Alors l’abandon des amants dépasse toute mesure, ne connaît plus de bornes. Le feu se fit lumière. L’eau, qui ne luttait plus, se laissa caresser. Le vent, devenu rosée, s’accorda au ciel. Mille gouttes irisées disaient qu’elles avaient succombé. Qu’enfin elle était une avec le bien-aimé. Qu’il était un avec la bien-aimée. De cette union, de cette passion, jaillit la création d’une femme et d’un homme accordés.
Et c’est ainsi, en donnant sa chance à chaque instant, que peut naître le désir de s’engager, d’aller plus loin, de construire, au-delà du merveilleux éphémère de l’instant, la durée ardente et apaisée.
Passer de la relation amoureuse à la relation de couple est une des grandes aventures humaines.
S’engager au-delà de la rencontre, dans la durée, dans le rêve partagé et amplifié. S’engager avec nos différences vers un avenir à deux, pour agrandir ensemble une part d’éternité plus ensoleillée. S’engager pour créer des matins insolents, déjà riants du jour à venir. S’engager pour oser aborder aux rires de soirs resplendissants. S’engager aujourd’hui pour celui que je suis envers celle que tu es, pour construire au quotidien un futur à inventer. Ne pas s’engager pour un que je serai et que je ne connais pas envers une que tu deviendras et que j’ignore encore. S’engager non pour le pire et le meilleur ou pour l’incertitude aveugle, mais s’engager pour l’imprévisible et l’étonnement d’être ensemble. S’engager bien sûr avec le meilleur de moi ébloui vers le meilleur de toi étonné. S’engager pour des découvertes nacrées, pour l’abandon, la confiance, le plaisir offert et reçu. S’engager pour l’entraide et le soutien, pour la ferveur d’être deux à bâtir un avenir en commun.
Et puis un jour, après bien des errances, enfin apaisé, engagé, le bien-aimé viendra chuchoter à sa bien-aimée : « Aujourd’hui, je sais que je ne dirai plus « je t’aime », mais qu’en ta présence comme en ton absence, je louerai simplement la vie de me sentir rempli d’amour, de lumière, de joie et d’immense gratitude de t’avoir rencontrée. »
Et puis viendra le temps, j’ose l’espérer pour chacun, où, avec l’appui d’un amour unique, il devient possible de s’allier et de se fondre dans l’amour universel !
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