Le média français en ligne Mediapart a révélé jeudi dans une enquête l’existence d’un « plan secret » qui visait à neutraliser l’enquête des juges français sur l’ancien gouverneur de la Banque du Liban Riad Salamé. Soupçonné de détournements de fonds et de blanchiment depuis juillet 2021 par la justice française, ce dernier est sous le coup d’un mandat d’arrêt international.
Selon Mediapart, ce projet hors norme devait « bousiller le dossier », « faire muter la juge », « arrêter toute atteinte libanaise ou française » contre le banquier et ses proches, et « obtenir le retrait de l’agrément » de l’ONG partie civile Sherpa, moyennant le versement de sommes colossales à de possibles intermédiaires.
Les notes détaillant ce procédé ont été retrouvées dans un coffre-fort au domicile parisien de l’ancienne collaboratrice du gouverneur, Marianne Hoayek, lors d’une perquisition de la police le 26 juin. Mise en examen depuis cette date pour « association de malfaiteurs délictuelle » et « blanchiment en bande organisée », cette dernière a reconnu avoir rédigé ces notes, en français et en anglais, et les avoir « présentées au gouverneur ». Elle a indiqué que ces projets n’avaient pas eu de suite. Selon le calcul des enquêteurs, un budget total de 20,45 millions aurait été prévu, pour ce qu’ils ont qualifié de « projet de corruption ».
Selon les informations de Mediapart qui découlent de l’interrogatoire de Marianne Hoayek, l’intermédiaire qui aurait proposé ce plan à l’ex-gouverneur n'est autre que l’ancien ministre Wi'am Wahab. Contacté par le média d'investigation français, ce dernier a démenti toute implication dans ce projet.
Je suis étonné qu’un homme aussi intelligent que Riad Salameh n’a pas pris toutes les précautions nécessaires pour ne laisser aucun écrit de tous ses actes. Au fait, où est il? Certaines sources prétendent qu’il est dans une cage dorée au Brésil
10 h 36, le 19 novembre 2023