Crois-tu au père Noël ? Une question qui tombe bien en ce mois avec l’entrée en vigueur de quelque chose d’inédit au Liban, un arrêt de combats de soixante jours, et non un cessez-le-feu, depuis le 27 novembre.
Plus originale, cette fameuse résolution 1701 des Nations unies, remodelée, recousue avec le chef du Parlement, une milice et un gouvernement démissionnaire avec des conditions bizarres, étranges, avec la bénédiction des grandes puissances, où chaque partie qui a mené la guerre et au nom du doute peut attaquer la partie adverse sans que cela soit considéré comme une violation du cessez-le-feu.
Dans ce contexte, tout le monde est vainqueur, nul n’est vaincu. On pourra repartir de zéro. L’armée libanaise pourra se déployer là où les Israéliens vont quitter, et les combattants se retireront derrière Saïda. Et ici, on ignore le sort de toutes ces armes lourdes entre les mains des milices : seront-elles vendues ou se retourneront-elles sur diverses fractions libanaises, comme prélude à une nouvelle guerre civile, ou au nom de la paix à la libanaise remises à l’armée ?
Une grande question qui nécessite une réponse urgente, surtout quand on sait que depuis 2006, les chefs de tribu de confessions diverses se sont mis d’accord pour une sécurité à l’amiable. Ils ont bâti un État dans un État, où les armes d’une seule confession ont pu exercer le chantage de la terreur, et les gouverneurs officiels n’étaient que des pions inefficaces exerçant le pouvoir sous diverses menaces.
Des menaces qui, espérons, ne porteront pas leurs fruits cette fois pour l’élection d’un nouveau président de la République en janvier prochain. Un président hors de cette caste politique, souhaite-t-on, pour libérer le pays de la soumission et de l’humiliation.
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