Le pape approuve la canonisation de l’évêque arménien catholique Ignace Maloyan

La canonisation de l’archevêque martyr Ignace Maloyan (1869-1915) a été approuvée par le pape François suite à la session ordinaire des cardinaux et des évêques, a annoncé lundi le service de presse du patriarcat arménien catholique. La date de la canonisation sera annoncée ultérieurement.

Le prélat avait été tué par les forces ottomanes à Istanbul le 11 juin 1915, dans le cadre du génocide arménien, à la même époque que d’autres religieux, comme l'évêque syro-catholique Flavien Michel Melki, également déclaré bienheureux, et tué en compagnie de l'évêque chaldéen Jacques Abraham, le 28 août 1915, ou encore les frères capucins Léonard Melki et Thomas Saleh, tués en 1915 et 1917, déclarés eux aussi bienheureux par le Vatican.

Selon la biographie distribuée par le patriarcat arménien catholique, le bienheureux martyr Ignace Maloyan est né à Mardin (actuelle Turquie, en Anatolie du sud-est) le 15 avril 1869. Il a reçu son éducation primaire dans une école affiliée à l'archidiocèse arménien de la ville, sous la garde du métropolite Melkon Nazarian, qui a rapidement reconnu sa grande intelligence et sa foi profonde.

En 1883, le métropolite l'envoya au monastère patriarcal de Notre-Dame de Bzommar dans le Kesrouan, au Mont-Liban, où il fut élevé dans un environnement monastique qui lui permis d'approfondir sa foi et d'établir les fondements de son futur sacerdoce.

Le 6 août 1896, fête de la Transfiguration, il reçut le sacrement de la prêtrise par le Patriarche Stephanos Peter X Azarian. Après son ordination, Ignace Maloyan commença son service sacerdotal au monastère de Notre-Dame de Bzommar, où il resta environ un an et demi avant d'être affecté en Égypte, où il s’est déplacé entre la ville d’Alexandrie et Le Caire. Il fut ensuite envoyé à Constantinople, où il passa neuf mois, avant de retourner dans sa ville natale de Mardin.

Célébré… puis martyrisé

En 1911, le synode patriarcal de l'Eglise arménienne, tenu à Rome, l'a élu archevêque du diocèse de Mardin. Le 22 octobre de la même année, il est ordonné évêque par le patriarche Boghos Bedros XIII Terzian.

Pour mémoire

Persécutés puis tués sous l’Empire ottoman, deux capucins originaires de Baabdate déclarés bienheureux

L'évêque Maloyan « se distinguait par sa sainteté et ses vertus », selon le communiqué du patriarcat. Il se souciait des intérêts de sa paroisse et de ses paroissiens, ce qui a attiré l’attention de ses contemporains, jusqu’à la Sublime Porte d'Istanbul, qui l'a récompensé en le couvrant d’honneurs en reconnaissance de ses contributions.

Néanmoins, les mêmes autorités ottomanes devaient décider de sa perte quelques années plus tard, dans la foulée des massacres ottomans perpétrés contre les Arméniens. Le 11 juin 1915, accompagné d'un groupe de prêtres et de croyants, l'évêque Maloyan trouve la mort aux mains de ses bourreaux ottomans, après avoir résolument refusé de renier sa foi chrétienne. Il fut exécuté séparément, après être resté indifférent aux menaces comme aux promesses. Selon certains récits, des témoins parmi les gardiens de la colonne de déportés racontent avoir vu « une sorte de nuée lumineuse » au-dessus des prisonniers, qui avaient obtenu de célébrer une dernière prière avant d’être exécutés. 

Son procès en béatification avait été ouvert en 1966 et officiellement conclu le 24 avril 2001. Le 2 octobre suivant, le pape Jean-Paul II l'a béatifié lors d'une cérémonie solennelle tenue dans la cour de la basilique Saint-Pierre au Vatican.

L’Eglise arménienne catholique célèbre sa mémoire chaque année, en date du samedi le plus proche du 9 juin, en souvenir de son attachement à sa foi et de sa mort « héroïque ».