Le bureau politique du Courant patriotique libre (CPL) s'est déclaré mercredi en faveur d’une charte nationale qui préserverait le Liban et la formule libanaise, tout en respectant le partenariat de ses différentes composantes. Dans un communiqué publié à l’occasion de sa réunion périodique, le parti dirigé par Gebran Bassil a appelé à la protection des civils dans tout le pays, et mis en garde contre les risques des bombardements israéliens, particulièrement pour les populations du Sud et de la plaine de la Békaa.
Au lendemain de l’attaque sanglante du mouvement palestinien Hamas contre Israël, le 7 octobre 2023, le Hezbollah pro-iranien s’était invité dans le conflit, par solidarité avec les Palestiniens de la bande de Gaza. Depuis, le Liban-Sud, la Békaa et la région de Baalbeck subissent régulièrement des bombardements israéliens, faisant des centaines de victimes, hommes armés et civils.
Le CPL a salué la résolution lundi du Conseil de sécurité de l’ONU exigeant un cessez-le-feu immédiat à Gaza, espérant sa bonne application à Gaza et des répercussions positives au Liban. Le parti fondé par l’ancien président Michel Aoun a condamné les récentes attaques israéliennes dans la Békaa, dont celle contre un centre de secours dans le village de Hebbariyé dans la nuit de mardi à mercredi, qui a fait 7 morts parmi des secouristes, mais aussi le brouillage informatique de l’Aéroport international de Beyrouth (AIB).
C’est dans ce cadre que le parti aouniste a appelé le Hezbollah à redoubler d’efforts pour épargner les civils au Liban, plus particulièrement dans le Sud et la Békaa, à les protéger contre les bombardements israéliens et à leur reconnaître le droit de refuser la guerre et de préserver leurs biens. « Le CPL demande à l’armée, la résistance et les services d’urgence de redoubler d’efforts pour rassurer la population, tout en comprenant son droit à rejeter la guerre qui menace sa vie et ses biens », précise le communiqué.
Cet appel intervient au lendemain d’un incident entre les habitants du village chrétien du Liban-Sud, Rmeich, et des miliciens qui tentaient d’installer une rampe de lancement de roquettes pour bombarder Israël.
Le CPL s’est également dit prêt à mener les concertations nécessaires et à s’engager dans tout dialogue pour parvenir à élire un président de la République consensuel qui œuvrerait à protéger le Liban et à bâtir un Etat. C’est dans ce sens qu’il a appelé à accélérer le processus électoral, invitant le président du Parlement, Nabih Berry, et les députés, à accomplir leur devoir constitutionnel. « Maintenir le vide est un danger pour l'existence de l'État et de la nation », a insisté le communiqué.
Depuis l’expiration du mandat de Michel Aoun, le 31 octobre 2022, le Liban est sans président, et son gouvernement démissionnaire présidé par Nagib Mikati expédie les affaires courantes depuis mai 2022.
« Le CPL refuse d’être un simple spectateur de l’atteinte à la Constitution de la part d’un gouvernement démissionnaire et sans légitimité, qui met en péril le partenariat entre les Libanais », souligne le communiqué, déplorant le manque de réaction des acteurs politiques concernés.
Saluant enfin les réunions à Bkerké sous la houlette du patriarche maronite, Béchara Raï, entre les différentes composantes politiques chrétiennes, le CPL a dit espérer « la publication d’une charte nationale » qui préserverait le Liban, son message, sa formule, son unité et respecterait le partenariat équilibré au sein de l’Etat. Dans ce cadre, il a mis en garde « contre l’exclusion des chrétiens », faisant part de son refus catégorique du report constant de l’élection d’un chef de l’Etat, de la limitation de ses pouvoirs et de l’élimination du partenariat durant cette absence.
La dernière réunion qui a rassemblé les partis chrétiens au patriarcat maronite de Bkerké s’est déroulée le 21 mars dernier. Elle a été boudée par le courant des Marada dont le chef, Sleiman Frangié, est le candidat officiel du tandem chiite Amal-Hezbollah à la présidentielle.
Où sont mes commentaires?
21 h 02, le 28 mars 2024