuelle entre citoyens d'une même nation, les initiateurs d'un nouveau Pacte national comprenant une vision au long terme, et non pas un compromis qui protégerait seulement les intérêts d'une classe politique corrompue et provoquerait à court terme de nouvelles crises internes.
Collaborons et marchons ensemble, pour permettre à  une nouvelle génération de philosophes, d'historiens, de sociologues, d'hommes de lettres et de sciences de poursuivre le travail commencé par Michel Chiha, Jawad Boulos, Kamal Joumblatt, Kamal el-Hage, René Habachi, Charles Malek, Michel Asmar, Youakim Moubarak, Moussa Sadr, Soubhi Saleh, Antoine Mourani, Georges Khodr, Michel Hayek, Ibrahim Abdel-Al et tant d'autres. Ces jeunes sont les porteurs de la flamme de la nouvelle Nahda et de la vision qu'elle comporte ; ils sont les créateurs du courant centriste et de la nouvelle renaissance libanaise basée sur la culture consensuelle. La jeunesse cultivée, intellectuelle, ouverte, engagée, est qualifiée pour offrir des hommes  capables de reconstruire un État moderne. Elle représente notre seul espoir.

Amine ÉLIAS
Doctorant à l'USEK
Ce dont le Liban a besoin aujourd'hui, c'est d'une nouvelle renaissance culturelle au niveau de tous ses régions,  ses classes, ses communautés et ses générations. Une renaissance semblable à celle que le Liban a connue au début du XXe siècle et qui fut le levier de la renaissance arabe. Cette renaissance doit comprendre tous les aspects...
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