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Société - Guerre Hamas-Israël

Les bombardements israéliens ont tué neuf personnes au Liban-Sud mardi

Un véhicule circulant dans le caza de Tyr à plusieurs km de la frontière avec Israël a été ciblé par deux missiles, selon la Défense civile. 
Les bombardements israéliens ont tué neuf personnes au Liban-Sud mardi

Les ambulances transportant les corps des deux journalistes d'Al-Mayadeen se sont arrêtées un quart d'heure au siège de la chaîne à Beyrouth avant de repartir. Photo Mohammad Yassine

Deux journalistes de la chaîne panarabe al-Mayadeen et un civil qui les accompagnait ont été tués mardi matin dans un bombardement israélien survenu dans le secteur frontalier de Tayr Harfa, dans le caza de Tyr, tandis qu’une octogénaire est également décédée, tuée par une frappe de l’État hébreu à Kfar Kila, dans le caza de Marjeyoun.

D'autres informations ont fait état de 5 autres victimes, a priori tous des militants du Hamas, dont la voiture a été prise pour cible par Israël sur une route secondaire dans le caza de Tyr.

Délibérément ciblé ?

Al-Mayadeen, connue pour ses positions pro-iraniennes et pro-Hezbollah, a confirmé la mort de deux de ses journalistes, la présentatrice et correspondante sur le terrain Farah Omar, âgée de 25 ans, et le reporter d’image Rabih Maamari, 39 ans, précisant qu’ils avaient été « pris pour cible au Liban-Sud ». L’Agence nationale d’information (Ani, officielle) a précisé que Hussein Akil, un civil qui les accompagnait avait également été tué dans l’attaque.

L'équipe d'al-Mayadeen a été « délibérément visée, ce n'était pas un hasard », a affirmé le PDG de la chaîne, Ghassan Ben Jeddo, dans une déclaration à la télévision. Il a indiqué que le civil tué en compagnie des journalistes était également un « contributeur » de la chaîne, sans plus de précision.

Le Liban officiel a réagi au drame, en commençant par le Premier ministre sortant, Nagib Mikati. « Cette attaque prouve une fois de plus qu'il n'y a pas de limites aux crimes israéliens et que leur objectif est de réduire au silence les médias qui dénoncent leurs crimes et leurs attaques », a-t-il déclaré. Ses propos ont été salués par Ghassan Ben Jeddo.

Ali Hassan Khalil, député du mouvement Amal, ou encore Sleiman Frangié, chef chrétien des Marada, un parti allié du Hezbollah, ont également condamné l’attaque israélienne.

Le directeur du syndicat des rédacteurs dans la presse libanaise, Joseph Kosseïfi, a considéré qu'Israël devait être « jugé pour ses crimes » devant la justice internationale.

Selon le Comité de protection des journalistes, 53 journalistes ont été tués par Israël depuis le début de la guerre entre l'État hébreu et le Hamas, le 7 octobre. 

Le 13 octobre, un journaliste libanais de l'agence Reuters, Issam Abdallah, avait été tué dans un bombardement similaire, au cours duquel six autres journalistes -deux de l'AFP, deux de Reuters et deux de la chaîne qatarie al-Jazeera- avaient été blessés. Un mois plus tard, des journalistes ont de nouveau été visés et un caméraman d'al-Jazeera a été légèrement blessé par des tirs israéliens alors qu'il couvrait avec d'autres correspondants de presse les bombardements dans le sud du Liban.

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Membre présumé du Hezbollah

Selon les informations que nous avons pu obtenir auprès de collègues des deux journalistes tués, Farah Omar travaillait pour al-Mayadeen depuis plus de deux ans, tandis que Rabih Maamari, y officiait depuis au moins dix ans. « Nous sommes choqués et sans voix face à ce qui s'est passé, mais nous continuerons à couvrir l'attaque israélienne contre le Sud-Liban et à dénoncer les crimes contre l'humanité que cet ennemi commet depuis des décennies », a déclaré à L’Orient-Le Jour une source à al-Mayadeen qui n’était pas habilitée à parler à la presse. Contactée, la rédaction de la chaîne a indiqué ne pas être en capacité de répondre à nos questions dans l’immédiat, compte tenu de la gravité des événements.

Selon plusieurs médias contactés par L'Orient-le Jour, l’accompagnateur des deux journalistes, Hussein Akil, était membre du Hezbollah et chargé d'accompagner des équipes de journalistes pour des tournages et des reportages au Liban-Sud. Le bureau de presse du parti chiite que nous avons interrogé a démenti cette information.

