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Nos Lecteurs ont la Parole

Quoi ? N’importe quoi ! Et moi !

Dans notre société actuelle où le sens profond des choses semble s’égarer dans un labyrinthe de superficialité et de trivialités, notre esprit danse sur une folle cadence hasardeuse, vague et vaporeuse. Cette quête incessante de l’insensé, de l’absurde et de l’effréné s’aventure sur une piste où le cynisme épouse la grossièreté et où l’obscénité valse au rythme de l’incongruité. Happés par la frénésie de sembler, de paraître et d’exposer, allant jusqu’à braver toute logique et rationalité, nous nous perdons dans un tourbillon de ragots, de clichés et d’échos, sans parvenir à distinguer l’essentiel du superflu, le nécessaire du négligeable et l’accessoire de l’indispensable. Possédés et obsédés par l’accumulation d’actualités, de ragots et de données, souvent dépourvus de conscience, de sens et de réelle finalité, nous nous noyons dans un océan de faits oiseux, stériles et infructueux.

Nous voilà alors, quêtant des réponses à des questions futiles mais, devenues existentielles, dans un monde où les illusions, les confusions et les aberrations s’invitent chez nous sans y être implorées. On veut tout savoir sur tout, une sorte de recherche de nouveautés, de cancans et de mondanités pour satisfaire notre curiosité, notre appétit et notre cupidité. Dans notre ère de superficialité et d’instantanéité, le « quoi » assoiffé par l’avidité est conjugué au mode présent parfait. On cherche des réponses rapides et prémâchées, sans prendre le temps de réfléchir véritablement à la profondeur des questions qui nous assaillent. Le « quoi » semble se transformer en un mélange chaotique d’annonces communes, de faits vils, méprisables et avilis. Les médias sociaux débordent de contenus insipides et de débats stériles, où la vérité est souvent reléguée au second plan derrière l’ahurissant et l’inaccoutumé.

Pourquoi cette quête incessante du « quoi » ? Est-ce un désir sincère de comprendre le monde qui nous entoure, ou simplement une façade pour dissimuler notre vacuité intellectuelle ?

Le « pourquoi » devient de plus en plus frivole à mesure que nous nous enfonçons dans cette valse de puérilités et de légèreté. Dans son royaume où les questions se multiplient comme des champignons après la pluie, les réponses étouffent sous un amas d’inconvenance et d’indécence. Le pourquoi devient souvent auxiliaire imparfait, relégué au second plan derrière ce quoi tout étonné.

Le « n’importe quoi ». Cette expression résume à elle seule la bévue de notre époque, où tout semble permis et où la vérité se dilue dans un océan de « fake news », d’influence, de manipulations et d’arrogance. Dans notre société contemporaine, nous sommes confrontés à un phénomène préoccupant : un flot incessant de « n’importe quoi » qui semble nous ruiner, nous éroder pour étioler nos valeurs primordiales indispensables et fondamentales.

Le « n’importe quoi » règne en maître sur une cour encombrée. Cacophonie de discours discordants, tapage d’opinions superficielles, course aux images et aux photos filtrées, chahut d’informations fragmentées inondent, pour dévaster nos vies au quotidien. Les labyrinthes sociaux, les médias de masse et même nos interactions personnelles sont saturés de ce chuintement inutile qui masque souvent la réalité pour diluer, sans peine, nos valeurs morales, souvent ancestrales. Les mensonges prolifèrent, les falsifications abondent et les rumeurs cavalent. Cette recherche frénétique de l’émotion, du scandale et de la sensation revêt l’habit d’une farce grotesque, où le sérieux se mêle au ridicule dans une danse macabre de l’absurdité. Les valeurs telles que l’intégrité, la responsabilité et le respect se relèguent à l’arrière-scène, remplacées par le culte de la fausseté, de l’apparence et de l’instantanéité. La vérité devient une notion relative et l’information se transforme en un spectacle permanent où le surprenant l’emporte sur le banal et l’ordinaire. Ainsi, la surabondance de nouvelles inventées, arrosée de contenus sensationnels, crée un décor social où l’authenticité devient malléable, souple et maniable.

Malgré la stupidité évidente de cet orchestre composé de « n’importe quoi », son jeu continue à exercer une attraction magnétique sur nos esprits conditionnés. Nous nous accrochons désespérément à des fragments de sens et de notes, dépourvus de toute substance vraie. La vérité, l’intégrité, la compassion, le respect deviennent des concepts de plus en plus flous, remplacés par une culture d’insouciance, de dérision et d’irrévérence. Elles sont souvent sacrifiées sur l’autel du « n’importe quoi », laissant place à une culture de l’obscénité, du cynisme et de la lubricité.

Mais comment en sommes-nous arrivés là ? Quelles sont les raisons de cette prolifération du « n’importe quoi » dans nos vies et dans nos sociétés ? On pointe du doigt la montée en puissance des réseaux et des médias sociaux où la superficialité règne en maître, la quête effrénée du divertissement immédiat au détriment de la réflexion profonde, ou encore la perte de repères moraux et éthiques dans un monde en perpétuel changement, une recherche obsessionnelle de sens dans un monde de plus en plus dépourvu de celui-ci.

Nous sommes hélas des curieux égarés dans un désert de médiocrité, fouillant désespérément une oasis de signification dans un océan d’absurdité. Peut-être est-il temps de mettre fin à cette comédie saugrenue et de nous concentrer sur des quêtes plus significatives, expressives, révélatrices de notre authenticité. Le « n’importe quoi » est destructeur, funeste et ravageur. Il érode nos énergies, étouffe nos pensées pour nous interdire de renouer avec les valeurs fondamentales, la pensée critique, l’éducation morale et l’engagement civique. Notre société est en crise, se suffisant de n’importe quoi pour survivre.

Mais il ne s’agit pas de survivre, il faudrait vivre seulement, pleinement, dans le respect, la solidarité, la sincérité, le certain et l’assuré pour construire un monde des plus vrais.


Les textes publiés dans le cadre de la rubrique « Courrier » n’engagent que leurs auteurs. Dans cet espace, « L’Orient-Le Jour » offre à ses lecteurs l’opportunité d’exprimer leurs idées, leurs commentaires et leurs réflexions sur divers sujets, à condition que les propos ne soient ni diffamatoires, ni injurieux, ni racistes.

Dans notre société actuelle où le sens profond des choses semble s’égarer dans un labyrinthe de superficialité et de trivialités, notre esprit danse sur une folle cadence hasardeuse, vague et vaporeuse. Cette quête incessante de l’insensé, de l’absurde et de l’effréné s’aventure sur une piste où le cynisme épouse la grossièreté et où l’obscénité valse au rythme de...

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