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Économie - Environnement

Un nouveau fonds au Luxembourg dédié aux investissements « verts » au Liban

Créé à l’initiative du PNUD et sous l’égide du ministère de l’Environnement, le « Lebanese Green Investment Facility » sera ouvert aux entrepreneurs libanais dans le Grand-Duché.

Un nouveau fonds au Luxembourg dédié aux investissements « verts » au Liban

Des panneaux solaires installés sur des toits à Aramoun, au sud de Beyrouth. Photo João Sousa

Comme initialement annoncé au sommet climatique de la Cop28 organisé à Dubaï en décembre dernier, un nouveau fonds spécifiquement dédié aux investissements « verts » au Liban sera opérationnel dans les trois à six prochains mois au Grand-Duché du Luxembourg. Le « Lebanese Green Investment Facility » (Fonds libanais pour les investissements verts, LGIF) sera donc basé hors du Liban mais destiné aux entrepreneurs, industriels et agriculteurs libanais, aujourd’hui privés de sources de financement pour leurs projets en raison de la crise économico-financière qui sévit dans le pays depuis 2019, et sera consacré aux projets écologiques.

L’idée a germé au sein du bureau de Beyrouth du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) vers la fin 2018, tel que le précise à L’Orient-Le Jour Vahakn Kabakian, conseiller en changement climatique et chef de projet au PNUD-Liban. « Les engagements du Liban dans le cadre de l’Accord de Paris (2015) ont été un déclencheur pour nous », explique-t-il. Dans le cadre de cet accord global, le Liban s’est en effet engagé à augmenter de 15 % son apport énergétique venant de sources renouvelables et de 30 % en cas d’aide au financement. « Il était nécessaire d’inclure dans le processus le secteur privé, véritable moteur pour atteindre les objectifs nationaux », poursuit-il.

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Le Liban, à travers le ministère de l’Environnement épaulé par le PNUD, postule alors pour un financement dans le cadre des Nations unies, en vue d’une consultation visant à concevoir un fonds spécialisé. « Nous en sommes sortis en 2022 avec une série de recommandations, notamment le fait de ne pas enregistrer ce fonds au Liban, en raison de la situation financière et bancaire actuelle, de le dédier spécifiquement à des projets à impact écologique indéniable et de le tourner vers le secteur privé », souligne-t-il.

Il a fallu encore au PNUD deux années pour mettre en place des bases solides à la création de ce fonds, qu’il a été décidé d’installer au Luxembourg, « un État où les normes européennes sont appliquées de manière très stricte ». « Quand nous avons étudié le marché, nous avons noté la présence d’un nouveau fonds, le « Lebanon Economic Empowerement Fund » (LEEF), auquel nous avons rattaché le LGIF », poursuit-il.

Le LEEF a été créé en 2021 par le groupe suisse Palladium et Cedar Oxygen (un fonds d’aide aux industries libanaises sinistrées par la crise économique et financière, lancé en 2020), avec un budget de 500 millions de dollars visant à « fournir des crédits aux entreprises locales pour les aider à améliorer leur compétitivité, à maximiser leur production et à créer des emplois », peut-on lire sur le site Internet du groupe Palladium.

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Les ambitions pour le LGIF sont de 60 millions de dollars dans une première phase, indique Anthony Jabbour, directeur exécutif de Cedar Oxygen, à L’OLJ. Il précise cependant que la direction du LGIF n’attendra pas que toute la somme soit collectée pour commencer à octroyer des prêts. Parmi les investisseurs visés : des acteurs privés et des organisations internationales qui aideront à travers plusieurs mécanismes à réduire l’impact des intérêts sur les bénéficiaires tout en ne lésant pas les investisseurs.

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A qui s’adresse ce fonds ? Pour postuler il faut, selon Vahakn Kabakian, être détenteur d’un projet ayant une finalité écologique, à titre d’exemple une usine qui cherche à installer des panneaux solaires pour réduire sa facture d’électricité et son impact sur la pollution de l’air. D’autres projets pourraient avoir un lien avec la gestion de l’eau, la biodiversité, le transport durable, ou encore l’agriculture. « Ce fonds s’adressera à tous les acteurs du secteur privé, à condition qu’il s’agisse d’entreprises établies (en d’autres termes pas à l’état de projet) avec un minimum de 20 à 25 000 dollars pour les prêts », souligne Anthony Jabbour.

Les candidats à ces prêts devront inscrire leur projet sur le site Internet du LGIF, qui sera mis en ligne dans les mois prochains. Les critères d’éligibilité environnementale relèveront du PNUD, alors que l’éligibilité financière sera laissée à la direction du fonds.

Les investisseurs qui devront alimenter ce fonds ne seraient-ils pas découragés par la crise économique au Liban et la situation géopolitique complexe au Proche-Orient ? Selon Vahakn Kabakian et Anthony Jabbour, il existe des signes encourageants pour ceux qui connaissent bien la situation au Liban. Ils se réfèrent notamment au fait que les perspectives d’économies, à travers l’installation de systèmes d’approvisionnement en électricité durable notamment, sont telles qu’elles permettent aux bénéficiaires de rembourser leurs crédits grâce à ces économies substantielles dans une période relativement courte.

« Ce projet sera bénéfique au Liban d’une part parce que c’est un apport de capital dans un pays où il n’y en a presque pas actuellement, et d’autre part parce que l’argent sera dirigé vers l’investissement écologique », souligne Vahakn Kabakian. 

Comme initialement annoncé au sommet climatique de la Cop28 organisé à Dubaï en décembre dernier, un nouveau fonds spécifiquement dédié aux investissements « verts » au Liban sera opérationnel dans les trois à six prochains mois au Grand-Duché du Luxembourg. Le « Lebanese Green Investment Facility » (Fonds libanais pour les investissements verts, LGIF) sera donc basé...

commentaires (2)

Nous espérons que les pays aidants seront assez intelligents pour n’accorder qu’au ce aide au Liban, tant que la classe politique mafieuse est en place, elles iront droit dans les poches des corrompus qui sont insatiables et nous seront verts de rage mais sans aucun moyen pour les en empêcher. Ils ne sont là que pour s’enrichir facilement puisqu’ils n’ont aucune compétence pour gérer un pays.

Sissi zayyat

11 h 31, le 24 mars 2024

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Commentaires (2)

  • Nous espérons que les pays aidants seront assez intelligents pour n’accorder qu’au ce aide au Liban, tant que la classe politique mafieuse est en place, elles iront droit dans les poches des corrompus qui sont insatiables et nous seront verts de rage mais sans aucun moyen pour les en empêcher. Ils ne sont là que pour s’enrichir facilement puisqu’ils n’ont aucune compétence pour gérer un pays.

    Sissi zayyat

    11 h 31, le 24 mars 2024

  • Le principe est bon . C’est après que cela se gâte…l’argent va se terminer dans les poches de quelques uns et les projets seront rachitiques à l’arrivée.. les libanais sont des grands spécialistes de l’enterloup…. Rendez vous dans quelques années…..

    Marie elise Loubic

    13 h 47, le 20 mars 2024

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