Le Hezbollah a par ailleurs publié une déclaration condamnant l'assassinat de l'équipe d'al-Mayadeen, et a promis une « réponse » sur le terrain, alors que les échanges de tirs, désormais quotidiens, s'intensifient entre le parti chiite et l’armée israélienne depuis le début de la guerre entre l’État hébreu et le Hamas. 

Les corps de Farah Omar et Rabih Maamari ont été transportés à l’hôpital de Jabal Amel à Tyr et ont ensuite été emmenés au siège d’al-Mayadeen, à Beyrouth. Les ambulances sont restées 15 minutes sur place avant de repartir, selon nos photographes sur place, João Sousa et Mohammad Yassine. Les circonstances du drame n’ont encore pas été clairement précisées, même si certains médias comme la chaîne du Hezbollah al-Manar, ont fait état d’une attaque perpétrée par un drone israélien. Contacté, le porte-parole de la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul), Andrea Tenenti, a affirmé qu'une enquête était en cours. 

Interrogée par l'AFP sur cette frappe, l'armée israélienne a dit « examiner les détails ».

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Laïqa Sarhan, 80 ans

Peu avant l’annonce du décès des journalistes et de leur accompagnateur, plusieurs sources dont l’Ani ont rapporté la mort de Laïqa Sarhan, âgée de 80 ans, à la suite d'une frappe israélienne sur le village de Kfar Kila, dans le caza de Marjayoun près de la frontière. Toujours selon l’Ani, Alaa al-Qassim, la petite-fille de l'octogénaire décédée, a été transférée à l'hôpital gouvernemental de Marjayoun pour y être soignée. Une source de cet hôpital a déclaré à l'AFP, sous couvert d'anonymat, que la petite-fille, âgée de sept ans, se trouvait dans un état grave.

Le correspondant d'al-Manar, a pour sa part indiqué qu'un certain nombre d'enfants, qui sont d’autres petits-enfants de Laïqa Sarhan se trouvaient également dans la maison lors du raid et avaient survécu.

L’Orient-Le Jour tente en revanche toujours de confirmer avec précision les circonstances de la mort de plusieurs personnes à la suite d'un tir qui a visé un véhicule civil dans le caza de Tyr à plusieurs kilomètres de la frontière. L’Ani a rapporté que le véhicule avait été touché sur une route secondaire entre Chaaitiyeh et Qlaileh, mais le journal al-Akhbar et la chaîne al-Jadeed affirment que cette frappe s'est produite dans une zone voisine, située entre Chaaitiyeh et Maaliyeh. Une vidéo montrant le véhicule incendié a circulé sur le réseau X.

Notre correspondant au Liban-Sud, Mountasser Abdallah, a fait état d’un total de 5 victimes, citant un responsable des Scouts al-Rissala, affiliés au mouvement Amal. Contacté, un porte-parole de la Défense civile libanaise a rapporté le même nombre de personnes tuées et a ajouté que la voiture avait été ciblée par « deux missiles ». Enfin une source au sein du Hamas que nous avons contactée a indiqué que tous les occupants de la voiture étaient des militants du Hamas, sans pourvoir confirmer s'ils étaient quatre ou cinq.

Le porte-parole de la Défense civile sont encore en train de rechercher le corps d'une autre personne tuée lundi dans un bombardement israélien à Khiam, dans le caza de Marjayoun.


Bilan des morts au Liban

Depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas, les affrontements entre Israël et le Hezbollah ont fait au moins 92 morts au Liban, pour la plupart des combattants du Hezbollah, mais aussi au moins dix civils, selon un décompte de l'AFP. Neuf personnes ont été tuées du côté israélien, parmi lesquelles six militaires, selon les autorités israéliennes.

Lundi, le Hezbollah a annoncé la mort de l'un de ses combattants, Ali Mohammad Madi, originaire du village de Maydoun, dans l’ouest de la Békaa, sans préciser où et quand ce dernier avait été tué. Ce qui porte à 77 le nombre de militants du parti chiite tués, selon notre décompte.

Enfin, les autorités libanaises ont établi, le 14 novembre dernier, un premier bilan officiel de 77 morts au Liban depuis le début du conflit, mais sans distinguer le nombre de civils du nombre de combattants et sans préciser s’il intègre les personnes appartenant à d'autres groupes armés que le Hezbollah qui ont pu être actifs du côté libanais de la frontière.

Deux journalistes de la chaîne panarabe al-Mayadeen et un civil qui les accompagnait ont été tués mardi matin dans un bombardement israélien survenu dans le secteur frontalier de Tayr Harfa, dans le caza de Tyr, tandis qu’une octogénaire est également décédée, tuée par une frappe de l’État hébreu à Kfar Kila, dans le caza de Marjeyoun.D'autres informations ont fait état de...

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