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Société - Fêtes de fin d'année

Les retrouvailles familiales au Liban priment sur les prix élevés des billets d’avion et le risque de guerre

La guerre pourrait-elle s’étendre davantage ? L’aéroport de Beyrouth pourrait-il fermer ? Personne n’en est tout à fait sûr, mais ces expatriés libanais sont tout de même revenus pour les fêtes de fin d’année.

Les retrouvailles familiales au Liban priment sur les prix élevés des billets d’avion et le risque de guerre

Des décorations de Noël au centre-ville de Beyrouth. Photo d'archives João Sousa

Quand Marc*, un expatrié de 34 ans travaillant à Londres, a acheté son billet d’avion en février dernier pour passer Noël au Liban, il ne pouvait imaginer qu’une guerre éclaterait dans la région le 7 octobre. Ce qui a démarré par une attaque surprise du Hamas contre Israël s’est transformé en guerre dans la bande de Gaza, le conflit débordant au Liban-Sud où les tirs transfrontaliers quotidiens entre le Hezbollah et Israël ont déplacé des dizaines de milliers de personnes.

Mais Marc n’a pas annulé son voyage pour autant et fait partie de cet afflux d’expatriés rentrés au Liban pour les vacances, malgré les avertissements de certains analystes craignant de voir la guerre s’intensifier davantage. Et ils ne sont pas les seuls : Aïda Fayad, responsable de compte pour une entreprise technologique en France, fait partie de ces expatriés inquiets face à une possible escalade. « Je suis inquiète... mais j’espère le meilleur et qu’au moins cela reste calme jusqu’à la fin des vacances », déclare-t-elle à L’Orient Today. Elle se dit particulièrement préoccupée par le fait de pouvoir rentrer en France à temps pour son travail après la pause de Noël.

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Car les escarmouches à la frontière sud du pays se sont de fait intensifiées ces dernières semaines. Déjà, en octobre, les affrontements avaient conduit certaines compagnies aériennes à annuler des vols vers Beyrouth, suscitant la crainte que l’unique aéroport du pays puisse fermer. « En cas de problème... j’essaierai de prendre le premier vol pour quitter le Liban », assure Aïda Fayad. De son côté, Marc ne pense pas que la situation se détériorera au point de provoquer la fermeture de l’aéroport. « Si cela arrivait, je suis sûr qu’il y aura des bateaux partant pour Chypre. C’est mon plan de secours », dit-il. La guerre de 2006 au Liban avait vu des milliers de ressortissants étrangers évacués par bateau de Beyrouth vers Chypre. Les États-Unis et le Canada ont d’ailleurs déclaré en octobre préparer des plans d’évacuation des civils par bateau au cas où la guerre s’intensifierait au Liban.

 La famille d’abord

Autre problème en cette fin d’année : les prix exorbitants des billets d’avion. Aïda Fayad confie avoir payé 1 300 dollars aller-retour pour son billet depuis Paris, juste pour passer huit jours au Liban. Outre les hausses de prix habituelles à l’approche des fêtes, les prix plus élevés sont probablement dus à une offre limitée de sièges pour le voyage de retour. Middle East Airlines, la compagnie phare du Liban, a considérablement réduit ses vols dans les semaines suivant le 7 octobre. Par « mesure préventive », elle avait également déplacé une partie de sa flotte vers des aéroports étrangers, dont celui d’Istanbul.

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Néanmoins, le 8 décembre, la compagnie a programmé 152 vols supplémentaires du 14 décembre 2023 au 10 janvier 2024 en raison de la forte demande pendant la saison des vacances, mais la quantité de ses vols n’est toujours pas revenue aux niveaux d’avant le 7 octobre. Fadi el-Hassan, directeur de l’Aéroport international de Beyrouth, n’a pas répondu aux sollicitations de L’Orient Today sur le nombre de voyageurs à l’arrivée cette saison.

Malgré les inquiétudes concernant les sommes à débourser pour voyager et la guerre aux portes du Liban, les expatriés de retour se disent heureux de passer du temps avec leurs proches en décembre. « Je veux voir ma famille. Mon temps avec eux est précieux », dit Aïda Fayad. 

*Le nom de famille a été masqué à la demande de l’intéressé.

Quand Marc*, un expatrié de 34 ans travaillant à Londres, a acheté son billet d’avion en février dernier pour passer Noël au Liban, il ne pouvait imaginer qu’une guerre éclaterait dans la région le 7 octobre. Ce qui a démarré par une attaque surprise du Hamas contre Israël s’est transformé en guerre dans la bande de Gaza, le conflit débordant au Liban-Sud où les tirs...

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