Rechercher
Rechercher

Société - Justice au Liban

L'ex-directeur des douanes libanaises Badri Daher visé par cinq mandats d’arrêt

Les mesures ont été adoptées après la non-comparution de M. Daher à une audience prévue mardi par le premier juge d’instruction de Beyrouth par intérim, Bilal Halaoui.

L'ex-directeur des douanes libanaises Badri Daher visé par cinq mandats d’arrêt

Le directeur général des douanes libanaises, Badri Daher. Photo d'archives ANI

Le premier juge d’instruction de Beyrouth par intérim, Bilal Halaoui, a lancé mardi cinq mandats d’arrêt à l’encontre de l’ancien directeur des douanes libanaises, Badri Daher, pour n’avoir pas comparu ce jour-là devant lui. Les dossiers sur lesquels enquête le juge Halaoui ont trait notamment à « un enrichissement illicite, une négligence des charges de la fonction, ainsi que l’organisation d’une vente aux enchères non conforme aux règles en vigueur », affirme à L’Orient-Le Jour une source du palais de justice, précisant que ces dossiers n’ont pas de rapport avec la double explosion au port de Beyrouth (4 août 2020).

Bien qu’il soit toujours mis en cause dans cette affaire par le juge d’instruction près la Cour de justice, Tarek Bitar, l’ancien directeur des douanes avait été libéré avec seize autres détenus par l’ancien procureur général près la Cour de cassation, Ghassan Oueidate, en janvier 2023.

Il y a quelques années, un journaliste d’investigation, Riad Kobeissi, avait accusé Badri Daher, vidéo à l’appui, d’avoir truqué une vente aux enchères de biens saisis par les douanes. Le fonctionnaire a toujours nié cette accusation, ainsi que d’autres similaires.

Après avoir été mis en cause par l’ancien premier juge d’instruction de Beyrouth, Charbel Abou Samra, dans une affaire liée à la levée de l'interdiction de voyage d'un prince saoudien pris en flagrant délit de contrebande de Captagon, l’ancien directeur des douanes avait été innocenté par la chambre d’accusation de Beyrouth, en octobre 2022.

En vertu de la loi, une personne mise en cause, ou l’avocat qui le représente, peut demander au juge d’instruction un délai pour présenter des exceptions de forme. En l’espèce, une séance s’était tenue le 30 janvier dernier au cours de laquelle une telle requête avait été soumise au juge Halaoui, qui l’a acceptée. Or ni M. Daher ni son avocat n’ont comparu à l’audience prévue mardi pour la présentation des exceptions de forme.

« Le magistrat a le pouvoir légal de délivrer un mandat d’arrêt par défaut contre l’ancien fonctionnaire, parce qu’il l’avait notifié de l’audience de mardi lors de la séance du 30 janvier », explique un avocat sous couvert d’anonymat. Si dans les milieux favorables à Badri Daher, on ne nie pas la notification, on affirme cependant qu’elle concernait une séance fixée pour le 7 mai 2024, et non pour mardi dernier. Or, le juge Halaoui a avancé à mardi la date de l’audience sans notifier Badri Daher, indique-t-on dans ces milieux. « Impossible, rétorque l’avocat cité plus haut. « Un magistrat connu pour être aussi professionnel que le juge Halaoui ne peut en aucune façon avancer une séance sans avoir notifié la personne concernée. » « Même si, pour une raison quelconque, un huissier n’est pas parvenu à notifier Badri Daher, la notification a dû avoir lieu par affichage, comme l’édicte la loi », soutient-il, soulignant que « dans un tel cas, les mandats d’arrêt ont une base légale ».

Le premier juge d’instruction de Beyrouth par intérim, Bilal Halaoui, a lancé mardi cinq mandats d’arrêt à l’encontre de l’ancien directeur des douanes libanaises, Badri Daher, pour n’avoir pas comparu ce jour-là devant lui. Les dossiers sur lesquels enquête le juge Halaoui ont trait notamment à « un enrichissement illicite, une négligence des charges de la fonction, ainsi que...

commentaires (1)

Même si ces mandats n’y sont pas liés directement, cette affaire peut provoquer une (légère) fissure dans le mur entourant l’explosion du 4 août. N’challah!

Yves Prevost

07 h 11, le 29 février 2024

Tous les commentaires

Commentaires (1)

  • Même si ces mandats n’y sont pas liés directement, cette affaire peut provoquer une (légère) fissure dans le mur entourant l’explosion du 4 août. N’challah!

    Yves Prevost

    07 h 11, le 29 février 2024

Retour en haut