13 avril 1975, 13 avril 2025, cinquante ans se sont écoulés. Le pays est plus déchiré qu’il ne l’était en 1975, et les lignes de démarcation sont toujours présentes dans le cœur. Le tri régional Est Ouest, est plus aigu démographiquement. Qu’il s’agisse d’un acte de provocation par un parti ou une tribu, le spectre de la guerre civile refait surface de nouveau.
Armes, dossier qui tourne en rond depuis plus d’un demi-siècle, et le conflit qui avait fait entre 150 000 et 250 000 victimes à l’époque, reste imprimé et inoubliable dans les mémoires des Libanais.
La Syrie et Israël, qui ont alternativement soutenu des groupes militaires, ont laissé place à des dissensions internes.
De plus, la guerre a officiellement pris fin en 1989 avec les accords de Taëf, où un délai de trois ans était prévu pour que toutes les parties belligérantes déposent leurs armes. Cependant, rien n’a été accompli depuis.
Ainsi, tout comme en 1975, il y a des doutes concernant le ramassage des armes lourdes. Avec les camps palestiniens qui sont toujours fortement armés et les milices locales ayant établi un quasi-État, l’éventualité d’une guerre civile ne peut être exclue, surtout si l’armée libanaise décide de recourir à la force.
Enfin, comme en 1975, sauf miracle, l’avenir politique du pays baigne dans un flou total. Si le Liban ne veut pas ou ne peut pas ramasser les armes, Israël pourrait imposer une nouvelle réalité manu militari, laissant au Liban le soin de gérer seul les conséquences d’un conflit prolongé en occupant tout le Sud, laissant ces répercussions sécuritaires internes tomber sur les têtes de la caste politique actuelle. Espérons ne pas arriver à ce stade.
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