
L'agence onusienne a enregistré la présence de 779 645 réfugiés syriens au Liban d’après ses dernières estimations de mars 2024. Archives AFP.
Comme annoncé lors d’une réunion au ministère de la Santé la semaine dernière, le Haut-Commissariat aux Réfugiés de l’ONU au Liban (HCR) est contraint de réduire drastiquement ses dépenses liées à sa couverture médicale accordée jusque-là aux réfugiés syriens enregistrés au Liban, dont le nombre est estimé à 779 645 personnes d’après ses dernières estimations de mars 2024. Pour rappel, l'enregistrement systématique des ressortissants du pays voisin arrivant au Liban n'est plus effectué par le HCR depuis mai 2015 à la demande des autorités libanaises.
Ce message envoyé aux acteurs libanais et internationaux intervient dans la foulée du milliard d’euros récemment promis par l’Union européenne (UE) par la voix de la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen. Une annonce faite lors de sa visite à Beyrouth le 2 mai dernier en compagnie du président chypriote, Nikos Christodoulidès. Celle-ci tournait autour de ce dossier hautement prioritaire dans l’actualité libanaise ces dernières semaines, sur lequel Bruxelles s’est engagé à financer toute une série d’acteurs, dont le HCR, jusqu’en 2027.
« Redéfinir nos priorités »
Mais d’après un communiqué publié sur son site internet, le HCR au Liban n’a été financé au 31 mars de l’année en cours qu'à hauteur de 15% de son budget annuel. « On demande au HCR et aux humanitaires de faire plus avec moins, annonce le communiqué. Cela a obligé le HCR dans le monde entier, et au Liban en particulier, à redéfinir ses priorités », justifie le texte, qui ajoute que cette réduction drastique de son budget est due aux « crises successives dans le monde ».
En raison de ces contraintes de financement, le HCR réduira à partir du 1er juin la prise en charge des interventions médicales dites « non urgentes » — où « un risque immédiat pour la vie » n’est pas avéré — à hauteur de 60 à 70%. Une mesure prise selon le HCR pour se focaliser sur les « interventions susceptibles d'avoir le plus grand impact pour les patients ». La différence pour la couverture des frais des soins de santé devra donc être assurée par les bénéficiaires eux-mêmes.
Celui-ci précise également qu’il continuera de soutenir les accouchements, les soins néonatals et pédiatriques, ainsi que les interventions urgentes de sauvetage conformément à ses procédures opérationnelles standard (SOP). L’agence onusienne maintiendra en outre les initiatives de sensibilisation qu’elle mène auprès des réfugiés pour rester en bonne santé ainsi que son soutien aux services de santé préventifs pour alléger la charge sur les hôpitaux.
(Suite) On a fait l’inverse. Dans ces conditions, il est naturel qu’ils développent de moins en moins d’efforts pour retourner chez eux et sont convaincus que nos normes vont changer pour s’adapter à eux. Certains politiciens passent le plus clair de leur temps à exacerber les tensions en disant que les ces « produits d’importation » sont victimes de notre société. La communauté Libanise reste pour l’instant silencieuse car elle est bâillonnée mais, comme dans tous les pays du monde, elle n’est pas prête à accepter des populations étrangères à son identité.
19 h 06, le 09 mai 2024